BILAN DE LA 28EME EDITION DU PRINTEMPS DE BOURGES

Un Printemps qui s’achève avec une belle affiche ce dimanche. Retour sur cette édition, les artistes et les spectateurs qui l’ont faite.

43 spectacles et plus de 50.000 spectateurs

Un Printemps qui s’achève avec une belle affiche ce dimanche. Retour sur cette édition, les artistes et les spectateurs qui l’ont faite.

Le 28éme Printemps de Bourges s’achève ce dimanche après-midi par le grand concert gratuit, sous le Phénix, grand chapiteau du festival, avec les Têtes Raides, les Fabulous Trobadors, Alexis HK, les Bombes 2 Bal et un seul groupe étranger, De Kift et sa fanfare de cabaret. Ce plateau restera comme un bon symbole de cette édition, avec les multiples activités des Têtes Raides en fil rouge et l’énorme popularité de la nouvelle scène française comme tendance lourde. 50.800 spectateurs payants, 99,4% de taux de remplissage (dont invitations) : comment ne pas conclure que le succès a reposé pour l’essentiel sur les artistes français ? Certes, il n’y a pas cette année de grosse machine anglo-saxonne en tournée, comme Massive Attack ou Placebo l’année dernière, mais la programmation de ce Printemps serait-elle jouée à coups forcés, comme on dit aux échecs ? 

Manu Baron, un des programmateurs, disait en début de festival: «Pour faire un festival généraliste qui ait un peu de tenue, ce n’est pas très difficile en ce qui concerne les artistes français.» L’affiche à l’insolente générosité du Phénix, samedi soir (par ordre d’entrée en scène, Cali, Sanseverino, Bashung et Bénabar), ajoutée à quelques grands succès de la semaine (Thomas Fersen, Dominique A, Jeanne Cherhal, Têtes Raides, Java, Tryo, Jeanne Cherhal, Lhasa), donne une impression globale de puissance. Feu de paille, année triomphale de la chanson française ?

Il semble bien que Manu Baron et Christophe Davy, en construisant leur programmation, n’aient pas profité d’un concours de circonstances conjoncturel, mais bien de la situation particulièrement florissante de la scène française depuis plusieurs années. Car il faut admettre que la place des Français est à peine supérieure dans la programmation 2004 à ce qu’elle était lors des dernières éditions du Printemps: n’avait-on pas vu, en 2002, quelques grosses tournées du moment faire étape à Bourges, comme Yann Tiersen, Jean-Louis Murat, Christophe, Brigitte Fontaine ou Tiken Jah Fakoly; et, en 2003, Zazie, Renaud, Dionysos, Mickey 3D, Vincent Delerm, Lofofora ou Watcha…

Si on peut expliquer sans doute la relative modicité du public d’IAM mercredi soir (4.100 spectateurs pour 5.500 places) par le fait que Bourges était leur première date de tournée après sept ans sans scène – et donc sans bouche-à-oreille dans leur public potentiel -, il n’y aura guère eu qu’une seule véritable contre-performance française au cours de ce Printemps, avec la salle un peu – et de plus en plus – clairsemée de Dani qui, malgré le renfort de Laura Veirs et Feist, n’aura pas réussi à convaincre. Et, outre le contingent habituel de réussites parmi les Découvertes, cette édition aura été l’occasion de confirmer la vitalité et la diversité de l’offre, au-delà des grands noms prospères: la personnalité enthousiasmante de Loïc Lantoine, le travail austère mais fécond de Rodolphe Burger avec Jeanne Balibar, l’univers tortueux et sardonique de Pusse, la chanson plutôt classique de Fred… Plus que la richesse de ce panorama de la chanson en France, c’est le fait qu’il ne soit qu’un instantané très partiel qui est encore le plus réjouissant.

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