34ème MIDEM

Paris, le 18 janvier 2001 - Connaissez-vous David Foster ? Non ? Ce n’est pas très grave. Mais il est la « personnalité de l’année » de ce MIDEM, premier du millénaire, qui s’ouvre samedi à Cannes. Cela prouve au moins deux choses : que l’industrie musicale reste fortement marquée de l’empreinte nord-américaine (Foster est compositeur et producteur de nombreux artistes US, dont Jackson, Carey, Cooper, Dion…) ; et que le MIDEM est définitivement un salon professionnel où le propos n’est pas tant de flairer le talent nouveau que de consacrer les faiseurs de tubes. Poètes s’abstenir.

Et pour la 1ère fois en France !

Paris, le 18 janvier 2001 - Connaissez-vous David Foster ? Non ? Ce n’est pas très grave. Mais il est la « personnalité de l’année » de ce MIDEM, premier du millénaire, qui s’ouvre samedi à Cannes. Cela prouve au moins deux choses : que l’industrie musicale reste fortement marquée de l’empreinte nord-américaine (Foster est compositeur et producteur de nombreux artistes US, dont Jackson, Carey, Cooper, Dion…) ; et que le MIDEM est définitivement un salon professionnel où le propos n’est pas tant de flairer le talent nouveau que de consacrer les faiseurs de tubes. Poètes s’abstenir.

Cela étant, le MIDEM est un observatoire de qualité pour quiconque s’intéresse au côté industriel de la musique. D’abord parce que la vitrine technologique n’a cessé de se développer au fil des ans : jusqu’à ce MIDEM-NET instauré il y a deux ans et qui occupera toute la journée de samedi. Quelle place va prendre le téléchargement de musique dans nos modes de consommation musicale, là est finalement toute la question. Un aréopage de spécialistes - tous anglais ou américains puisque c’est bien là que cela se passe - viendra nous en parler. Avec, au menu, les MP3, hauts débits, et problèmes de copyrights qui nous sont aujourd’hui familiers. Herbie Hancock et Peter Gabriel devraient même apporter leurs lumières sur la question, des fois que l’avis des artistes intéresse quelqu’un.

Dimanche, Cannes se souviendra qu’elle est une petite ville française. Ce sera même la première fois, en 34 ans de MIDEM, qu’une soirée d’ouverture sera consacrée à la France ! Et pourquoi ce soudain réveil ? Simplement parce que, pour la première fois dans l’histoire du show-biz, la part de la musique française à l’export a fait un bond entre 1999 et 2000, rejoignant les chiffres de diffusion du cinéma français à l’étranger. Avec, à la clé, deux numéros 1 dans les charts anglais la même année (Modjo et Daft Punk) ce qui, de mémoire de Frenchie, n’était jamais arrivé !

Bon réflexe, en tout cas, que d’avoir saisi l’occasion pour faire jouer, face aux quelques dix mille participants du MIDEM Tahiti 80, Benjamin Diamond, ZenZilla, Dionysos, Les Nubians, Ishtar, Rachid Taha, Bertrand Burgalat, Superfunk, Lake Soul, Jef K, Telepopmusik, Lo’Jo et… Anggun. . Un mâtinage intelligent des couleurs world et French touch qui représentent en effet assez bien le potentiel métissé de la production française moderne. Même si les partisans d’une francophonie pure et dure risquent de se sentir un peu déstabilisés par cette avalanche d’anglicismes sacrilèges (Johnny Hallyday, au moins, chante en français. Mais il ne s’exporte pas !).

Dans la journée, les professionnels auront pu assister à deux conférences censées leur expliquer le pourquoi de ce boum des musiques françaises à l’export. Sous le nom de « France Influence », représentants de maisons de disques et de diverses institutions nous diront comment ils comptent profiter de cette tendance pour améliorer leurs parts de marché à l’étranger. On y reviendra.

Lundi, tout rentre dans l’ordre. Dans le bunker on commentera le rachat de EMI par BMG (généralement c’est pendant le MIDEM qu’on annonce ce genre de choses, comme l’année dernière la prise de contrôle de Universal par Vivendi) ; on prendra les paris sur la taxe-ordinateur (qui, d’après nos espions au ministère des finances, n’est pas aussi enterrée que ça) ; on maudira, comme tous les ans, les graveurs de CD et la piraterie ; on se gaussera des frais de gestion des sociétés d’auteur . Bref, la routine.

Mais, le soir, on pourra s’aérer la tête avec une très belle affiche africaine où se suivront Tiken Jah Fakoly, Wock, et Geoffrey Oryema. Et le fait que deux de ces artistes soient des lauréats « Découverte RFI » n’est pour rien dans notre enthousiasme objectif !

Mardi, belle soirée cubaine avec Orishas, Omar Sosa et Isaac Delgado. Et si vous voulez tout savoir sur ce trente-quatrième Marché du disque et de l’Edition Musicale, visitez leur site : midem.com.

Jean-Jacques Dufayet