Julien Clerc déménage
C'est une tournée des popotes un peu particulière que Julien Clerc a entrepris en ce début d'année en déménageant son spectacle à travers Paris, du Bataclan (1100 places) au Casino de Paris (1500 places) et du Zénith (5800 places les grands jours) à l'Européen (350 places). Ce qui n'est en rien une manière de tester sa popularité puisque ce vétéran de la variété française tient le haut du pavé depuis trente ans.
Le chanteur tourne dans Paris
C'est une tournée des popotes un peu particulière que Julien Clerc a entrepris en ce début d'année en déménageant son spectacle à travers Paris, du Bataclan (1100 places) au Casino de Paris (1500 places) et du Zénith (5800 places les grands jours) à l'Européen (350 places). Ce qui n'est en rien une manière de tester sa popularité puisque ce vétéran de la variété française tient le haut du pavé depuis trente ans.
Pour tenir, il faut savoir se renouveler. Un art que Julien Clerc semble pour le moins maîtriser. Les cris de joie du public féminin à son arrivée sur scène, eux, ne diffèrent pas d'un spectacle à l'autre. En costume moiré Jean-Paul Gaultier, le chanteur de 54 ans parait toujours très soucieux de sa silhouette. Un port altier qui lui confère une telle jeunesse que cela en devient presque agaçant... Et en plus, il en rajoute : "Je vais tout faire pour vous draguer." annonce d'entrée Julien Clerc en expliquant à son public chéri(es) son projet de chanter sous diverses configurations, acoustique ou électrique, dans la capitale française.
Les premiers accords de bandonéon annoncent cette Ballade pour un fou chaque fois plus envoûtante, sur des textes pour le moins mystérieux du Catalan Etienne Roda-Gil. Yeux écarquillés, bouche grande ouverte, comme à son habitude, le chanteur est accompagné de tout le Bataclan sur "A quoi sert une chanson si elle est désarmée ?" avant d'enchaîner sur "Jouez violons, sonnez crécelles". Les filles hurlent...
Puis il les laisse respirer un moment en leur racontant sa petite histoire. Celle de son fils de cinq ans, Barnabé, passionné de préhistoire, devant une photo de son père, à 20 ans, en pleine période baba. D'où la question du fils au père : "Est-ce que quand t'avais les cheveux longs, c'était quand y'avaient les mammouths ?" Ses remarques sur ses chances ou non de passer dans l'émission Popstars¹ seront, elles, un poil racoleuses. Là, Juju, tu tombes dans le jeunisme... On sait bien que ton public vieillit, sauf que contrairement à toi, ça se voit.
Seul devant son piano noir, Julien Clerc entame alors Fais-moi une place, puis une interprétation très émouvante de Si j'étais elle, extrait de son dernier album², et dont les textes reviennent au top model Carla Bruni. Le chanteur prend même la peine de revenir sur les réactions de la presse spécialisée, peu tendre sur sa récente collaboration avec le mannequin vedette. Même topo sur cette chanson Assez, assez qui évoque les seins de Sophie Marceau et dont l'actrice aurait, à l'époque, pris ombrage.
Les femmes y traînent leur mari
Au Zénith, le spectacle dans sa version électrique, atteint une toute autre dimension. C'est autant grâce aux deux musiciens supplémentaires et aux couples de danseurs qu'à la qualité des éclairages et à la chaleur du public venu en masse (les femmes y ont traîné leurs maris) que cette version plus musclée prend là toute son ampleur. Dans le même costume de taffetas, Julien Clerc entame le concert avec Partir.
Une belle soirée aussi parce que le chanteur, ce soir-là, ajoute à son répertoire ses chansons les plus emblématiques de la fin des années 70, La Cavalerie ou Let The Sun Shine in (Laissons entrer le soleil) qu'il chantait à 20 ans dans la comédie musicale Hair. C'est Ô combien plus authentiques que cette reprise de Mon fils, ma bataille de Daniel Balavoine ou La fille de l'été dernier de Johnny Hallyday, dont la version originale revient à Eddy Cochran. L'occasion de confirmer ici que Julien Clerc est un bien piètre danseur. Peu importe, il lui suffit de lever un peu les bras pour laisser entrevoir son ventre de jeune homme et les premiers rangs sont ravis.
La chanteuse Assia, dont le frère Khalil a réalisé le dernier album de Julien Clerc, fait une apparition, en chapeau mou, pour un duo sur Quelques mots en ton nom. Mais il n'est lui-même que lorsqu'il se met au piano et entonne Ma préférence, Femmes je vous aime ou encore mieux, Le Patineur. Enfin, il se veut rassembleur en terminant par une note chaleureuse à l'attention de deux spectateurs, Thierry et Dominique, qui se sont rencontrés lors d'un précédent spectacle. Ces deux-là profitent de cette soirée pour faire leur demande en mariage ! Pour eux, le Zénith reprend à l'unisson Jaloux de tout.
Pascale Hamon
Les 1er et 2 février au Zénith
Du 5 au 9 février à l'Européen
¹ Jeu-concours télévisé destiné à faire émerger un groupe de filles façon Spice Girls.
² Si j'étais elle (Virgin)