HOMMAGE À EDITH LEFEL
Disparue le 20 janvier 2003, à 39 ans, Edith Lefel est inhumée samedi 25 au cimetière du Père Lachaise, à quelques pas d'Edith Piaf qu'elle aimait tant. La chanteuse qui venait de sortir l'album Si seulement... et préparait un Olympia, a toute la semaine été évoquée chaleureusement par de nombreuses personnalités mais aussi par les internautes qui ont écrit par dizaines au site rfimusique. À lire ci-dessous.
Vos réactions, celles des artistes, des personnalités politiques.
Disparue le 20 janvier 2003, à 39 ans, Edith Lefel est inhumée samedi 25 au cimetière du Père Lachaise, à quelques pas d'Edith Piaf qu'elle aimait tant. La chanteuse qui venait de sortir l'album Si seulement... et préparait un Olympia, a toute la semaine été évoquée chaleureusement par de nombreuses personnalités mais aussi par les internautes qui ont écrit par dizaines au site rfimusique. À lire ci-dessous.
Edith s’en est allée. Et avec elle, des moments de pur bonheur pour tous ceux qui l’ont côtoyée. Elle était douce, aimante, attentionnée. Elle était surtout l’une des valeurs sûres de la scène caribéenne. Jacob Desvarieux du groupe Kassav l’a résumée en deux petites phrases : "Des grands chanteurs, nous en avons peu, mais elle, elle avait l’une des plus belles voix."
On la dit glamour, élégante et délicate. On oublie sûrement de préciser qu’elle avait oeuvré auprès des meilleurs, jamais eu la grosse tête et traversé les genres sans jamais se renier culturellement. Jamais assise sur ses lauriers non plus, Edith a amassé les consécrations durant toute sa carrière, entamée à la fin des années 70, obtenant deux prix de la part de la Sacem et un ordre national du mérite.
Pour certains, elle était devenue la muse de Ronald Rubinel, producteur et compositeur inspiré avec qui elle eut deux jumeaux. Pour tous, de Malavoi à Jean-Michel Cabrimol, en passant par Tony Chasseur, Mario Canonge ou encore Patrick St-Eloi, ses pairs ou complices sur la scène antillaise, elle était la petite fée du logis. Paix à son âme.
Soeuf Elbadawi
Réactions d’artistes ayant travaillé avec Edith Lefel :
TONY CHASSEUR, chanteur martiniquais.
Quand je suis arrivé en 1986 à Paris, j’ai commencé à me produire sur scène avec Edith. On chantait aussi avec Jean-Luc Alger. On est resté très proches. Au début des années 90, on a assuré des choeurs sur la majorité des disques antillais. Il y avait Marie-Céline Kroné, Jean-Paul Pognon, Edith et moi. On formait une véritable équipe. On a écumé les scènes avec des groupes comme Kassav...
C’était une grande voix. Elle faisait l’unanimité autour d’elle. Elle était une référence au-delà même de la musique antillaise. Ses collaborations avec Malavoi lui ont donné une reconnaissance en France aussi. Sa disparition va laisser un grand vide.
HARRY DIBOULA, Directeur du département afro-antillais chez Créon et réalisateur du dernier disque d’Edith Lefel.
J’ai réalisé son dernier album Si seulement. Elle s’est beaucoup investie. Elle avait la volonté de mener à bien ce projet et elle savait quelle direction elle voulait prendre. Elle a réellement pris les choses en main. Elle a supervisé chaque double croche. Sur cet album, il y a une chanson étrangement prémonitoire qui évoque la mort, Mon ange. C’était un sujet qu’elle évoquait avec sérénité, comme une chose normale qui arrivait à tous. Ce qu’on retiendra d’Edith, c’est son extraordinaire gentillesse, sa simplicité et sa générosité.
CLAUDY SIAR, présentateur de Couleurs tropicales sur RFI.
Elle était la passionaria de la variété antillaise. Pour moi, c'était une soeur.
L'album qui l'a révélee au grand public était bien sûr La Klé. Elle a participé au Grand Méchant Zouk en août 1988 ; c'est le moment où elle a rencontré Ronald Rubinel, devenu son mari et le père de ses enfants par la suite. Le couple a constitué sans aucun doute une des plus belles collaborations de la musique antillaise.
C'était une grande Dame qui n'avait pas d'ennemis et que tout le monde aimait. On avait, elle et moi, les mêmes doutes dans la vie, en particulier quant à notre avenir respectif. Elle m'avait confié un jour : "Je vais mourir jeune."
