Vu d'ailleurs novembre 2006

Lui qui n’aimait pas les cérémonies aurait été ravi. Pour les 25 ans de sa mort, on fête Georges Brassens un peu partout ! Bonne réputation ? Oui, comme les jeunes pousses de la scène française : Emilie Simon et Nouvelle Vague.

Bonne réputation

Lui qui n’aimait pas les cérémonies aurait été ravi. Pour les 25 ans de sa mort, on fête Georges Brassens un peu partout ! Bonne réputation ? Oui, comme les jeunes pousses de la scène française : Emilie Simon et Nouvelle Vague.

De son vivant, il créait la polémique. Jadis, l’Eglise, l’armée, la police et la magistrature ont tous connu les sarcasmes du poète anar. Aujourd’hui, vingt-cinq ans tout juste après son décès, Georges Brassens jouit partout d’une "bonne réputation" (El Periodico, Espagne, 29/10). Les initiatives commémorant le 25ème anniversaire de la disparition du créateur des Copains d’abord sont nombreuses en France. Mais Georges Brassens est aussi devenu culte à l’étranger, et quelques uns de ses adorateurs les plus fidèles font revivre son œuvre sur scène. L’hommage le plus appuyé est rendu par la star espagnole Paco Ibáñez, pour qui "la poésie est l’air que nous respirons" (Diario de Noticias Navarra, 26/10), lors d’un spectacle fin octobre à l’Auditori de Barcelone. Agé de 72 ans, "le chanteur a connu Brassens en 1955 à Paris et deux ans plus tard, il enregistrait l’album Paco Ibáñez canta a Brassens", raconte Panorama-Actual (27/10). Le lendemain, toujours à l’Auditori, "un second récital d’hommage (a été) rendu par le Trio Eva Dénia" (El Periodico, Espagne, 27/10). "Jeune interprète, Dénia a publié l’an passé son deuxième disque, Chante Brassens, où il aborde 13 œuvres du chanteur en langue originale." De nombreux artistes du monde hispanique avouent ainsi leur amour pour Georges Brassens. Le portail d’informations Terra España (28/10) rappelle que "le chanteur colombien Yuri Buenaventura, particulièrement célèbre en France pour sa version salsa de Ne me quitte pas", considère Brassens comme "un troubadour et un communicateur, un authentique salsero" et a d’ailleurs récemment "latinisé" la chanson Dans l’eau de la claire fontaine.

En novembre, on chantera également Brassens en Allemagne, en Russie, en Grande-Bretagne ou encore au Chili. Et chez nous, même Joey Starr, le plus célèbre bad boy du rap français, fait des clins d’œil à l’auteur sétois. Mais maintenant, il déchante. Les héritiers de Brassens ont obtenu en justice que soit retiré des bacs son nouvel album, dont l’un des titres phares, Gare au Jaguarr, emprunte au fameux Gorille. Le CD doit être réédité sans la chanson incriminée. "C'est plus une histoire de business", se défend l’ex-Suprême NTM dans le quotidien La Dernière Heure (Belgique, 27/10). "Même si je pense que le fait que je ne sois pas un personnage lisse a joué. Nous avons toujours agi dans les règles, nous avons demandé une autorisation mais leur réponse a été méprisante. Les choses ont traîné, tout cela pour essuyer un non une semaine avant la sortie de l'album". "Au village, sans prétention/J’ai mauvaise réputation", aurait chanté le grand Georges.

Ailleurs sur la planète musique, aucune mauvaise réputation pour l’avant-garde de la scène française. "Acclamée par la critique", Emilie Simon "va faire ses débuts américains le 13 novembre sur la scène du Joe’s Pub à New York, suivis par une série de concerts sur la côte Ouest", annonce le magazine musical américain Filter (30/10) sur son site Internet. "Les chansons qui seront jouées lors de ces concerts seront notamment des titres extraits de The Flower Book, son premier album américain, qui sortira le 14 novembre sur Milan Records." Après l’Amérique, le groupe Nouvelle Vague part à la conquête de l’Europe. D’après Zona Musical (Espagne, 25/10), "les producteurs et multi-instrumentistes Marc Collin et Olivier Libaux ou, comme on les appelle, Nouvelle Vague, sont en Espagne. L’excuse est la présentation de Bande à part", leur premier CD. "Nouvelle Vague a surpris son monde avec un disque de versions de classiques punk et post-punk en bossa nova et easy listening. Avec des voix féminines sensuelles et des instrumentations délicates infestées de guitares espagnoles, de pianos acoustiques, d’accordéons et de batteries jazzy". Le groupe reviendra en décembre en Espagne, cette fois-ci pour deux concerts : le 4 à Madrid et le 5 à Barcelone.

Et pour finir, une bien triste nouvelle : "Le chef d’orchestre, compositeur et arrangeur français Paul Mauriat est mort à l’âge de 81 ans à Perpignan, dans le Sud de la France", rapporte De Volkskrant (Pays-Bas, 4/11), laconique comme un faire-part de décès. Connu dans le monde entier pour son tube instrumental de 1968 Love Is Blue (L’Amour est bleu), Paul Mauriat est le seul artiste français à ce jour à s’être classé numéro un du Top Albums aux Etats-Unis.