Le bal new-yorkais de Youssou
C'est l'Afrique et toutes ses ramifications qui s'étaient donné rendez-vous cette fin de semaine à Manhattan. Quatre nuits de folie, dont deux concerts acoustiques chez Joe's Pub, un petit club de la ville, ont permis au roi de la scène sénégalaise Youssou N'Dour de convier tous les siens et les amis des autres, à l'occasion de l'événement désormais prioritaire pour cette communauté : le Grand Bal Africain.
Quatre concerts de Youssou N'Dour à New York
C'est l'Afrique et toutes ses ramifications qui s'étaient donné rendez-vous cette fin de semaine à Manhattan. Quatre nuits de folie, dont deux concerts acoustiques chez Joe's Pub, un petit club de la ville, ont permis au roi de la scène sénégalaise Youssou N'Dour de convier tous les siens et les amis des autres, à l'occasion de l'événement désormais prioritaire pour cette communauté : le Grand Bal Africain.
De couleurs, de confessions et de convictions diverses mais aussi des quatre coins de la ville, ils étaient tous là. "A blast" comme disent les purs amoureux de la vie. Un signe, pensent plutôt les autres. Ce Grand Bal, c'était son idée. Elle lui appartient ! En bon "producteur-organisateur" d'un événement qu'il gouverne depuis trois ans, il partage et multiplie les cœurs… Aujourd'hui, Youssou n'a plus rien à prouver : Grand il est, Grand il restera.
Tout a commencé par deux concerts chez Joe's Pub, à un bloc d'Astor Place, au cœur du "Village", le système respiratoire de la ville, là où tout se passe, là où la musique quelle qu'elle soit prend toutes ses lettres de noblesse. Là où les novices deviennent puristes. Là où tout simplement Youssou, le frère, l'ami, le seul et unique, à offert aux siens, mais surtout à ceux assis là par hasard, habitués du lieu, deux soirées, appelons-les "acoustiques", à jamais tatouées et scellées dans les esprits. Mais le spectacle, le vrai, le Youssou que tout le monde attendait, à véritablement eu lieu ce week-end, au Manhattan Center. Un théâtre immense à trois balcons, capable d'accueillir un public conséquent et qui n'a pas failli à sa promesse. Ces deux soirs auront permis de réunir plus de 7000 personnes autour d'un seul et même slogan : "Who's the man?".
Mafé, DJs, boubous et déhanchements !
Pendant que les DJs, qui n'avaient nul besoin de chauffer la salle, tant elle bouillonnait déjà, aiguisaient les sillons de leur diamant au rythme de Marley, Khaled et des autres, la magie elle, avait pour ainsi dire commencé. Les boubous aux couleurs uniques ont fait leur arrivée. Les coiffures étaient mystérieusement dressées et tressées; les foulards, bracelets et colliers parfaitement superposés. A elles seules, les femmes suffisaient à donner le ton, leurs hanches aux courbes envieuses, impatientes de marquer le tempo. Côté "messieurs", la "sape" était de sortie, les costumes aux teintes plutôt discrètes mais non moins remarquées tombaient impeccablement sur les chaussures cirées. Chemises à larges motifs pour les uns, cols roulés pour les autres, lunettes fumées méticuleusement ajustées, ces derniers naviguaient entre la salle et les coulisses en terrain conquis. Ici, nul besoin de sécurité devant la loge de l'artiste, la porte est ouverte. Ici, pas de fanatisme déplacé, pas d'indiscrétion indélicate, on est en famille. D'ailleurs, le coin des "VIP" était aussi plein que la partie réservée au public.
Faisant les cent pas dans les couloirs Thomas Rome -le manager- veille au grain. Il rassure les impatients tandis que sa femme Florence accueille les invités. Youssou chantera, dit-il… et de rajouter avec un long soupir : "Dieu seul sait à quelle heure !".
Que la fête commence…
Youssou est en forme son groupe Le Super Etoile, également. C'est alors un déferlement de rythmes et de danse qui flirtent avec son peuple. Jusqu'au bout de la nuit, la voix qui lui est propre et qui le différencie, ne perdra rien de sa texture, il donnera et recevra tout autant. Quand finalement le silence des percussions retentit, dans les ventres tendus et les cœurs encore battants, la soirée se termine comme elle a commencé en couleur et en sourires "multi-dimensionels".
Quelle belle leçon ! Au milieu de la nuit et d'une ville qui panse encore ses récentes blessures, la salle se vide d'une grande famille. Ce soir, elle et l'artiste ont déposé dans les cœurs les ingrédients qui sont la base même de l'hospitalité. Sénégalaise peut-être, mais tellement évidente à copier et partager si seulement…