Gainsbourg en concert, couleur reggae

Premier album en public de Gainsbourg, période reggae jamaïcain, Live au Palace 1979 est une borne incontournable dans la carrière de cet artiste français. Quinze ans après la disparition du chanteur, l'enregistrement de ce concert est réédité dans son intégralité avec quelques inédits.

Réédition de l'album Live au Palace 1979

Premier album en public de Gainsbourg, période reggae jamaïcain, Live au Palace 1979 est une borne incontournable dans la carrière de cet artiste français. Quinze ans après la disparition du chanteur, l'enregistrement de ce concert est réédité dans son intégralité avec quelques inédits.

De la fameuse tournée qui suivit la publication de l’album Aux Armes etc, l’histoire a surtout retenu l’affaire de Strasbourg, quand une bande de parachutistes vindicatifs prétendirent empêcher Gainsbourg d’interpréter en public sa version enfumée et littéralement révolutionnaire de La Marseillaise. La ressortie opportune, en ces temps commémoratifs du quinzième anniversaire de la mort du génie de la rue de Verneuil, de l’album Live au Palace, permet de vérifier la haute teneur en puissance du répertoire alors pratiqué par Gainsbourg et son équipe de rastas débonnaires. Robbie Shakespeare, Sly Dunbar et tous ceux qui avaient participé à Aux Armes etc étaient en effet du voyage. Gainsbourg avait abandonné la scène en 1965, lors d’une tournée où il assurait la première partie de Barbara. Il en avait refait, de façon fugace, aux côtés de Bijou à Mogador, le temps d’apprivoiser sa cote de popularité ascensionnelle auprès de la jeune génération. Avec le viatique de cet album jamaïcain, il lui fallait investir un lieu propice : Le Palace, alors en pleine gloire, était l’idéal écrin où, du 22 au 31 décembre 1979, il allait poser la première pierre de sa nouvelle légende d’artiste de scène des années 80.

Les chansons qu’il y partage avec un public adolescent sont pour la plupart issues de l’album tout frais, avec ses hymnes reggae, mais il a aussi emprunté quelques gemmes à son fabuleux catalogue, pour leur offrir un lifting à la ganja, comme Dr Jekyl et Mr Hyde, ou les mythiques Bonnie & Clyde et Harley Davidson qu’il offrit dans les années 60 à Brigitte Bardot. En passant de un à deux CD, cette réédition permet de découvrir enfin l’intégrale du show donné alors. Une tranche d’histoire.

Serge Gainsbourg Gainsbourg ... et caetera (Mercury/Universal) 2006