MIDEM AMERICAS
Petite soeur de la version cannoise, la troisième édition américaine du Marché professionnel du disque vient de fermer ses portes. Un salon qui s'est déroulé du 21 au 25 juin dernier, dans l'imposant Convention Center rose pâle, une manifestation où RFI était présente, tout comme l'année passée.
Si Miami reste avant tout la plaque tournante de la musique latine aux Etats-Unis, ce Midem Americas se devait aussi d'aller à la rencontre des musiques créoles et africaines. Preuve en est la bonne couverture journalistique locale dont a bénéficié la malienne Rokia Traoré. Même s'il reste encore du chemin à parcourir.
Cap sur la Floride
Petite soeur de la version cannoise, la troisième édition américaine du Marché professionnel du disque vient de fermer ses portes. Un salon qui s'est déroulé du 21 au 25 juin dernier, dans l'imposant Convention Center rose pâle, une manifestation où RFI était présente, tout comme l'année passée.
Si Miami reste avant tout la plaque tournante de la musique latine aux Etats-Unis, ce Midem Americas se devait aussi d'aller à la rencontre des musiques créoles et africaines. Preuve en est la bonne couverture journalistique locale dont a bénéficié la malienne Rokia Traoré. Même s'il reste encore du chemin à parcourir.
Miami Beach, côté océan, c'est une plage de sable fin bordée de palmiers, son quartier art-déco, des colonies de blades runners, et un soleil de plomb (même si, la saison faisant, on a dû passer entre les gouttes). Côté buziness, dans l'imposant Convention Center de couleur rose pâle, ce sont 58 pays représentés, 400 exposants (dont RFI), 300 artistes pour une vingtaine de show-case.
Venir au Midem Americas, c'est également prendre conscience de l'ampleur des ventes que génèrent des artistes, totalement inconnus en Europe, comme les mexicains de Mana, seul groupe de rock latino à avoir obtenu trois disques d'or aux Etats-Unis. Et qui ne déplacent pas moins d'une dizaines de chaînes de télévision durant leur méga conférence de presse, très Las Vegas, par ailleurs... Même chose pour Christian Castro, lui aussi Mexicain, chanteur pour midinettes et qui attend patiemment son tour derrière l'indéboulonnable Julio Iglesias.
Des groupes latinos, et dans des genres très différents, il y en aura eu beaucoup dans les concerts présentés dans ce Midem Americas. Des soirées sur la plage, avec Grupo Café Nostalgia ou le congolais Ricardo Lemvo (Putumayo) ou celle organisée par Chris Blackwell, grand patron de Islands Records, qui présentait ses poulains, Jimmy Bosch, El Canario et Plena Libre. Mais aussi un peu partout dans les clubs de la ville, des noches rock latino avec le groupe français Sergent Garcia, les portoricains de Manjar de los Dioses ou les argentins de Bersuit ou encore des artistes comme Rosana, N° 1 des ventes en Espagne ou son compatriote Pedro Guerra.
Au milieu de cet énorme marché tenu par les hispaniques, symbolisé à Miami par l'empire Emilio Estefan, mari, manager et pygmalion de Gloria Estefan, les francophones tentent de faire entendre leur voix. Des artistes du Mali, du Cameroun, des Antilles ou d'Haïti ont fait le déplacement, bien décidés à pénétrer le marché américain.
La fée du Mali
Dans un club gay de Whashington Avenue, recyclé pour la circonstance en nuit africaine, la gracieuse Rokia Traoré, aura su charmer le public de professionnels venu découvrir une jeune artiste africaine qui chante en bambara. Un challenge important pour la jeune malienne, originaire du Benedougou, qui doit assurer la promotion de son premier album "Mouneïssa", trouver une licence avec un label américain pour pouvoir espérer faire des tournées sur le continent.
A en croire la bonne couverture journalistique dont a bénéficié Rokia, du Miami Herald Tribune au New Times à la chaine de télé NBC, tous les espoirs sont permis. Une étape qu'a déjà, en partie, franchie la camerounaise Sally Nyolo, distribuée sur le label américain Tinder Records mais dont la prestation aura été entâchée suite à l'incident survenu à son guitariste, débarqué manu-militari aux Bermudes. Vapeurs alcoolisées et altitude ne faisant visiblement pas bon ménage... Richard Bona, le bassiste Camerounais, qui vit à New-York et qui vient d'être signé par Sony Jazz et Hugh Masekela, big star en Afrique du Sud auront conclu cette soirée.
Hispano zouk
Les Caraïbes avaient déplacé, eux aussi, une forte délégation. Carnaval, zouk, gwo-ka, cadence-lypso, bouillon et jump-up des groupes Akiyo, Kanpech, W.C.K et Martinique Swing Machine auront résonné à l'Amnésia, le club en plein air de South Beach. Sous le terme générique de Mizik Kreyol Lakarayib, et à l'initiative de la DRAC (Direction Régionale de l'Action Culturelle de la Guadeloupe), les musiciens de Martinique, Guadeloupe, Haïti et Dominique ont eu à défendre leur musique. Ce qui n'est pas un vain mot pour Philippe Bon, responsable culturel de la DRAC, venu pour la troisième année consécutive, faire prendre conscience de l'urgence d'une vraie législation sur la piraterie. L'exemple le plus parlant étant celui de Kassav dont les titres sont systématiquement repris par les hispanophones. Sans aucune retombées économiques s'entend.
Si l'on entend moins parler d'eux en France, les Gipsy Kings ne cessent de tourner aux Etats-Unis. Les rois de la rumba catalane étaient de passage au Midem Americas, en pleine tournée qui les conduira ensuite au mois d'août de Boston à Atlantic City. Ils seraient aussi venus faire des duos de guitare sur le prochain remix de Ricky Martin et Madonna.
Pascale Hamon