Mamadou Barry

Saxophoniste réputé dans son pays et ancien patron de l’orchestre fédéral Kaloum Star de Conakry, le sexagénaire Mamadou Barry restitue à travers Niyo, premier album sous son nom, les différents éléments qui ont fait l’originalité et le succès de la musique guinéenne.

Niyo

Saxophoniste réputé dans son pays et ancien patron de l’orchestre fédéral Kaloum Star de Conakry, le sexagénaire Mamadou Barry restitue à travers Niyo, premier album sous son nom, les différents éléments qui ont fait l’originalité et le succès de la musique guinéenne.

Maître Barry, comme ses compatriotes se plaisent à l’appeler, appartient à une génération de musiciens guinéens qui a grandi dans un pays où la culture avait été érigée en instrument politique au lendemain de l’indépendance afin de contribuer à la naissance d’un sentiment national. Un label, Syliphone, avait été monté et financé par l’Etat pour enregistrer les orchestres nationaux et fédéraux dont les membres étaient d’ailleurs rémunérés par les pouvoir publics.

Avec le Kaloum Star, qu’il dirige à partir de 1969, Mamadou Barry participe ainsi en 1973 à un premier 33 tours. Sort ensuite quelques 45 tours puis enfin un album en 1996. La formation se distingue par son ouverture, ici vers le jazz, là vers l’afro beat, et sait les introduire dans le folklore mandingue modernisé.

C’est cette même spécificité qui s’entend aujourd’hui tout au long de Niyo. "À classer dans : Afrique / groove cool" peut-on lire sur la pochette du CD. Souvent présenté comme l’héritier de Momo Wandel dont le swing a marqué le paysage musical guinéen, Mamadou Barry cherche lui aussi à ramener le jazz en Afrique.

Dans Africa Five, il reprend et adapte Take Five, un thème vieux d’un demi-siècle rendu célèbre par le pianiste américain Dave Brubeck. Son sax évolue dans un autre registre sur Sumbouya : plus discret mais tout autant rempli d’émotion, il se met au service de la voix profonde et prenante de la jeune Sia Tolno. Deux autres chanteuses guinéennes, Sény Malomou et Missia Saran, ont été conviées respectivement sur Sodia et Bikè Magnin. Le koriste Kélontan Cissoko prend à son tour le micro sur le dernier morceau, Néné, pour louer Maître Barry à la façon des griots. En alternant titres chantés et instrumentaux, le saxophoniste a trouvé un équilibre séduisant.

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Mamadou Barry Niyo (World Village/Harmonia Mundi) 2009