Peau, une fille qui cherche

Peau, une fille qui cherche
© Lionel Baboulin

Cette chanteuse trentenaire a construit un univers singulier où se mélange pop électronique et recherche de soi. Au moment où elle sort son deuxième disque, Archipel, RFI Musique vous raconte Peau.

Quand elle s’est mise à chanter seule, Perrine Faillet s’est posée cette question toute simple : "Qu’est-ce que j’ai à défendre ?" Cette recherche de soi, de ce que l’on peut faire ou pas, est sans aucun doute le moteur de Peau et son cœur battant. Depuis ses premières maquettes, la chanteuse a élaboré un univers complexe et complet, tournant autour de la musique, mais pas seulement.

Musique, mots et réalisation de vidéos... Ce n’est pas pour rien si Peau parle souvent "de création artistique" car à l’origine de tout, il y a eu la découverte du processus créatif. "J’étais dans un collectif d’arts vivants qui proposait des ateliers pour les adolescents et les jeunes adultes, raconte la jeune femme. Il y avait du théâtre, de l’écriture contemporaine, des arts plastiques. C’est là que j’ai compris la capacité de chaque individu à créer un univers."
 
Electro et chanson pop
 
Après un passage au sein d’un collectif du sud-est de la France "jouant sur la voix" – Crise Carmen – la première marque laissée par Peau est celle d’une chanteuse au croisement de l’électro et de la chanson pop. Archipel, son deuxième disque, né de ses balades dans les montagnes du Vercors, confirme cette inclinaison. Il y a des claviers amples qui évoquent les années 80, des beats électro et une voix évanescente qui prend au fil des écoutes une place qu’on ne soupçonnait pas.
 
"J’avais envie de faire les choses de manière sereine, affirme Peau. Avec Daniel Bartoletti, qui avait déjà travaillé sur mon premier disque, nous avons enregistré par sessions de 3-4 jours. J’ai une petite pièce où j’ai un dispositif électronique, des pédales pour faire des boucles, des synthétiseurs, et j’expérimente. J’aime bien me laisser porter par la musique et le texte vient après." Le plus souvent en français, quelques fois en anglais, les mots servent d’élément sonore comme un autre ; on regrettera cependant certaines images convenues.
 
La musique en mouvement
 
À l’image de Björk, dont elle dit aimer "la recherche permanente", Peau explore les espaces non balisés. "Pour moi, l’art c’est le mouvement. C’est beaucoup plus intéressant de prendre de nouveaux chemins", dit-elle. Souvent comparée à Émilie Simon, Perrine Faillet est plutôt de ces filles qui ont eu un choc à l’écoute du Fil de Camille. "J’ai été fascinée par ce disque. La façon dont Camille peut partir dans tous les sens sur un texte m’a beaucoup parlé."
 
Au moment d’écrire son Archipel, Perrine Faillet a beaucoup écouté le chanteur et producteur anglais James Blake ou les derniers Radiohead. Elle sait qu’après les honneurs des professionnels, les tremplins remportés comme le FAIR en 2012, Peau va devoir se faire une place au soleil. "Vivre de sa musique aujourd’hui est assez incertain, mais j’ai de la chance, je suis bien entourée", glisse-t-elle.
 
 
Peau, Archipel (Le Chant du Monde) 2013
En concert le 5 novembre 2013 à la Maroquinerie à Paris.