Citybeats, ondes orientales

Compilation Citybeats © Kevork Mourad

Première compilation du genre, Citybeats a pour objectif d’être le porte-voix des artistes issus du Maghreb et du Proche et Moyen-Orient  dans leurs villes. Tel un battement de cœur urbain de Beyrouth à Amman en passant par Le Caire, la dizaine de musiciens propage des sons métissés allant du classique, à la pop en passant par le hip-hop et le blues.

Pas moins de dix artistes ont unis leur voix pour porter l’ambitieux projet City Beats. Une compilation réunissant les musiques actuelles du Monde arabe (Maghreb/Proche et Moyen-Orient). Cet album mélange des sons de plusieurs cités. City beats est née de l’envie d’aller sonder le cœur des villes arabes en mouvement. La rue arabe ne cesse d’alimenter une scène artistique en perpétuelle ébullition. Musicale, cinématographique, picturale, littéraire…, les artistes deviennent les acteurs d’une métamorphose. Une métamorphose qui dessine les contours d’un demain, certes indécis, mais nouveau. Les villes en tant qu’espace urbain sont un splendide laboratoire sonore, et la musique vient s’inscrire dans ce tableau que le temps a stratifié et étoffé. «City beats reflète autant que possible la richesse de la scène actuelle du monde arabe qui continue à produire des nouvelles sonorités depuis les séismes des dits printemps arabes, ces mouvements ont contribué à créer un chemin de "non-retour " créatif... », précise Mayssa Issa,  journaliste spécialisée musique à Monte Carlo Doualiya, à l’origine de cette production.

 

 

Parmi les musiciens ayant accepté de proposer cette urban vibe, figure Al Far3i. Percussionniste, batteur, auteur et chanteur palestinien ayant vécu à Amman en Jordanie et aujourd'hui à Londres, il développe une musique folk lumineuse en jouant sur sa guitare et en chantant ses textes poétiques et solaires. Egalement rappeur avec le groupe El Far3i Madakhel et co-fondateur du groupe 47 Soul, l’artiste revendique un nouveau dub: le «shamstep». El Far3i veut dire «branche» en arabe, et c'est ainsi que se définit ce chanteur qui garde ses racines dans sa terre tout en déployant ses branches à travers le monde.

 

 

 

Maryam Saleh au New Morning lors du Festival CityBeats © (c) Rachid Bennis

Autre personnalité présente sur ce disque: Maryam Saleh. Considérée aujourd'hui comme une des artistes majeures de sa génération, l’égyptienne compose et interprète ses chants intenses qui sont à la fois politiques, personnels et philosophiques. Teintée de trip hop et de psy-rock, sa musique est à son image.  Après un premier album Mesh Baghanny sorti en 2012, elle a rejoint son ami Zeid Hamdan, pionnier de la musique électronique arabe pour un deuxième opus Halawella (Mostakell 2015).

 

 

 

Ghalia Benali au New Morning lors du Festival CityBeats © (c) Maxime Astier

 

De son côté, Ghalia Benali a grandi en Tunisie entourée non seulement des icônes de la musique du Moyen-Orient mais aussi de la chanson française, des musiques de films indiens et de la poésie arabe. Ce sont les fondements de sa carrière musicale. Adolescente, elle retourne s'installer en Belgique, où elle apprend qu'elle est artiste du monde; non seulement visuellement, mais aussi en tant que chanteuse, compositrice, actrice, danseuse, écrivaine... la jeune femme a su bâtir des ponts entre «ici et là-bas», et quand on lui pose la question sur son identité, elle aime se définir comme une conteuse, tissant des liens entre les différentes cultures et histoires humaines. Une heure avant l'éveil des Dieux est le dernier projet de Ghalia Benali. Ses textes nous emmènent dans une narration imaginaire et fantaisiste de la réalité. Elle puise dans les mythologies, racontant le début de l'humanité en la réinventant avec passion. Un pur moment de créativité. Benali a transformé sa passion en un exceptionnel projet électronique accompagné de moments de musique arabe live qui envoie un puissant message «néo existentialiste».

 

 

 

En proposant ce kaléidoscope musical qui va du classique, à la pop en passant par le rap et le blues, Mayssa Issa a voulu créer une passerelle : «ce pont n’est pas uniquement entre les artistes du Maghreb et la région du Proche et Moyen-Orient, mais entre la région du Mena  (Middle East and North Africa)  et l’Europe. La mobilité des artistes entre le continent africain et le Moyen-Orient est difficile. Cela se reflète dans leur façon de créer. Ainsi Citybeats est un espace d’échange». Il serait trop long de s’arrêter sur chaque artistes composant cet écrin sonore de bonne facture tant le parcours de chacun apporte sa part d’histoire. Produit par Crossover Prod., structure créée par Mayssa Issa, City Beats est un disque qui risque de marquer la production discographique orientale avec son côté révolutionnaire… Ce premier volet devrait donner suite à d’autres volumes à chaque fois consacré à une seule ville arabe.

 

Citybeats (Crossover Prod / RFI Talent FMM)

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http://citybeatsmusic.fr/