LAFAYETTE SWINGUE

Deuxième soirée du Festival louisianais

Quant à Lafayette le vent tombe, la moiteur se fait un peu plus ressentir. Ne croyez pas que vous allez y échapper. C'est ainsi. Tout le monde y est habitué, sauf le visiteur venu de contrée où le taux d'humidité est beaucoup plus bas. Ces considérations météorologiques n'auraient aucun intérêt si elles ne faisaient partie des éléments à prendre en compte quand tous les concerts se font en plein air ou presque. Pour ce jeudi soir, le ciel sera nuageux mais ne nous tombera pas sur la tête.

Heureusement car il aurait été difficile à Simon Jurad, premier artiste à se produire aujourd'hui, de faire bouger et danser les habitants de Lafayette. Originaire de la Martinique, il a à son actif plusieurs dizaines d'albums et une réputation de découvreur de talent. Sur son île, il ferait presque figure de vétéran de la musique antillaise moderne. Ici, devant le public louisianais, il donne la mesure de son expérience.

Après sa prestation, s'ensuit une cérémonie d'ouverture très officielle avec discours et remise de médaille, dont une à Brice Homs, co-organisateur français du Festival, ainsi qu'une intervention remontée, voire militante du chanteur Zacharie Richard (photo haut) pour la défense de la langue française sur cette terre américaine. Croisé un peu plus tard, ce dernier nous annonce son intention de venir en France, à Nantes, début septembre pour participer à un festival dont le thème sera la Louisiane, les Rendez-vous de l'Erdre. Il partira ensuite enregistrer son nouveau disque en banlieue parisienne, album qui devrait sortir au printemps 2000.

La soirée n'en est qu'à son début. Tout le monde attend Chubby Carrier (photo), véritable roi du zydeco qui ne tarde pas à enflammer le parvis de la scène Vermillon, la plus grande du Festival. C'est Suroit, groupe rock folk québécois qui prendra le relais pour finir la soirée. Pendant ce temps, un peu plus loin, on danse encore sur de la musique cajun, et même sur du swamp pop avec le groupe Rufus qui joue sur la scène Fais Do Do. Ce style est très populaire ici, et ce mélange de rock des années 50 et de rythm'n'blues à la sauce cajun fait recette. Les danseurs n'économisent pas leur peine, encore une fois.
Ce festival est une véritable fête populaire et familiale. Vers 11 heure du soir, le spectacle terminé, chacun rentre chez soi, fatigué mais prêt à revenir demain.

Valérie Passelègue