Vu d'ailleurs février 2011

La musique adoucit-elle les mœurs ? Pas toujours... Le Landernau des musiciens français connaît aussi des polémiques, parfois très éloignées des contingences artistiques.

Polémiques

La musique adoucit-elle les mœurs ? Pas toujours... Le Landernau des musiciens français connaît aussi des polémiques, parfois très éloignées des contingences artistiques.

En France, artistes et politiques ne font pas forcément bon ménage. L'élection présidentielle a toujours attiré nombre de célébrités, qui mettent leur aura médiatique au service de tel ou tel candidat, et la prochaine se tiendra dans un an. Convictions ou opportunisme ? Si elle n'a jamais appelé à voter pour le parti socialiste français, Carla Bruni a largement joué la carte "gauche bobo" depuis sa reconversion dans la chanson - elle s'apprête d'ailleurs à enregistrer un nouvel album, attendu en septembre.

Devenue première dame de France, celle "qui était citée comme un handicap à la réélection de Nicolas Sarkozy (...) a confié qu'elle ne se sentait 'plus vraiment de gauche', après trois ans de mariage" avec "un président conservateur", et "deux ans après avoir clamé qu'elle se sentait 'viscéralement de gauche'", glousse le correspondant à Paris du Telegraph (Angleterre, 31/1). L'amour a ses raisons que la raison ignore...

Il en est un que Nicolas Sarkozy n'a pas séduit, c'est Charles Aznavour. Le chanteur et musicien d'origine arménienne, qui est aussi ambassadeur d'Arménie en Suisse, s'est ému dans une interview reprise par le portail d'informations Times Armenia (24/1) de câbles diplomatiques révélés par Wikileaks, "qui ont appris aux Arméniens de France que le président Sarkozy, un mois seulement après leur avoir promis de défendre la loi pénalisant la négation du génocide arménien, s'était rétracté" sitôt élu, confiant que le projet de loi "allait mourir au Sénat". "Si ça continue, je serai totalement engagé. Moi, je ne fais pas de politique, mais j’ai un pouvoir politique très important", a déclaré la star. Toujours en verve du haut de ses 86 ans, Aznavour a par ailleurs "reçu à Paris le Prix Scopus 2011 ", la plus haute distinction "décernée par les Associations d'amis de l'Université de Jérusalem".

Chanteur "partisan" et "énervant" dans les années 80, Renaud s'est depuis longtemps rangé de la politique... mais pas des polémiques ! Il vient récemment de lancer un pavé dans la mare des Restos du Cœur, en particulier le concert de charité qui réunit chaque année le gratin des vedettes françaises. "Politiquement, c'est une hérésie, une honte que cela existe encore vingt ans après ! L'Etat aurait dû prendre en charge les déshérités", s'énerve-t-il, repris notamment par La Libre Belgique (4/2), qualifiant l’émission de "grand cirque carnavalesque". "Tout le show-biz participe aux Enfoirés, les comédiens, les top models, les joueurs de foot. Moi, ça ne m’intéresse plus… Je n’ai pas envie de chanter avec Mimie Mathy, Christophe Maé ou Patrick Timsit, ni de me déguiser en clown pour interpréter La Mamma d'Aznavour". Renaud, dont le dernier album, Molly Malone, est sorti en 2009, se dit aussi "déprimé" et "à court d'idées".

Il est une autre polémique franco-française qui amuse bien nos voisins belges : celle du palmarès des NRJ Music Awards, remis à Cannes en marge du MIDEM. Le chroniqueur télé du quotidien Le Soir (25/1) est le plus virulent envers Jenifer, "la multi-méga star qui ne vend rien" et néanmoins Artiste féminine de l'année. "La presse et les sites français accusent de bidonnage la chaîne de télé et la radio organisatrices. (…) Et répercutent la phrase d’un professionnel du disque, entendue à Cannes : 'Ce sont les Jenifer Music Awards.' On comprendra finalement tout avec ce responsable de NRJ : 'Nous n’avons pas dit que ce vote était représentatif. Ce sont les gamins qui votent, pas les gens qui achètent des disques.' Ce truc ne vaut rien, à part les tonnes de SMS surtaxés et les 6 millions de téléspectateurs pour TF1."

Petit émoi dans la presse israélienne : Vanessa Paradis ne viendra pas ! "La chanteuse française a annulé sa prestation programmée le 10 février au Tel Aviv Performing Arts Center", nous apprend le Jerusalem Post (16/1). "Le management de Paradis a signifié à Stern (le promoteur du spectacle - ndr) que la chanteuse et actrice devait être aux Etats-Unis ce jour-là pour un événement important concernant sa carrière d'actrice." Le Jewish Chronicle va plus loin, évoquant des "pressions politiques" (17/1) après que des "organisations pro-Palestiniens l'ont appelée à boycotter" l'Etat hébreu. La musique reprendra-t-elle le dessus sur les polémiques ? Rendez-vous au printemps pour le savoir. A bon entendeur...