Le baiser des Wampas

On the road again ! Punk not dead ! And so on... Les Wampas sont un groupe de rock bien d'aujourd'hui : essayez d'escalader le mur de décibels que dressent leurs guitares. Ils n'en demeurent pas moins, eux qui sont nés en 1983, les derniers représentants d'une tribu qui nous manque. Qui joue très vite et très fort un rock de base. Bérurier Noir, Satellites, Cadavres, Brigades... Différence essentielle : les Wampas, eux, sont vivants. Très vivants.

Ils vous aiment toujours !

On the road again ! Punk not dead ! And so on... Les Wampas sont un groupe de rock bien d'aujourd'hui : essayez d'escalader le mur de décibels que dressent leurs guitares. Ils n'en demeurent pas moins, eux qui sont nés en 1983, les derniers représentants d'une tribu qui nous manque. Qui joue très vite et très fort un rock de base. Bérurier Noir, Satellites, Cadavres, Brigades... Différence essentielle : les Wampas, eux, sont vivants. Très vivants.

Parfois un disque vient, comme ça, vous rappeler que la machine à recycler les punks en hispano-tziganes d'opérette, en Chanteurs français, en tragédiens expressionnistes, en managers d'interprètes à succès - ou en souvenirs - n'a pas totalement réussi son sale boulot. Qu'il existe encore un groupe de rock jouissif, bruyant, bordélique, grinçant - et terriblement intègre. Terriblement bruyant aussi, d'ailleurs.

Les Wampas, on les avait quittés après leurs disques n° 2 et n° 3, respectivement Chauds, sales et humides (New Rose, 1988) et Les Wampas vous aiment (Eurobond-Just'In, 1990). Deux grands moments de rock et de sourire béat pour l'auditeur. Après le suicide de leur guitariste, Marc Police, en 1991, et leur flirt avec une "major" en 1995, on s'était un peu éloigné, poliment. Mais en se promettant d'aller assister à l'un de leurs délirants concerts si l'occasion s'en présentait.

Et puis voilà qu'un jour, sur un mur de guitares sursaturées, une voix de crécelle bienvenue vous grince "J'ai rencontré Marilou/Hier soir près du ruisseau/ Les grenouilles faisaient croa croa/ Et moi je n'l'ai pas crue". Bon sang ! Une telle maîtrise de la dérision, une telle poésie du quotidien, une comptine aussi déjantée... ça ne peut être que les Wampas ! Et on est reparti pour un tour. De quarante et une minutes et quelques. Sans escale.

Au petit jeu des quatre préférées, c'est sûr, le critique a du mal : Kiss... (Asap/Pias), l'album 2000 des Wampas, comme la Révolution française, est un bloc. Un bloc soudé autour du mur de son guitariste (les Wampas n'ont jamais fait mieux, No One Is Innocent est passé par-là), de la voix suraiguë, régressive, de Didier Wampas - et du goût pour les mélodies. N'oublions pas les mélodies : ce ne sont pas J'ai avalé une mouche, Barbe à papa ou DW qui nous contrediront.

S'il faut encore distinguer des titres dans cet album coup de cœur, on citera de nouveau Barbe à papa, amours perdues yé-yé et délicieuse régression enfantine (grenadine, carambars, autos tamponneuses), et aussi Denise (my love), clin d'œil sous amphés à Betsy Party de Starshooter, et encore Les gens riches, clin d'œil aux Satellites avec splendide refrain ("Je m'en fous de c'que les gens pensent/ Je danse sur la lune"). Et, surtout, une jouissance express de 1'15, Comme un punk en hiver. Il faudra qu'un jour quelqu'un m'explique pourquoi cette rythmique me met dans un état de béatitude proche de celle du nourrisson après la tétée. Bon, allez, je m'allonge. Sigmund, c'est à toi.

Jean-Claude DEMARI

Les Wampas vous aiment aussi sur le Net

Les Wampas Kiss... (Asap/Pias) 2000
En concert le 16 juin au Bataclan à Paris et le 14 juillet aux Francofolies de la Rochelle