JUlien Clerc

Entre nous, nouveau spectacle Julien Clerc, vient de voir le jour (le 2 novembre) au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison, près de Paris. Une salle fétiche pour le chanteur, qui a pris l'habitude de créer ses tours de chant dans le beau théâtre des Hauts de Seine.

Entre nous

Entre nous, nouveau spectacle Julien Clerc, vient de voir le jour (le 2 novembre) au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison, près de Paris. Une salle fétiche pour le chanteur, qui a pris l'habitude de créer ses tours de chant dans le beau théâtre des Hauts de Seine.

"Je voulais changer. Vous présenter un récital plus cosy, intime. Seul avec vous, entre nous...". Et c'est bien de cela, ou presque, dont il s'agit : une formule intimiste, deux pianos, quelques guitares, un accordéon. Deux musiciens, et notre chanteur, devenu de charme. Très élégant, en pantalon gris, gilet satiné, chemise moirée, Julien Clerc ne porte décidément pas ses 51 ans. Son sourire continue de faire ses effets sur un public toujours très féminin.

Ce nouveau récital joue donc la carte de la sobriété et de l'ambiance feutrée. Une formule beaucoup plus épurée que la grosse machinerie électrique avec laquelle il vient de tourner depuis plus d'un an, sans oublier un festival, des Nuits de Champagne aux Francofolies de Rochelle. Résultat : un tour de chant tout en douceur, sans esbrouffe ni effet particulier, qui a l'avantage de mettre en avant le texte, tel ce magnifique "Coeur-volcan" ramené d'un voyage en Argentine.

Des classiques de ce genre, il y en a d'autres, évidemment. "Ces moments de vie" que le public attend : "Ce n'est rien" (reprise par une salle entière a capella), "Femmes... je vous aime", "Partir" ou "Le patineur", inusables tubes aux mélodies superbes de la première époque. Des thèmes parfaitement servis par un parti pris musical plutôt acoustique, et qui fait, par exemple, de "Danse s'y" un instant digne des plus grands moments de la chanson. D'autant que Julien Clerc a eu cette fois la bonne idée de mettre entre parenthèses toute sa production des années 80, commercialement réussie, mais artistiquement plus contestable.

Le "20 ans" de Julien Clerc

Autre initiative heureuse : la reprise de quelques titres du répertoire français, histoire une fois de plus de faire la part belle au verbe : "J'ai rendez-vous avec vous" de Georges Brassens, défendu ici en version créolisée; le désormais célèbre "Et maintenant" de Bécaud; l'emblématique "Quête" de Jacques Brel ou encore "20 ans", chef d'oeuvre méconnu de Léo Ferré que Julien Clerc interprète de façon bouleversante et physique, le regard écarquillé, la bouche grande ouverte, les mains crispées dans le vide.

A l'occasion, le chanteur salue ses propres paroliers de prédilection, Maurice Vallet ou son "ami Etienne", le fidèle Roda-Gil, dont il interprète (notamment) l'adaptation française de "Cucurucucu Paloma", un incontournable emprunt au patrimoine mexicain. Un titre accueilli, comme beaucoup d'autres, par un tonnerre d'applaudissements. En face de lui, Julien a un public heureux, ravi de (re)découvrir une star toute en proximité, qui le fait chanter "La Californie" ou "Femmes, je vous aime" (avec distribution de textes avant le spectacle... mais était-ce nécessaire ?). Idem pour le dernier rappel sur "Jaloux de tout", avant que le rideau rouge ne se referme. Une première réussie. Le récital part en tournée. Que le spectacle continue !

Pascale Hamon