Larbi Dida
Longtemps sous la bannière de l’Orchestre national de Barbès dont il était le chanteur, le raïman algérien Larbi Dida décline des envies plus personnelles à travers Boug Boug, son second album sous son nom, ancré dans le présent et nourri du passé.
Boug Boug
Longtemps sous la bannière de l’Orchestre national de Barbès dont il était le chanteur, le raïman algérien Larbi Dida décline des envies plus personnelles à travers Boug Boug, son second album sous son nom, ancré dans le présent et nourri du passé.
Si le succès de l’Orchestre national de Barbès n’a jamais fait de ce groupe singulier un produit de maison de disques, avec tout ce que cela sous-entend comme choix imposés et autre formatage, Larbi Dida sait bien comment cela peut se passer. Surtout ne pas tomber sur un de ces directeurs artistiques omniscients qui fonctionnent “en circuit fermé” avec leur réseau de prétendus faiseurs de tubes persuadés de détenir la recette miracle universelle !
Pour ne pas prendre le risque de voir sa musique lui échapper, il a préféré emprunter une autre voie au moment de se lancer dans un second album solo, après Malkoum en 2008. Séduit par le projet, le patron de La Casbah, resto-club parisien chic et cosy, s’est proposé pour jouer le rôle de producteur exécutif. Dans ce climat de confiance, assuré de bénéficier d’une réelle liberté dans la création, Larbi a travaillé avec Hicham Khatir, musicien arrangeur marocain sollicité entre autres sur l’album Bled Memory de Faudel sorti en 2010.
Ils ont sélectionné les onze chansons, avant de s’entourer d’une petite équipe de musiciens qui correspondaient à l’objectif qu’ils s’étaient fixé : être à la fois en lien avec le présent et rester fidèle à l’esprit du “vrai raï”, celui qui prévalait lorsque cette musique a commencé à faire parler d’elle, avant les boites à rythmes. Violon et percussions trouvent donc leur place aux côtés des synthés, jamais dégoulinants.
La marque de fabrique du chanteur est sans doute cette attirance très forte pour l’alaoui et son tempo énergique qu’il a largement contribué à faire connaître en signant le tube Alaoui, véritable hymne de l’ONB (et qu’il a d’ailleurs interprété lors de la cérémonie d’ouverture du second Festival culturel panafricain d’Alger en 2009). Ici, la recette fonctionne encore avec Choully et Ghrib ou Barrani tandis que les reprises de Taila et Rani Mhayer, deux morceaux du répertoire de Raina Rai, rappellent que Larbi a également appartenu à cette autre formation emblématique et pionnière.
Larbi Dida Boug Boug (MLP/Rue Stendhal) 2011