Polo & Pan, départ immédiat !
Le duo français nous fait voyager à travers un premier album ensoleillé et bigarré. Entre ritournelles électroniques, bossa nova et chanson, anglais ou français.
La branchitude voulait qu'on y joue de tout mais pas n'importe quoi. C'est dans ce petit club parisien, Le Baron, que se sont rencontrés en 2010 Paul Armand-Delille et Alexandre Grynszpan en y faisant les DJ. Alexandre se souvient : "C'était une sorte de laboratoire où nous pouvions marier tous les styles, trouver par exemple des passerelles entre Boris Vian et NTM." Le hip-hop a bercé leurs adolescences. Paul cite volontiers Oxmo Puccino ou MC Solaar, Alexandre évoque Lunatic ou Mos Def. Les deux se rejoignent sur l'utilisation des samples par IAM ou le 113. "C'était des esthètes qui s'appropriaient des cultures, nous essayons un peu de faire la même chose.", concède Paul. Tous deux ont aussi écouté Serge Gainsbourg, Alain Chamfort, Louis Chédid ou Pierre Barouh.
Voyages
Sous le nom de Polo & Pan, ils publient depuis 2012 quelques titres et collaborent régulièrement avec d'autres artistes, comme Papooz ou Jacques. Ce premier album a d'abord été conçu sous la forme d'un story-board où chaque titre amenait vers une destination différente, sans toutefois virer au concept album. Les deux amis aiment voyager et cela s'entend. Paul a vécu à San Francisco, voyagé en Inde et au Maroc, Alexandre aime se rendre au Mexique. Avec ce premier album, c'est dans des pays imaginaires que leur Caravelle nous emmène, des pays fantasmés. "Ce sont des pays que nous n'avons jamais vus, dont nous donnons notre interprétation. Le home-studio est le lieu de tous les fantasmes puisque tout y est possible musicalement.", confie Alexandre. Les musiques brésilienne ou africaine, la cumbia ou la techno se côtoient dans une parfaite harmonie, parfois portée par le chant de deux sirènes, Marguerite et Victoria. Sur le titre Canopée, elles nous invitent à revenir dans la jungle : "Histoire mémorable d'une rêverie/ Que nous vivions ensemble en Amazonie."Le musicien Patrick Bebey ou le groupe Meridian Brothers ont également participé à l'élaboration de ce voyage.
Kaléidoscope
Les deux trentenaires ont un peu de pratique, passés quelques temps par le conservatoire, Paul a appris la guitare, Alexandre le violoncelle et le piano. Les parents de Paul, divorcés, n'avaient pas les mêmes goûts musicaux. Un père amateur de musique classique, une mère américaine un peu baba cool, qui offre à son fils les albums des Daft Punk ou de Bob Sinclar. "À 18 ans, en arrivant à Paris seul avec mon père, je me suis réfugié dans la création musicale sur ordinateur avec le logiciel eJay et ses samples. Je voulais m'inspirer de Moon Safari de Air puis j'ai produit de la house.", se souvient Paul, alors étudiant en école de commerce.
Alexandre utilisait le même logiciel et est passé par le même pensionnat que Paul, à quelques années d'intervalle. Il explique : "Nous samplons un peu mais nous jouons aussi beaucoup d'instruments. Ce côté artisanal et kaléidoscopique, on le garde encore, même si nous nous sommes professionnalisés et que nous avons des “astuces” de production." Inutile d'en savoir davantage sur les secrets de cette Caravelle, pour céder à l'appel de ces contrées rêvées.
Polo & Pan Caravelle (Hamburger/Ekler'O'Shock/Caroline) 2017
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