Sliimy
Génération spontanée en provenance directe de l’Internet, Sliimy, un jeune stéphanois, réinvente la pop acidulée en la repeignant à l’air du temps, et passe directement du bricolage en chambre d’étudiant à la Une des magazines. En concert au Royaume-Uni à Londres le 24 août, Birmingham le 25 et Newcastle le 26 avant une tournée au Etats-unis en septembre...
Paint Your Face
Génération spontanée en provenance directe de l’Internet, Sliimy, un jeune stéphanois, réinvente la pop acidulée en la repeignant à l’air du temps, et passe directement du bricolage en chambre d’étudiant à la Une des magazines. En concert au Royaume-Uni à Londres le 24 août, Birmingham le 25 et Newcastle le 26 avant une tournée au Etats-unis en septembre...
L’histoire de Sliimy est un cas d’école : étudiant à Saint-Etienne, il bricole des chansons pop en anglais dans sa chambrette, et les poste sur son Myspace, en rêvant à ses stars personnelles : Lily Allen, Kate Nash, voire Britney Spears dont il emprunte le Womanizer pour en livrer une version déviante que les échanges virtuels sacralisent aussitôt.
Il a tôt fait de rencontrer un alter ego, Feed, multi instrumentiste et producteur local, qui va "ranger" ses chansonnettes comme on range une chambre, de façon à les rendre propres. Sur la foi d’un buzz Internet, dorénavant outil de mesure incontournable des talents émergeants, Sliimy se voit offrir un contrat en major. De toute évidence, son Wake Up liminaire sera le tube de l’été, déjà en haute rotation sur les radios populaires tandis que son créateur promène sa silhouette colorée et son discours timide de plateaux de talk shows qui font l’opinion en pleines pages dans les magazines les plus observés (les Inrocks, ce genre…).
Habile consensus de l’élite et du populaire, celui qu’on présente comme un héritier de Mika (voix haut perchée, habillage aux crayons-feutres, refrains imparables), voire un Prince asexué, a brûlé les étapes. Paint Your Face souffre certes de quelques chansons moins réussies, mais l’objet a néanmoins des munitions : à commencer par sa langue universelle. Sliimy a choisi l’anglais, ce qui lui permettra d’être aussi international que son média de naissance, le web, et il manie l’idiome sans les approximations habituelles : pas d’accent rédhibitoire, une prononciation impeccable, et des textes malins sous leur apparence simpliste. Ils prônent un hédonisme de circonstance, façon "chantons comme des fous et amusons-nous puisque c’est la crise".
Mais le plus évident de son talent reste sa technique de chant infaillible, qui ne se dissimule pas derrière la voix de tête, et se met au service de compositions qui trahissent un amour immodéré de la pop (féminine). L’album renferme nombre de ces scies immédiatement mémorisables, d’autant qu’elles sont enrubannées d’arrangements futés, sans esbroufe.
Voilà des pop songs au goût du jour, naturelles et pourtant infusées dans la grande culture du genre, qui part des Beatles (clairement audibles ici ou là) et va jusqu’aux pépites actuelles de Lily Allen (puisqu’il lui voue un culte effréné). Paint Your Face est l’album de saison, au point qu’il devrait plutôt se vendre en cornet qu’en CD ou en téléchargement, puisqu’il tient plus du sorbet.
Ecoutez un extrait de
Sliimy Paint Your Face (Warner) 2009
En concert au Royaume-Uni à Londres le 24 août, Birmingham le 25 et Newcastle le 26 avant une tournée au Etats-unis en septembre...