Air
Plus libres et plus déconnectés que jamais, les deux compères de Air livrent Love 2. Une galette languide imprégnée de clins d’œil aux années 1970.
Love 2
Plus libres et plus déconnectés que jamais, les deux compères de Air livrent Love 2. Une galette languide imprégnée de clins d’œil aux années 1970.
L’autarcie est-elle possible en musique ? Air en tout cas, a tenté le coup en s’enfermant pendant un an dans son studio flambant neuf du Nord-est parisien pour créer son nouvel album. Exit Nigel Godrich et les invités de marque présents sur Pocket Symphony (2007). A part le batteur Joey Waronker venu enregistrer deux jours avec eux, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin ont eu envie de s'amuser seuls avec leurs synthés, leurs guitares, leurs vieux vocodeurs et autres bâtons de pluie.
Ils racontent sans paroles l’évolution d’une histoire d’amour (Love), jouent avec la langue de Shakespeare (Eat my Beat), s’échappent dans un tricot de cordes et de saxophone vers les sonorités africaines (African Velvet). Mais ils dialoguent surtout avec d’emblématiques compositeurs des années 1970 comme Jean-Claude Vannier, Lalo Schifrin ou Ennio Morricone, preuve même que l’autarcie complète en musique n’existe pas.
L’énergie lunaire et délicieusement froide de Moon Safari est loin. Love 2 irradie de chaleur et de gaîté avec ses basses souples, ses voix lascives et ses flûtes sautillantes. Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin se lâchent, mais cette montée en température n’est pas réussie partout : elle sonne parfois trop creux (Sing Sang Sung), trop kitch (Tropical Disease) ou trop Moby (Heaven’s Light) pour que l’oreille soit vraiment emballée par ce nouvel Air.