Les Wampas, le retour !
Issus d'une scène alternative qui dopa les années 80, les Wampas poursuivent vingt ans après, leur parcours déglingué. Sans compromis. Toujours emmenés par l’inusable Didier Wampas, ils sortent leur neuvième album, Never Trust A Guy Who After Been A Punk Is Now Playing Electro. Quinze titres entre candeur et fureur, à l'image de leur géniteur, un yéyé-punk, qui avec son guitariste Phil Almosnino, nous raconte l'histoire de ce dernier tir électro rock.
Ne leur faites pas confiance !
Issus d'une scène alternative qui dopa les années 80, les Wampas poursuivent vingt ans après, leur parcours déglingué. Sans compromis. Toujours emmenés par l’inusable Didier Wampas, ils sortent leur neuvième album, Never Trust A Guy Who After Been A Punk Is Now Playing Electro. Quinze titres entre candeur et fureur, à l'image de leur géniteur, un yéyé-punk, qui avec son guitariste Phil Almosnino, nous raconte l'histoire de ce dernier tir électro rock.
Vous préférez toujours les disques aux concerts ?
Didier : Pour beaucoup de gens, c'est une évidence que nous préférons la scène. Ce n’est pas vrai. On fait un disque tous les deux ou trois ans, c’est donc un moment rare.
Phil : Un concert reste plus ponctuel, figé dans l’instant. Un disque, lui, reste pour toujours.
Didier : Je crois pouvoir me passer de concerts, mais jamais de faire un disque.
Kiss, votre album précédent est sorti sur ASAP, le label créé par Nico votre batteur. Pourquoi en avoir changé pour celui-ci ?
Didier : Etre sur une maison de disques, c’est plus souple et plus facile, tu ne t’occupes de rien…donc forcément c’est mieux. Et je pense que Nico n’avait plus très envie de continuer. Il était content au début, mais je crois que les Wampas n’ont pas vendu autant d’albums qu’il le pensait. Par contre, la structure existe toujours. Mais pour le coup, il ne produit plus de disque, il organise des "événementiels".
Vous avez enregistré avec Colin Martin. Son travail sur des albums comme ceux de Dolly ou Silmarils a-t-il déterminé votre choix pour lui ?
Réponse collégiale : Non, on ne l’a pas choisi…
Didier : La réalisation devait se faire avec d’autres personnes, mais ça n'a pas marché. Lui était disponible et la maison de disques nous a dit : "Dans trois semaines vous allez travailler avec lui." Pourquoi pas celui-là plutôt qu’un autre ? Rien n’a donc été imposé. Il était libre et le studio aussi à ces dates-là, point. C’est un Anglais, donc il écoute ça depuis qu’il est petit. Ça nous va. Il est hyper cool et il parle français. Ça s’est très bien passé.
Didier s’est toujours acquitté de la majeure partie des compositions, vous travaillez toujours sur le même principe?
Philippe : Oui, c’est toujours pareil, Didier amène ses compositions, soit on les change un peu, soit les morceaux restent tels quels. Didier en compose une quarantaine pour au final n’en garder qu’une quinzaine.
Les albums se suivent à un rythme métronomique depuis 20 ans. Quel sentiment vous pousse à faire des disques ? Est-ce seulement un besoin naturel comme boire et manger ?
Didier : Oui c’est ça, on a simplement envie de faire quelque chose de différent du précédent. La recette reste la même à l’arrivée, sans pour autant que ce soit une copie.
Selon toi, qu’est-ce qui fait l’originalité de celui-ci ?
Didier : C’est un peu plus produit.
Phil : Les gens qui collaborent à nos albums travaillent librement. Que ce soit sur le mixage, la réalisation, la seule consigne est "faites ce que vous voulez". Donc forcément, cela laisse toujours des traces, de leur patte, de leur personnalité. Laisser les gens faire leur boulot nous paraît être le meilleur échange entre musicien et technicien, ça ne sert à rien de faire travailler des gens si tu es derrière pour les cadrer. Moi je n’ai pas les prétentions de pouvoir produire ou réaliser un disque. Quand tu as envie de devenir ingénieur du son, que tu as tout fait pour y arriver, c’est comme jouer de la guitare, c’est un truc important qui se respecte. Ce qui fait que sur certains albums, des mecs sont venus mixer deux titres et sont repartis aussi sec, des mecs que l’on pensait être très bien, et qui ne se sont pas révélés en accord avec ce que l’on attendait.
Le message de ce nouvel album, c’est encore un peu d’amour et de candeur ?
Didier : Oui, surtout faire les choses au mieux et apporter quelque chose de bien. Au départ ce n’est que de la musique, des chansons sans parole. Ensuite je m’occupe de meubler. Le plus important, c’est la structure du morceau et son intensité. Je fais aussi bien avec des paroles que sans.
Les textes sont vraiment là parce qu’il en faut en somme ?
Didier : Je n’écrirais pas si je ne faisais pas de musique. Mais elles restent très importantes. Si les paroles sont mauvaises, la chanson est foutue. Mes textes, c’est de la poésie. Un peu comme une peinture. Après c’est à chacun de prendre ce qu’il veut.
Le couplet cynique sur Manu Chao, c’est une intention ou aussi une décoration ?
Didier : Non, le refrain m’est venu un jour comme ça. Je crois qu’au début il a bien aimé, maintenant je ne sais pas.
Vous avez l’impression d’être toujours dans l’actualité ou de basculer dans l’ombre du patrimoine français ?
Didier : Les Wampas n’ont jamais été dans l’actualité, ou sinon par la force des choses. Mais si je pouvais m’en passer, je ne m’en porterais pas plus mal. Ça m’arrangerait.
Vous avez tous les deux une activité professionnelle parallèle, pourquoi ne pas considérer la musique comme un métier à part entière ?
Didier : Etre rocker, ce n’est pas un métier. Même si certains en font une activité d’avenir.
Tu bosses à la RATP, t’écoutes beaucoup de musique classique, c’est pas vraiment 'rock star' tout ça ?
Didier : Je joue les rock stars. A l’inverse de Bertrand Cantat qui est sérieux tout le temps, moi quand je monte sur scène je peux me permettre de faire ce que je veux. Je sais que le lendemain je retourne bosser à la RATP donc pour moi, ce n’est pas vrai. Sinon tu deviens fou. Si j’étais vraiment comme je suis sur scène, ce serait impossible.
Qu’est-ce qui te fait gueuler encore aujourd’hui ?
Didier : Rien, c’est naturel.
Vous n’en avez pas marre de l’entendre depuis tout ce temps ?
Philippe : Quand on reprend les répétitions après une longue pause, c’est par moment assez dur, en tout cas il nous surprend toujours. En concert, c’est pareil. Parfois je le regarde, et encore après onze ans, je me dis " il est vraiment malade ". Mais après réflexion, je pense que c’est plutôt un signe de bonne santé.
Didier : voilà ! Comme les bébés !
Après avoir inventé le rock, vous allez bien finir par l’enterrer?
Didier : Non, ça ne meure pas la musique.
Les Wampas Never trust a guy who after having been a punk, is now playing electro (Atmosphériques / Universal)
En tournée française pour 32 dates à partir du 21 mars et jusqu'au 28 juin