SOL EN SI

Ils sont venus, ils sont presque tous là : Michel Jonasz, Catherine Lara, Maxime Le Forestier et Zazie. Les artistes réunis dans les salons du Pavillon Ledoyen par l'association Solidarité Enfants Sida pour la présentation à la presse du nouvel album de Sol en Si "Chacun peut y mettre du sien". Manquent à l'appel Francis Cabrel, Alain Souchon et Maurane retenue en Belgique. Eux, ce sont les quadras de la (bonne) variété française qui depuis 1993, date du premier album, mettent leur notoriété au profit d'une cause plus que respectable, celle de la lutte contre le sida.

Solidarité Enfants Sida

Ils sont venus, ils sont presque tous là : Michel Jonasz, Catherine Lara, Maxime Le Forestier et Zazie. Les artistes réunis dans les salons du Pavillon Ledoyen par l'association Solidarité Enfants Sida pour la présentation à la presse du nouvel album de Sol en Si "Chacun peut y mettre du sien". Manquent à l'appel Francis Cabrel, Alain Souchon et Maurane retenue en Belgique. Eux, ce sont les quadras de la (bonne) variété française qui depuis 1993, date du premier album, mettent leur notoriété au profit d'une cause plus que respectable, celle de la lutte contre le sida.

On estime aujourd'hui entre 20 000 et 25 000 le nombre d'enfants en France qui seront confrontés à la perte d'un ou des deux parents. C'est à eux que Sol En Si s'adresse. Une lutte très ciblée puisqu'elle s'attache à soutenir les familles touchées par la maladie dans leur vie de tous les jours. Des gestes simples comme l'accompagnement à domicile ou à l'hôpital de parents ou d'enfants, ou plus élaborés comme la création de lieux d'accueil, de permanences juridiques, de familles de parrainage. Tout cela coûte évidemment très cher, et ce malgré le dévouement de 450 bénévoles. C'est là qu'interviennent nos artistes qui, pour aider l'association à récolter des fonds, ont produit à ce jour trois albums, le quatrième venant de naître.

Enregistré avec l'Orchestre de chambre de Toulouse, fief de Claude Nougaro, le nouvel album de Sol En Si s'intitule simplement : "Chacun peut y mettre du sien". Plus qu'un titre, c'est une profession de foi dans laquelle chacun pourra y voir une invitation à acheter le disque, mais oui, c'est exactement le but de l'opération ! Et comme le rappelle si justement Zazie :"Soyons un peu plus rassembleur, le but est de faire de l'argent car le sida ne s'arrête pas". Innovateur aussi, Sol En Si : le noyau dur des fidèles a fait appel à quelques amis pour participer à l'aventure. Car il ne faudrait pas non plus lasser, lorsque l'on sait à quel point le public qui achète les disques a besoin d'être accroché par de nouvelles idées, marketing oblige. Alors on a fait appel à Jean-Jacques Goldman (qui lui ne lasse jamais), Faudel, Pascal Obispo, finalement toujours un peu la même petite bande, non ? Pas vraiment puisque les seconds couteaux sont là aussi, et c'est tout à leur honneur, comme Cheb Mami, Clarika, l'accordéoniste Daniel Mille, Les Cherche Midi (le tandem composé des fistons d'Alain Souchon et de Laurent Voulzy), Sarah Bromberg (une nouvelle qui se fait les dents sur le caritatif), David Linx et Deep Forest. Neuf ans après, comme un bilan : renouveler le concept, s'effacer pour laisser la place aux autres : "Je me verrais bien dans l'ombre, pourquoi pas dans la direction artistique" avoue Michel Jonasz, "moi, je veux bien être l'ombre de ton ombre", réplique Catherine Lara en riant.

Chacun peut y mettre du sien Contrairement aux années précédentes où les titres choisis parcouraient la carrière des sept interprètes, ce nouvel album s'ouvre essentiellement aux répertoires d'auteurs-compositeurs extérieurs au projet. "T'as beau pas être beau" de Louis Chedid ouvre ainsi l'album, chanté ensemble par le noyau dur des sept artistes. Les 15 titres suivants sont des duos ou des trios : la version pour le moins solennelle de "Michèle", vieux succès de Gérard Lenorman, interprété ici par Alain Souchon et Zazie, une version dépouillée de "la Maison près de la fontaine" de Nino Ferrer, chantée en duo par Pascal Obispo et Alain Souchon ou encore "la Mémoire qui flanche" interprétée ici avec plus ou moins de bonheur par Zazie et Faudel, malgré l'orgue de barbarie, difficile aussi de retrouver la fraîcheur de l'interprétation de Jeanne Moreau. Parmi les reprises les plus réussies, on retiendra "Avec le temps" de Léo Ferré par Catherine Lara très émouvante et celle de "Gracias a la vida", chantée avec justesse (comme toujours) par Maurane accompagnée par l'accordéon de Daniel Mille. Si pour les précédents albums, la direction musicale était signée Jean-Yves d'Angelo, tous les artistes ont souhaité cette fois-ci un arrangeur différent pour chacun d'eux, avec toutefois un point commun, qu'il soit arrangé avec des cordes. Ce qui ajoute à la mélancolie générale de l'album, due en grande partie aux thèmes des chansons choisies. Mais tout ça, c'est du blabla, un bon conseil : achetez-le.

Pascale Hamon

Chacun peut y mettre du sien (WEA/Warner)
Sol En Si : 72, rue Orfila 75020 Paris
Tél : (33)1 44 62 69 29