30 juillet : le coup d'éclat de Renan Luce

Avez-vous déjà entendu le nom de Renan Luce ? En France, il reste confiné au cercle des connaisseurs. A Montréal, on dirait bien qu'il se dirige tout droit vers une audience bien plus large. Aux Francos, en tout cas, il a fait un carton plein.

Le Québec l'a adopté !

Avez-vous déjà entendu le nom de Renan Luce ? En France, il reste confiné au cercle des connaisseurs. A Montréal, on dirait bien qu'il se dirige tout droit vers une audience bien plus large. Aux Francos, en tout cas, il a fait un carton plein.

Sur le papier, le point d'orgue de la journée, c'est l'hommage rendu à Marjo, grosse vedette aux tubes fort bruyants, façon "rock FM", qui portent encore le sceau chargé de décibels des années 1980. Et c'est vrai que le spectacle, gratuit et en plein air, a attiré une foule conséquente… Cela dit, ce n'est pas ce qu'on retiendra de ce cinquième jour de festival. C'est un bien plus petit concert, en fin d'après-midi, sur une scène un peu excentrée. Un concert sans fracas, qui aura créé la surprise en fédérant plusieurs centaines de spectateurs passionnés : le récital de Renan Luce, remarqué en France comme un talent prometteur. Déjà presque consacré à Montréal comme un talent populaire, ou en passe de le devenir.

Renan Luce a l'allure des enfants sages à peine sortis de leur chambre d'étudiant. Visage d'ange et guitare sage, textes classiques et chansons narratives. Avec lui, point de révolution, plutôt de la filiation. D'emblée, le garçon s'inscrit dans la lignée d'un Brassens - dont il reprend d'ailleurs en scène L'orage, avec une évidente délectation. Il sait d'où il vient et il salue ses maîtres, rendant aussi hommage à un autre grand disparu de la chanson, Claude Nougaro. Au fond, tout cela n'a rien d'extraordinaire… Mais ce qui l'est davantage, c'est la réaction du public : une foule compacte et attentive, qui lui a réservé à Montréal un accueil digne d'un triomphe ! Des connaisseurs, reprenant en chœur certains de ses refrains. Des admiratrices, un sourire éclatant aux lèvres, le prenant sans cesse en photo. Bref, une sorte de ferveur que le chanteur ne connaît pas encore chez lui, en France.

Il faut croire que Renan Luce a tout pour plaire aux Québécois, friands de ces chansons hors mode, à la facture classique et soignée à la fois. Ce printemps, il était déjà venu chanter à Montréal, présenter son album dans une petite salle qui avait très vite affiché complet. Il est aussi l'un des chouchous de Radio Canada. Depuis quelques heures, il est donc sans conteste l'une des révélations de ces 19e Francofolies.

Dans un genre très différent et beaucoup plus dansant, le Malien Balla Tounkara s'est offert lui aussi un fort joli succès. La kora avait remplacé la guitare et les rythmes mandingues pris le pas sur les rimes malignes du Français. Autre style, autre monde, mais même plaisir partagé de la musique.

Valérie Lehoux

 

Renan Luce, révélation du jour, sera mercredi 1er août l'invité des Musiques du Monde sur RFI

A écouter

en live (3'53)

Le Malien

en live (4'10)

par Valérie Lehoux (0'42)