La collection de Zenzile

Après Kingston et Londres, le dub a désormais des racines à Bordeaux, Lyon ou Angers, patrie de Zenzile. Presque autant en studio que sur scène, les Zenzile cultivent les deux mamelles du dub, cette version instrumentale et expérimentale du reggae, à la fois technique de production et genre musical. Nourris au punk, hip hop, reggae ou jazz, les Zenzile mènent avec audace le dub vers d'autres frontières, aujourd'hui en compagnie de Cello, moitié de Bumcello pour un maxi, sorti de leur collection 1+5, et intitulé Zenzile & Jamika meet Cello.

Zenzile et Jamika rencontrent la moitié de Bumcello

Après Kingston et Londres, le dub a désormais des racines à Bordeaux, Lyon ou Angers, patrie de Zenzile. Presque autant en studio que sur scène, les Zenzile cultivent les deux mamelles du dub, cette version instrumentale et expérimentale du reggae, à la fois technique de production et genre musical. Nourris au punk, hip hop, reggae ou jazz, les Zenzile mènent avec audace le dub vers d'autres frontières, aujourd'hui en compagnie de Cello, moitié de Bumcello pour un maxi, sorti de leur collection 1+5, et intitulé Zenzile & Jamika meet Cello.

Comme tous les rejetons de la séminale famille musicale jamaïcaine, les Zenzile sont capables de jouer partout et pour tous : un jour au Mali sans trop de matériel, un jour pour le festival du magazine Télérama, tantôt sur l'immense scène parisienne de l'Elysée Montmartre, tantôt dans une MJC peu connue, toujours avec la même vibration, le même coeur. Partout avec la même magie puisée dans l'archéologie des studios de Kingston, avec Lee Perry et King Tubby en guides sorciers et le regard tourné vers d'autres univers. Toujours avec le même souci du public, souvent jeune et blanc, et comme eux, élevé au rock, hip hop, reggae ou jazz.

Entre les concerts plus classiques, la production de maxis avec invités divers comme Jaminka ou Bumcello, les participations à des projets musicaux divers (créations sonores sur des films diffusés dans des yourtes, versions multiples de clips confiés à des vidéastes, …) en passant par le Festival Images Imaginaires d'Orléans, Zenzile prend le dub pour ce qu'il est : un champs d'expérimentations musicales, sans aucune barrière, sans aucun parcours obligé. "Je n'aime pas savoir vers quoi Zenzile s'oriente, confie Vinz, le clavier, nous cherchons à faire quelque chose de toujours différent sans révolutionner le dub. Nous cherchons toujours à faire un disque de Zenzile, plus qu'un disque de dub français".

En sortant un projet discographique (un maxi ou un album) presque chaque année depuis six ans, tout en faisant des centaines de concerts, les Zenzile ont assisté à l'essor inattendu d'un genre en France. Aujourd'hui, l'Hexagone compte des dizaines de groupes de dub, certains lorgnent plus vers l'électro tandis que d'autres restent fidèles aux racines jamaïcaines comme en témoigne la récente compilation sortie par le pionnier label Hammerbass sur laquelle figure Zenzile. "Nous sommes contents, et en se laissant aller on pourrait même dire fiers de voir le succès dub en France sans le soutien de majors compagnies, affirme Vinz. Je pense que le public se retrouve dans cette musique sans démagogie, sans discours cliché et sans barrière à un moment ou la scène alternative commençait à s'épuiser".

Sans jamais se laisser enfermer dans les clichés du genre, Zenzile a su renouveler avec audaces ses sonorités depuis toutes ces années, et notamment au travers de leur dernier opus réalisé en compagnie de Vincent Ségal, violoncelliste de Bumcello. "La collaboration s'est faite plus simplement du monde après avoir croisé Bumcello en tournée. C'est un artiste très simple malgré son succès avec M, Femi Kuti, … Il travaille vite et bien. Ses influences orientales totalement inconnues pour nous, ont donné à ce maxi une couleur nouvelle pour Zenzile" témoigne Matthieu le bassiste. "On a toujours aimé retravailler une matière sonore pour expérimenter et donner autre chose, avec un clin d'oeil au reggae, une musique qui nous inspire, on ne s'évertue pas à essayer de refaire le reggae comme en Jamaïque car on ne pourrai pas."

Si les Zenzile ont toujours défendu des causes diverses au long de leur vie sur la scène rock alternative (la lutte contre l'extrême droite, le Front National, le racisme etc…), ils affichent aujourd'hui un message plus profond, plus subtil, où la poésie et l'engagement passent plus par la musique que par les paroles. Pour résumer, on pourrait dire que nos anciens punks sont passés de l'adage "No Future" du punk au "Do It Yourself" du dub, soit d'une vision assez sombre et radicale à une démarche beaucoup plus positive où l'individu est replacé au centre de la société. En dub, la perspective est de se débrouiller par soi-même, c'est donc plus par posture politique, sociale et économique, que les Zenzile choisissent l'auto-production depuis leurs débuts. "On se débrouille par nous mêmes. On investit une maison et on travaille à l'arrache. sourit Raggy le saxophoniste. Même si au bout de quelques années, on commence à maîtriser les sessions studios, à se familiariser avec les machines et l'organisation, nous n'avons pas de maison de disques pour nous pousser. On peut parfois avoir des frustrations, mais on a appris à considérer nos albums comme des instantanés de Zenzile en studio à un moment donné ". Le dernier 5+1 (Zenzile & Jamika meet Cello) prouve que la récolte 2004 est bonne.

5 + 1 : Zenzile & Jamika meet Cello (Small Axe)
Compilation I dub You (Hammerbass/ EMI /Virgin)

En concert en avril :
Ven 09 AURILLAC (15) - Halle de Lescudilliers
Sam 10 POYANNE (40) – Festival
Jeu 15 BESANCON (25) Le Cylindre
Ven 16 TALANGES (57) - Salle Jacques Brel
Sam 17 VITRY LE FRANCOIS (51) L'Orange Bleue

En Mai :
Jeu 06 ANGERS (49) - Chabada
Sam 08 CHATEAULIN (29) - Le Run Ar Punz
Mer 12 POITIERS (86) - Le Confort Moderne
Jeu 13 PARIS (20è) - Télérama Dub Festival
Ven 14 DIJON (21) - La Vapeur
Sam 15 MACON (71) - La Cave à Musique