Les aventures de Pony Pony Run Run
Pony Pony Run Run revient avec un second album de tubes hédonistes. Le trio nantais avait beaucoup tourné à travers toute l’Europe, avant de se faire connaître avec un premier tube Hey You. Retour sur le parcours de trois garçons dans le vent.
On pourrait le croire sorti de nulle part. Né sur Internet via leur site MySpace, révélé grâce à un titre choisi par une chaîne de télévision ou auteur du tube de l’été 2009… Pony Pony Run Run a d’abord existé grâce aux concerts donnés dans de petites salles en Espagne, en Allemagne ou en Pologne. En 2005, Pony Pony Run Run est encore un duo, composé de Gaëtan et d’un autre musicien, avant de devenir un quintet un an plus tard. Gaëtan écrit les paroles, son frère Amaël est à la basse, et Antonin au clavier.
Commence alors un périple à travers la France et l’Europe. Antonin, rencontré par les deux frangins aux Beaux-arts de Nantes, se souvient : "Via notre page MySpace, nous postions de nouvelles chansons tous les trois mois et contactions de nombreux cafés-concerts. Cela nous prenait un temps fou, mais on ne voulait pas rester derrière nos instruments et nos ordinateurs."
Le groupe part donc régulièrement sur les routes, avec une voiture et une remorque, avant de se faire voler cette dernière et tout leur matériel lors d’un concert à Bordeaux. Qu’à cela ne tienne, le groupe s’achète alors un camion et part tourner en Europe, des Pays-Bas à la Suisse, et jusqu’à Varsovie. De petites salles en pubs, le groupe donne en plus de 3 ans, près de 120 concerts, sans perdre d’argent, mais sans vraiment en gagner non plus. De quoi s’aguerrir sur scène et de quoi se façonner des souvenirs comme un vrai groupe de rock. "Pony Pony Run Run s’est fait sur la route", constate Amaël.
Pony Pony Run Run devient le trio que nous connaissons aujourd’hui. Le directeur du label 3ème Bureau les découvre en concert au Batofar, à Paris, et décide de publier leur premier album.
Pop californienne
À quoi ressemble leur musique ? Pony Pony Run Run joue dans la catégorie pop, aux effluves d’electro, teintée années 80. Les trois garçons revendiquent une culture musicale à 90% anglo-saxonne. Gaëtan, par ailleurs fan de techno, écrit naturellement en anglais pour chanter l’amour ou les affres adolescentes. Les trois garçons ont en commun d’avoir écouté la pop californienne des années 90, défendue par Weezer ou The Breeders.
D’une apparente simplicité, les chansons de Pony Pony Run Run sont légères, efficaces et dansantes. Une formule qui a sans doute fait le succès du titre Hey You à l’été 2009, titre propulsé vers le grand public par l’émission Le Grand Journal de Canal +. La même année, leur premier album, intitulé You Need Pony Pony Run Run remporte un succès populaire et critique, avec plus de 110.000 exemplaires vendus et une Victoire de la Musique. Antonin raconte : "Canal + a été une piste de décollage juste avant notre premier album. Nous sortions de nulle part, avec un nom compliqué et nous chantions en anglais."
Bizarrement, à la même époque, le poney a la cote parmi les groupes ! Poney Express, Poney Poney (futur Jamaïca), New Young Pony Club, etc. Les Nantais ne sont pas des fans de ces chevaux de petite taille. Il ne faut y chercher aucune signification, simplement un nom de groupe à la consonance cool et drôle.
Épure
Le trio repart en tournée pendant dix-huit mois, jusqu’au Japon. Il se produit lors des prestigieux festivals britanniques de Glastonbury et The Great Escape. Le quotidien The Guardian écrit alors : "Ce trio electro français confirme ce que nous imaginions : que souvent les Français font de la synth-pop anglaise bien mieux que nous." Un beau compliment, qui les aidera à se faire connaître d’un public anglo-saxon, qui ne connaît guère que Phoenix, en matière de pop française.
L’heure de l’attendu second album arrive. Après avoir fait appel pour le premier au producteur Frédéric Lo (Stephan Eicher, Daniel Darc…), Pony Pony Run Run décide de faire cavalier seul, Gaëtan prend les rênes de l’enregistrement de ce second opus. Durant l’été 2011, le trio se pose dans un studio du Pays basque, avec plein d’idées de chansons, glanées en tournée. "Nous composons chacun des petits bouts, un riff, une ritournelle, puis nous nous surprenons, avant de les classer et de les structurer. La musique précède les paroles. Cette simplicité dans nos chansons vient d’une certaine spontanéité, puis d’un long travail d’épure pour arriver à la bonne note au bon moment", explique Antonin.
Le mixage final est réalisé à Los Angeles par le producteur de Jay Z. et Kanye West, Andrew Dawson. Ce second album éponyme de Pony Pony Run Run aligne des tubes hédonistes, efficaces et fugaces, prêts à conquérir toutes les oreilles.
Pony Pony Run Run (3ème Bureau/Wagram) 2012.
En tournée européenne. En concert au Trianon à Paris les 2 et 3 mai.