Francofolies
Deuxième journée des Francofolies avec au Grand Théâtre le rendez-vous québécois qu'il ne fallait pas manquer. Richard Desjardins l'homme du grand Nord.
Richard Desjardins et Marianne désenchantés
Deuxième journée des Francofolies avec au Grand Théâtre le rendez-vous québécois qu'il ne fallait pas manquer. Richard Desjardins l'homme du grand Nord.
Qui avouait en introduction se demander si "Ca valait "la Pen" de venir jouer en France compte tenu de l'intolérance galopante et du racisme ordinaire qui y grimpent. Faisant allusion à ses aïeux qui il y a trois siècles avaient embarqué du port de La Rochelle pour exploiter les mines d'or du Canada, Richard Desjardins (photo) jouait en terre connue et en terrain conquis d'avance par cette voix qui oscille sans prévenir entre le nasillard et le caverneux. Standing ovation, rappels en pagaille et finalement la satisfaction du devoir accompli pour l'auteur de Boom Boom qui souriait et faisait de grandes embrassades aux Rochelais du Grand Théâtre.
L'intimité et l'atmosphère poétique de Desjardins évaporée, c'est la diva Ulrika Von Glott qui prenait le relais. Mais cette fois, la Callas de la chansonnette avait quitté ses grimages et son décolleté vertigineux d'opéra pour une simple robe de lin. Bref, le public rochelais découvrait la véritable identité de Marianne James, chanteuse issue du lyrique qui s'acoquine avec la chanson avec plus ou moins de bonheur.
En effet, les fans d'Ultima Recital, son précédent spectacle, furent un peu décontenancés par le fatras du répertoire. Une intro funk triste pastiche de Sly Stone & the Family. Puis une chanson douce que devait lui susurrer sa maman, enfin une reprise aussi inattendue que mièvre de "Wonderwall" d'Oasis. Le public légèrement surpris aura accueilli la nouvelle Ulrika tièdement, en dépit de l'immense capital de sympathie dont celle-ci bénéficie à juste titre. Une artiste qui se cherche un nouveau répertoire en quelque sorte.
Juste a coté, à la Salle Bleue deux autres divas faisaient chavirer les cœurs et la mémoire des spectateurs. Les Belles Lurettes, duo voix et accordéon, chantent les femmes de mineurs, la vie du Nord avec ses peines et ses joies simples. Simples comme l'efficace sobriété de leur mise en scène. Et le public ovationna les belles…
Ovation également pour le charismatique Faudel (photo). Un succès facilement prévisible. Il suffisait de voir les centaines de fans de la gent féminine se presser contre les barrières de la place St Jean d'Acre. Faudel et son regard de braise qui embrassait les milliers de spectateurs, les remerciant d'être venus si nombreux et reprenant "Comme d'Habitude" version remise récemment au goût du jour avec le concert "1 2 3 Soleil"… Tout cela sous le feu d'artifice du 14 juillet, magnifique sur l'océan…
Frédéric Garat