Amandine Bourgeois
Après un premier album plutôt variété, Amandine Bourgeois revient à ses premières amours avec un opus de rock et soul enregistré chez d’éminents spécialistes anglais et intitulé Sans amour, mon amour.
Il y a trois ans, Amandine Bourgeois, égérie rock fraîchement lauréate de l'émission Nouvelle Star, se lançait dans le grand bain avec 20 m2. Un opus qui, sans décevoir l’attente des fans, ne dévoilait pas la face la plus rugueuse de sa personnalité. Pour beaucoup, celle qu’André Manoukian avait baptisée la "Janis Joplin française" incarnait une sorte de diva soul, au timbre fêlé parfait et à l’énergie rock jamais feinte.
Il fallait donc attendre ce second album, Sans amour, mon amour, pour assister à la mue de la jeune chanteuse toulousaine. Ou un retour aux sources, devrait-on dire, tant elle se revendique, depuis toujours, de l’héritage des grandes voix soul américaines et du rock anglais des seventies.
C’est d’ailleurs en Angleterre, épicentre du "revival soul" depuis plusieurs années, qu’Amandine a choisi de s’exiler pour enregistrer ce disque, ou plutôt réaliser un fantasme. Car la chanteuse s’est offert le mythique studio Yellow Fish (Amy Winehouse, Led Zeppelin), ainsi que les musiciens d’Amy Winehouse et du rappeur Plan B. Musicalement, le résultat est bluffant : on retrouve cette production rétro-moderne, chaleureuse, authentique et sans faiblesse, des albums de la défunte diva anglaise.
Une ambiance Motown avec cuivres, tambourins et cordes majestueuses, dans laquelle la voix swing et râpeuse de l’ex-Nouvelle Star se promène le plus naturellement du monde. Points faibles : les textes souvent anecdotiques, hormis un Incognito très réussi signé Boris Bergman, et une interprétation encore trop proche de la performance pour émouvoir réellement. Simple péché de jeunesse ?
Amandine Bourgeois Sans amour, mon amour (Columbia/Sony Music) 2012
En concert les 21 et 23 mai à Paris (New Morning)…