Le renouveau du chaâbi

Kamel El Harrachi nous l’avait bien dit. Le chaâbi est une musique populaire. Preuve en a été faite ce jeudi 21 avril à la Soute. Pour la deuxième fois de son histoire, le Printemps de Bourges invitait le chaâbi pour une soirée qui lui était entièrement consacré.

Kamel El Harrachi au Printemps de Bourges

Kamel El Harrachi nous l’avait bien dit. Le chaâbi est une musique populaire. Preuve en a été faite ce jeudi 21 avril à la Soute. Pour la deuxième fois de son histoire, le Printemps de Bourges invitait le chaâbi pour une soirée qui lui était entièrement consacré.

 

 Kamel El Harrachi, grand maître de cérémonie de ce spectacle n’a pas ménagé son enthousiasme pour faire partager ce soir ce qui est pour lui du domaine de la tradition familiale. En effet, il n’est autre que le fils de Dahmane El Harrachi (décédé en 1980) auteur du célèbre Ya Rayah, devenu par la suite tube planétaire grâce à l’interprétation de Rachid Taha. « Mon père l’a écrit à la fin des années 60, dit-il, et quand Rachid l’a chanté cela m’a fait extrêmement plaisir car c’est un morceau du répertoire de mon père. » Le chaâbi, musique vivante ? « C’est une musique traditionnelle. Elle existe depuis le début du XXème siècle. Elle est née à Alger plus précisément. Pour ma part, j’ai ajouté dans mon groupe des instruments occidentaux. Elle fait partie de notre patrimoine ».

Accompagné de cinq musiciens, cordes, claviers, percussions, le jeune homme a su créer l’ambiance. Le concert a démarré par un morceau instrumental où la mandole de Kamel a accompagné très noblement la mélopée langoureuse. Dès qu’il a commencé à chanter, quelques youyous ont rapidement fusé. Le tract se lisait sur son visage mais sa voix était on ne peut assurée. Le ton était donné. Chaleur et convivialité. Quelques personnes se sont alors déhanchés sur les morceaux les plus enlevés, accompagnés par le sourire de satisfaction de Kamel El Harrachi. Le jeune homme a alors accueilli sur scène celle qui fut une amie de son père, la chanteuse et comédienne, Meriem Abed, considérée aujourd’hui comme une figure essentielle du répertoire féminin. Là encore des youyous et des applaudissements nourris. On ne savait plus à cet instant qui des deux artistes, avait accueilli l’autre ! On peut imaginer que la grande dame etait venue hier soir apporter son soutien à un jeune artiste en devenir, un futur maître d’un genre populaire qui ne risque pas de disparaître, le chaâbi.