Daara J
Ils tchatchent en français et en anglais. Ils aiment le ragga, la soul et le rap. Mais ils brouillent volontairement les influences qui ont provoqué l'engouement de leurs jeunes compatriotes pour le mouvement hip hop venu d'ailleurs. Dans leur musique, ils rajoutent du son traditionnel, saluent le mbalax/musique nationale, samplent de la flûte mandingue, intègrent de la kora, utilisent du balafon. Et rajoutent autant de wolof qu'il en faut dans les textes. Car ils défendent avant tout le label sénégalais, Dakar étant devenu la scène hip hop la plus importante dans l'ouest de l'Afrique.
En créant le groupe en 94, Aladji Man, Ndongo D. et Freddy, les trois larrons du Daara-J (mot qui signifie l'école de la vie), ont dû se murmurer trois devises : l'émotion d'accord, la réflexion oui et l'identité surtout. Un credo que ne vient nullement déranger leur deuxième album "Xalima" (Déclic/Sony), sur lequel la voix de Joseph Ndiaye, conservateur à la maison des esclaves de Gorée, vient témoigner d'une épopée tragique de l'Histoire de l'humanité. Est-ce pour réécrire celle-ci et rétablir quelques vérités que ces enfants de la médina dakaroise ont choisi "Xalima" (qui veut dire la plume) comme titre phare ? Possible. C'est une mission en tous cas qui a du plaire aux Nèg'Marrons de la banlieue parisienne (Sarcelles/Secteur Ä) venus leur prêter main forte sur un morceau. Ainsi qu'à Patra, l'une des plus belles voix du ragga jamaïcain, qui se lâche sur "Come on get it". Sur la pochette de l'album, trône un symbole : une tablette d'écriture qu'utilise les enfants dans les écoles coraniques. Mais on vous a déjà prévenu... le groove du Daara est d'abord studieux. On y danse mais de manière très réfléchie. Chaudes soirées en perspective cependant.
Mémoire, identité... et réflexion !
Ils tchatchent en français et en anglais. Ils aiment le ragga, la soul et le rap. Mais ils brouillent volontairement les influences qui ont provoqué l'engouement de leurs jeunes compatriotes pour le mouvement hip hop venu d'ailleurs. Dans leur musique, ils rajoutent du son traditionnel, saluent le mbalax/musique nationale, samplent de la flûte mandingue, intègrent de la kora, utilisent du balafon. Et rajoutent autant de wolof qu'il en faut dans les textes. Car ils défendent avant tout le label sénégalais, Dakar étant devenu la scène hip hop la plus importante dans l'ouest de l'Afrique.
A l'instar de leurs potes du Positive Black Soul, leur discours se veut responsable, formaté à l'image de l'éternelle sagesse africaine. Ils chantent l'hospitalité, la solidarité, la fraternité. Rien que des valeurs positives. Mieux, ils citent Cheikh Anta Diop comme un père spirituel, militent pour la mémoire du monde noir et se veulent les porte-parole d'une jeunesse africaine aujourd'hui en perte de repères face à l'urbanité galopante. Le gangsta rap américain et sa violence les séduit moyennement, la noirceur d'un certain rap français quant à elle leur rappelle que les réalités ne sont pas les mêmes partout. Il ne s'agissait donc pas pour eux d'imiter au départ ce qui se jouait à l'étranger, il leur a fallu plutôt créer un style qui puisse leur ressembler de près.
En créant le groupe en 94, Aladji Man, Ndongo D. et Freddy, les trois larrons du Daara-J (mot qui signifie l'école de la vie), ont dû se murmurer trois devises : l'émotion d'accord, la réflexion oui et l'identité surtout. Un credo que ne vient nullement déranger leur deuxième album "Xalima" (Déclic/Sony), sur lequel la voix de Joseph Ndiaye, conservateur à la maison des esclaves de Gorée, vient témoigner d'une épopée tragique de l'Histoire de l'humanité. Est-ce pour réécrire celle-ci et rétablir quelques vérités que ces enfants de la médina dakaroise ont choisi "Xalima" (qui veut dire la plume) comme titre phare ? Possible. C'est une mission en tous cas qui a du plaire aux Nèg'Marrons de la banlieue parisienne (Sarcelles/Secteur Ä) venus leur prêter main forte sur un morceau. Ainsi qu'à Patra, l'une des plus belles voix du ragga jamaïcain, qui se lâche sur "Come on get it". Sur la pochette de l'album, trône un symbole : une tablette d'écriture qu'utilise les enfants dans les écoles coraniques. Mais on vous a déjà prévenu... le groove du Daara est d'abord studieux. On y danse mais de manière très réfléchie. Chaudes soirées en perspective cependant.
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