Cosmik Connection

Duo atypique mêlant, dans un même élan créatif, sons d’une batterie, grognements des machines et riffs de sax, Cosmik Connection célèbre cette année sa première décennie. Publié sur DTC Records, Grand Panache !, leur tout nouvel album, renoue après une longue absence avec un jazz sous infrabasse au beat touffu et aux envolées cuivrées envahissantes, sans succomber cette fois aux désirs impérialistes du dancefloor. Rencontre avec Philippe Garcia, l’homme aux baguettes du duo.

Un retour avec Grand Panache !

Duo atypique mêlant, dans un même élan créatif, sons d’une batterie, grognements des machines et riffs de sax, Cosmik Connection célèbre cette année sa première décennie. Publié sur DTC Records, Grand Panache !, leur tout nouvel album, renoue après une longue absence avec un jazz sous infrabasse au beat touffu et aux envolées cuivrées envahissantes, sans succomber cette fois aux désirs impérialistes du dancefloor. Rencontre avec Philippe Garcia, l’homme aux baguettes du duo.

Le tandem de Cosmik Connection, alias Philippe Garcia à la batterie et Gaël Horrellou au sax, repérés depuis une dizaine d’années tant pour leur travail en commun que leurs différentes expériences personnelles, revient avec Grand Panache !. Ce nouvel opus toujours au croisement des musiques électroniques et du jazz improvisé, entre dub, drum’n bass, hip-hop et free, tisse un univers toujours aussi personnel et intègre mais certainement plus accessible que par le passé.

De nouvelles aventures

Il faut dire que le duo, qui eut parfois le soutien de Jérémie Picard alias Jahbass, s’est offert un break de 5 ans. En effet, depuis leurs dernières prestations scéniques en 2001 (Talents Musique électronique au MIDEM, Découvertes Electro du Printemps de Bourges…), les deux compères ont choisi de s’offrir des vacances avec un billet retour open. "On ne savait pas le temps que ce break durerait. On savait juste que l’on avait besoin de faire une pause. Ce n’est pas toujours simple la vie de groupe, encore plus en duo, surtout quand les conditions de tournée ne sont pas toujours optimum" explique celui que ses amis surnomment aussi "Pipon". "Alors plutôt que de splitter, nous avons préféré marquer une pause." Cosmik s’est donné de l’air sans vraiment en savoir le cubage, la durée. Musique équitable, 5 ans de création pour 5 ans de réflexion, de mise au point.

Albums solo et expériences collectives ont rempli ce bol d’air. Le batteur a livré en 2004 son premier solo long format sous le nom de Kpt’n Planet. Le saxophoniste, lui, l’a suivi en 2005 avec un opus drum’n’bass signé Dual Snake et en 2006 Explorations, un album jazz électro-acoustique. Chacun de leur côté ont multiplié les rencontres. Pipon collaborant avec le trompettiste helvète Erik Truffaz, le chanteur italien Gianmaria Testa ou le contrebassiste né à Alger et grandi en France Michel Bénita, tandis que son collègue a rempli son agenda avec des dates au sein de formations électro-jazz (NHX, Laurent de Wilde) ou totalement acoustiques (Luigi Trussardi, J-S Simonoviez). "Quant à Jahbass" précise Philippe Garcia "il ne fait plus partie de l’aventure et vit désormais au Chili."

Les retrouvailles

À nouveau en contact depuis un an, le duo s’est remis au travail. "Nous avons l’opportunité de faire aujourd’hui du son 24 heures sur 24 et nous ne nous en privons pas. Pour élaborer cet album, nous nous sommes retrouvés dans le garage de ma mère quelque part entre Valence et Lyon. C’est là que Cosmik avait démarré, c’est là que nous sommes repartis." Enregistré au début de l’été, cet album en bac depuis la rentrée s’est vu doté d’un drôle de nom : Grand Panache !. "C’est presque dérisoire comme intitulé. Du second degré. Une ambiance de bandes dessinées des années 40/50" commente-t-il. "En fait, c’est une dénomination à la fois futuriste et passéiste, un truc fait à l’ancienne de bric et de broc." Mais attention, pour le duo, cet entre-deux, un pied dans le passé, un autre dans le futur, n’a rien d’aléatoire, rien de laissé au hasard. "Pour Grand Panache !, on a été particulièrement attentif au moment des compos et des programmations. C’est un album que l’on n’aurait pas pu réaliser à nos débuts, non pas que nous n’en ayons pas eu l’envie, mais simplement parce que les machines ne suivaient pas. La technologie ayant énormément évolué, on arrive désormais vraiment à entendre sur disque ce que l’on a dans la tête. Pour la première fois, nous partageons la même satisfaction à la sortie de notre album. Auparavant, nous avions souvent des désaccords, des incompréhensions" ajoute celui qui fut membre de l’Orchestre Symphonique d’Istanbul et professeur aux conservatoires d’Istanbul et d’Ankara.

Dans ces conditions, comment un duo convient-il de la fin d’un morceau ? Quand estime-t-il qu’il n’a plus à travailler sur un titre ? "Quand un morceau est “fini” à notre avis, on le réécoute. On le joue. On cherche ses failles, ses manques ou ses redondances. C’est généralement un “truc” que l’on sent à deux. En même temps, il y a des fins qui enchaînent immédiatement sur d’autres morceaux, des fins qui livrent une info si riche que l’on a l’irrépressible envie de la pousser plus loin, de la pousser ailleurs. C’est comme pour un mix de DJ, le son qui lui permet de ne pas rester en boucle tout au long de son set, d’apporter des choses nouvelles" confie le batteur qui aime par dessus tout la scène. "C’est une passion partagée avec Gaël, nous avons faim de live, car nous sommes des musiciens de scène. Nous serons sur la route avec un VJ et un ingé son."

Cosmik Connection Grand Panache ! (DTC Records/La Baleine) 2006