CREATION AUX FRANCOS
" OK, les gars ! Maintenant, regardez bien mon dos ! Et surtout, please play relax ! " Ray Léma, les deux bras en l'air, relance la répétition. Il a projeté ses fesses légèrement en arrière, en position de danse, bien campé sur ses deux jambes souplement fléchies.
Maintenant, son bassin ondule au rythme de " Kamulango ", l'une des chansons fétiches de son répertoire. Aujourd'hui, elle sonne avec une rare ampleur. Les chœurs s'épanouissent en harmonies vocales sublimes. La couleur des Bantous d'Afrique Australe se marie à merveille avec celle de l'art des forêts du Congo.
Ce soir, la création s'affine. A l'intérieur même de la progression du morceau, un enchaînement naturel d'accords fait surgir la voix de Johnny Clegg sur des paroles reconnaissables entre toutes : " How many roads must a man walk down, before you call him a man ? " Et la voix grave de Ray Léma de reprendre avec les chœurs : " The answer, my friend, is BLOWIN' IN THE WIND… " Ecoute la réponse dans le vent…
Où sommes-nous ? Avec Bob Dylan, dans l'univers des grands mythes de la pop engagée ? Dans cette Afrique nouvelle, qui se fraye un chemin chaotique afin de s'extirper des cauchemars totalitaires et de la suprématie blanche ? Au centre d'une idée devenue réalité : celle de réunir deux monstres concernés de la scène africaine internationale et de la world music ? Tout à la fois dans ces univers mêlés. Sauf que ça se passe à La Rochelle, dans la belle salle de l'Oratoire, sous les ogives de pierre blanche qui constituent la nef de cette ancienne chapelle, au moment de l'ultime répétition avant la création offerte ce soir au public des Francofolies.
L'idée de cette création rencontre est née il y a environ un an, lors d'un Pollen où Jean-Louis Foulquier avait convié Johnny Clegg, le Zoulou blanc, et le Zaïrois Ray Léma, compositeur aux multiples talents. Le premier est venu avec Juluka, groupe noir et blanc formé dans les années 70 avec son alter ego, le Zoulou Sipho, en dépit des lois de l'apartheid. Lorsque Sipho, tenant la promesse faite à son père mort, partait gérer le domaine agricole familial au début des années 80, Johnny réunissait autour de lui les membres de Savuka et connaissait le triomphe international que l'on sait. Reformé en 1993, Juluka est à nouveau uni autour de ses deux leaders.
Le second est accompagné par son équipe actuelle, très sûr et performante. Ensemble ils ont préparé, pour ce concert exceptionnel du 17 juillet, un répertoire mêlant six à sept chansons. Deux de Johnny Clegg, trois de Ray Léma. Mais parions que le public reprendra d'une même voix enthousiaste le grand succès de Sting : " Message in the bottle ". Frisson et émotion garantis !
Notez sur vos tablettes que l'enregistrement du concert de ce soir pourrait bien devenir un disque prochainement.
François Bensignor
La Ballade de Johnny/Ray
" OK, les gars ! Maintenant, regardez bien mon dos ! Et surtout, please play relax ! " Ray Léma, les deux bras en l'air, relance la répétition. Il a projeté ses fesses légèrement en arrière, en position de danse, bien campé sur ses deux jambes souplement fléchies.
Maintenant, son bassin ondule au rythme de " Kamulango ", l'une des chansons fétiches de son répertoire. Aujourd'hui, elle sonne avec une rare ampleur. Les chœurs s'épanouissent en harmonies vocales sublimes. La couleur des Bantous d'Afrique Australe se marie à merveille avec celle de l'art des forêts du Congo.
Ce soir, la création s'affine. A l'intérieur même de la progression du morceau, un enchaînement naturel d'accords fait surgir la voix de Johnny Clegg sur des paroles reconnaissables entre toutes : " How many roads must a man walk down, before you call him a man ? " Et la voix grave de Ray Léma de reprendre avec les chœurs : " The answer, my friend, is BLOWIN' IN THE WIND… " Ecoute la réponse dans le vent…
Où sommes-nous ? Avec Bob Dylan, dans l'univers des grands mythes de la pop engagée ? Dans cette Afrique nouvelle, qui se fraye un chemin chaotique afin de s'extirper des cauchemars totalitaires et de la suprématie blanche ? Au centre d'une idée devenue réalité : celle de réunir deux monstres concernés de la scène africaine internationale et de la world music ? Tout à la fois dans ces univers mêlés. Sauf que ça se passe à La Rochelle, dans la belle salle de l'Oratoire, sous les ogives de pierre blanche qui constituent la nef de cette ancienne chapelle, au moment de l'ultime répétition avant la création offerte ce soir au public des Francofolies.
L'idée de cette création rencontre est née il y a environ un an, lors d'un Pollen où Jean-Louis Foulquier avait convié Johnny Clegg, le Zoulou blanc, et le Zaïrois Ray Léma, compositeur aux multiples talents. Le premier est venu avec Juluka, groupe noir et blanc formé dans les années 70 avec son alter ego, le Zoulou Sipho, en dépit des lois de l'apartheid. Lorsque Sipho, tenant la promesse faite à son père mort, partait gérer le domaine agricole familial au début des années 80, Johnny réunissait autour de lui les membres de Savuka et connaissait le triomphe international que l'on sait. Reformé en 1993, Juluka est à nouveau uni autour de ses deux leaders.
Le second est accompagné par son équipe actuelle, très sûr et performante. Ensemble ils ont préparé, pour ce concert exceptionnel du 17 juillet, un répertoire mêlant six à sept chansons. Deux de Johnny Clegg, trois de Ray Léma. Mais parions que le public reprendra d'une même voix enthousiaste le grand succès de Sting : " Message in the bottle ". Frisson et émotion garantis !
Notez sur vos tablettes que l'enregistrement du concert de ce soir pourrait bien devenir un disque prochainement.
François Bensignor