Réactions des personnalités politiques:
JEAN-JACQUES AILLAGON, ministre de la Culture et de la Communication
J’ai appris avec une profonde tristesse la mort si prématurée d'Edith Lefel, l'une des voix remarquables de la musique créole. Dès son premier album, elle nous avait montré qu'elle était aussi un très bel auteur qui savait admirablement jouer avec les mots et nous faire goûter tout le charme de l'imaginaire créole.
CHRISTIANE TAUBIRA, députée de Guyane.
La Guyane perd une ambassadrice belle et mélodieuse. Je suis cassée de tristesse. C'est avec une grande tristesse que j'ai appris son décès. Mais, avant tout, j'envoie mes sincères condoléances à toute sa famille et plus particulièrement à ses deux enfants, étant moi aussi mère de famille et guyanaise. Que son âme repose en paix. Edith, on t'aimera toujours, où que tu sois.
Réactions des internautes:
D'origine africaine et vivant en France, je fais partie des fans d’Edith Lefel. Je suis évidemment très attristé par sa disparition mais je pense que les bons souvenirs l'emportent sur la tristesse. En effet, elle a su par sa musique traverser les frontières, contribuer à la reconnaissance de sa communauté dans le monde et, indirectement, des Noirs. La passion qu'elle avait de la chanson, sa manière si particulière de nous la faire partager restera, je pense, à jamais. Maintenant, à ses proches, je crois qu'en dépit de la douleur que vous éprouvez, ne pensez pas que c'est la fin. Au contraire, il faut s'inscrire dans la continuité, la mémoire et les souvenirs demeurent, c'est ce qui compte. De plus, si vous avez foi en Dieu, le père, sachez qu'il sait ce qu'il fait, remercions-le, et que les choses soient faites selon sa volonté.
Par ailleurs, merci à vous RFIMUSIQUE, pour votre réactivité, merci de nous permettre d'exprimer notre solidarité par rapport àcet événement.
Cedric Wen, Epinay s/Seine, France.
Nous sommes tous très tristes en ce moment, une grande chanteuse afro-caribéenne s'en est allée rejoindre les anges dans les cieux. Sur la pochette de son dernier album Si seulement..., elle ressemble àun ange. Elle devient notre mythe, elle sera toujours présente, belle et resplendissante dans notre coeur. Nous fredonnerons sans cesse ces ballades qui enchanterons nos coeurs. Au revoir, Edith...
Marie-Pascale Sepho-Lancelot, Marie-Galante, Guadeloupe.
Une très lourde perte pour la communauté antillo-caribéenne toute entière... Quelle profonde tristesse...
Anonyme, Guadeloupe.
J'ai rencontré Edith en 2000... C'est une énorme perte pour la musique mais aussi pour la communauté.
Béatrice Jean
Une immense perte pour la chanson antillaise que celle de cette grande artiste, un départ trop vite, trop tôt. Beaucoup de courage à ses fils, à Ronald, à toute sa famille et à ses amis.
Susy Hodge
Une énorme perte pour la communauté noire tout entière. Sincères condoléances à sa famille. Tu resteras à jamais dans nos coeurs.
Adieu petite sirène.
Tana Kouyate
Très triste de la disparition soudaine de notre grande dame de la chanson une pensée pour ses enfants. Elle restera à jamais dans mon coeur.
Laura Dorville, Champigny s/Marne, France.
Toutes mes pensées à la famille, aux proches et aux autres fans comme moi. Je pleure énormément cette voix et cette personnalité qui nous quitte si brusquement.
Ibrahim HAIDARA, Ivry s/Seine, France.
Plis Fos (soyez forts) pour ses fils et du courage pour leur père ainsi qu'aux parents proches.
Valérie Coman, Guadeloupe.
Mes chers frères et soeurs de la Guyane, je vous écris de Port-au-Prince, Haïti. Je ne saurais rester indifférent face à la mort subite d'Edith Lefel ce 20 janvier. En me levant ce matin, la première chose que j'ai faite, j'ai mis son CD Meci. Sans le savoir, Edith allait nous quitter ce lundi. Ma soeur m' a appris la nouvelle il y a quelques minutes au téléphone. Au nom de tous les Haïtiens, je présente mes sincères condoléances à sa famille, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe profondément affectées par ce deuil. Elle restera à jamais gravée dans la mémoire de tous ses fans d'Haïti. Edith, tu as fait du bien au monde entier avec tes chansons. Pour conclure, c'est simplement la volonté de Dieu. Paix à ton âme.
Ralph Lohier, Haïti.
Mes condoléances à toute la famille et ses proches. La communauté antillaise a perdu incontestablement une ambassadrice de la musique antillaise.