PIANO BAR À TOKYO

Un voyage dans la chanson française à la rencontre de ses générations et de ses styles. Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot, Edith Piaf, Claude Nougaro, Jacques Brel ou Barbara réunis dans un même spectacle et dans une seule voix.

Patricia Kaas, une fille à succès au Japon

Un voyage dans la chanson française à la rencontre de ses générations et de ses styles. Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Brigitte Bardot, Edith Piaf, Claude Nougaro, Jacques Brel ou Barbara réunis dans un même spectacle et dans une seule voix.

Dans le cadre d'une mini-tournée nippo-coréenne, Patricia Kaas a présenté les 13 et 14 novembre son Piano Bar sur la scène de l'Orchard Hall, au Bunkamura Center du quartier de Shibuya à Tokyo où elle n'était pas venue depuis huit ans. A ces mêmes dates sur la scène du Dome de Tokyo se produisait l'ex-Beatles Paul Mac Cartney. Les médias nous le rabachaient tellement depuis des mois qu'on pouvait se demander si cette venue n'allait pas causer du tort au spectacle de Patricia. Heureusement non ! Le public, allant de la femme de 50 ans au jeune homme aux cheveux ébouriffés, fut au rendez-vous, et enchanté de ces deux heures de show. Il faut dire que la sélection des titres interprétés était très adroite. Des versions revisitées de Ne me quitte pas, La vie en rose, Les feuilles mortes, Un homme et une femme. Bref, tout ce que le public moyen japonais connaît en général de la chanson française.

De plus Patricia Kaas, très professionnelle et très proche de son public, nous avait bien aiguillés dès le départ : "Piano Bar est un hommage aux différentes générations et aux différents styles de la chanson française et à ses musiques de films. (...) Je me souviens que le public était très timide mais avec moi, il ne faut pas l'être !(...) Quand vous reconnaîtrez une chanson que vous connaissez vous pourrez même applaudir avant que je ne commence à chanter". Ainsi toutes les dispositions étaient prises pour que l'on puisse apprécier à sa juste valeur ce magnifique spectacle au cours duquel nous avons découvert une Patricia Kaas gracieuse, sensuelle, et chantant aussi bien avec son cœur qu'avec ses tripes.

Si ce spectacle fut si réussi, c'est aussi grâce au technicien du son qui fit un travail remarquable, en insérant des extraits d'interviews ou de chansons des artistes que Kaas était en train d'interpréter. Notamment, après qu’elle a chanté Syracuse, les lumières se tamisent ; on entend alors un extrait d'interview d’ Edith Piaf dans laquelle elle explique l'origine de son nom de scène. Et voila Patricia qui enchaîne aussitôt avec Sous le ciel de Parispuis La vie en rose. Idem lorsqu’elle commence à chanter Les feuilles mortes en anglais, suivi d'un insert de la version originale par Yves Montand. Très beau travail technique encore un peu plus tard lorsque le groupe attaque une version péchue d’ Armstrong de Claude Nougaro. Le technicien insère C'est si bon par Louis Amstrong. Et Kaas suit en version jazz-soul. Superbe !

Après une heure et demie de voyage dans la chanson française arrive le rappel qui va durer une demie-heure. Mais on se pose une question: Patricia Kaas va-t-elle enfin chanter du Patricia Kaas ? La réponse est oui. Et c'est tant mieux car à ce moment du spectacle, elle fait se lever et danser la salle avec les tubes de ses débuts, comme Mademoiselle chante le blues ou Mon mec à moi.

La foule est ravie. La principale intéressée aussi. Plus tard en coulisses elle avouera qu'elle était un peu inquiète de la réaction du public mais que cette première soirée l’avait rassurée et mise en confiance pour le spectacle qu’elle devait donner le lendemain. On comprend bien son inquiétude après huit ans d'absence de la scène nippone. Mais le retour fut merveilleusement préparé et soigné.

D'ailleurs, la prochaine fois vous pourrez, chère Mademoiselle, ne chanter que du Patricia Kaas. Car vous êtes sûre de trouver et retrouver ici un public sensible à ce répertoire.