MUSIQUES CROISÉES

A Saint-Sever, le public se régale de musiques éclectiques et les professionnels évoquent les futures dispositions sur les musiques actuelles. Entre un Kassav (photo)en pleine forme, un quartet d'Aldo Romano au meilleur de son inspiration, une Mah Damba communiquant la profonde beauté de l'art des griots mandingues, une rencontre joyeusement explosive de la Banda municipale de Santiago de Cuba avec les jeunes musiciens d'harmonies et fanfares des Landes, ou le spectacle attachant du chanteur Jean Mouchès, la dixième édition du festival Musiques croisées de Saint-Sever, du 2 au 6 septembre, confirmait l'originalité, l'éclectisme, la finesse de programmation et la chaude convivialité qui ont fait sa réputation.

Festival de Saint Sever

A Saint-Sever, le public se régale de musiques éclectiques et les professionnels évoquent les futures dispositions sur les musiques actuelles. Entre un Kassav (photo)en pleine forme, un quartet d'Aldo Romano au meilleur de son inspiration, une Mah Damba communiquant la profonde beauté de l'art des griots mandingues, une rencontre joyeusement explosive de la Banda municipale de Santiago de Cuba avec les jeunes musiciens d'harmonies et fanfares des Landes, ou le spectacle attachant du chanteur Jean Mouchès, la dixième édition du festival Musiques croisées de Saint-Sever, du 2 au 6 septembre, confirmait l'originalité, l'éclectisme, la finesse de programmation et la chaude convivialité qui ont fait sa réputation.

Pour accueillir ce festival pas comme les autres, un lieu magique : le Couvent des Jacobins, fondée en 1280 dans la petite ville de Saint-Sever, au cœur des Landes verdoyantes non loin de Mont-de-Marsan. La longue charpente en châtaignier de l'ancienne église aménagée pour les spectacles offre une acoustique superbe, qui a permis à Michel Petrucciani de faire passer le grand frisson. Bien que chaque soir la billetterie ait affiché complet, le festival conserve sa dimension humaine. Des relations toutes simples se nouent entre artistes et spectateurs qui se côtoient, déjeunent et dînent sous les grandes arches du cloître. Programmateur bénévole et inspiré, Alex Dutilh a réussi le difficile pari de fidéliser un public, qui vient souvent découvrir des artistes dont il ignore tout. Et il tient à ce que la manifestation conserve cet esprit.

Chaque année, le festival s'accompagne également d'un colloque. Alex Dutilh, par ailleurs directeur du Studio des variétés et rédacteur en chef de Jazzman, était chargé par le ministère de la Culture de présider la Commission nationale des musiques actuelles, dont les travaux se sont poursuivis durant les deux premiers trimestres de 1998. Ainsi a-t-il souhaité que le colloque évoque, cette année, certains thèmes traités par la commission. Les questions touchant la pédagogie et les pratiques amateurs, ont donc été abordés par les intervenant, dont certains ont pris une part active aux travaux de la commission.

C'est vers le 10 octobre que seront communiqués les dispositions prises par le ministère de la Culture après étude du rapport de la commission nationale des musiques actuelles. On sait déjà qu'il devrait présenter un programme d'actions développé sur trois ans, qui proposerait de nouvelles affectations financières. La commission souhaite en effet que le secteur des musiques actuelles soit beaucoup mieux doté qu'il ne l'est actuellement avec environ 67MF. Elle préconise que le budget attribué s'élève à hauteur de 250MF à l'issu du programme. Réalistes, les participants à la commission savent toutefois que l'objectif ne pourra être atteint du jour au lendemain et estiment qu'il serait raisonnable de voir le secteur doté de 100MF dans la répartition du budget 1999. Arbitrage aux alentours du 10 octobre.

François Bensignor