Hip hop, journée sans concession

Avec les jeunes turcs du slam et du rap, la parole est aux mots

Loin des stéréotypes du genre, les Découvertes du Printemps proposent des artistes hip hop qui donnent à la parole une force dévastatrice, sans diversions et sans gadgets.

Le hip hop français se porte bien, merci, et les Découvertes du printemps le prouvent en invitant la relève: huit groupes ou artistes aux sons et aux rimes qui claquent, qui explorent chacun à leur manière des pistes parfois très originales. Par exemple, Kwal, des Pays de Loire, offre un vrai spectacle qui associe rap, danse et musique traditionnelle. Dans le même esprit, Hamma défend les couleurs d’un rap né en Algérie, où les textes dénoncent crûment les années de massacre et de censure. 

Ils ne sont pas les seuls à plaider pour un rap engagé, loin des histoires vaines de belles voitures et de bombes sexuelles : la surprise musicale du jour est venue de Dgiz, qui, accompagné d’un vrai contre-bassiste / banjoïste (Steeven Harrisson) et d’un DJ particulièrement habile (Junkaz Lou), a littéralement happé l’auditoire. Constate, accepte, ou conteste, Génération prison ont été reprises sans hésitation par la salle. Fait rare, la musique qui soutient son rap existe réellement. Les instruments acoustiques se marient parfaitement aux beats synthétiques. Cerise sur le gâteau, la flûte traversière de Sylvaine se joint au groupe et insuffle en contrepoint sa note poétique.

La poésie encore, la satire féroce des comportements amoureux, la dénonciation des terrorismes alimentent le slam des trois compères du Spoke Orchestra, Felix, Nada et D’Kabal. Avec eux revient la force du verbe seul, à l’impact mordant.

Plus dansants mais tout aussi caustiques, Killa Carltoon et PM Gaillard Sans Gêne, suivis de BBC Sound System, ont mis le feu à la scène de la maison de la Culture. Une bonne journée!

Dgiz en free style pour RFI Musique,
Ecouter Dgiz au micro de Jean-François Danis
Un slam de Spoke Orchestra