CARLINHOS BROWN

On ne mélange pas les rythmes sans faire d'omelette!

Héros de Bahia.

On ne mélange pas les rythmes sans faire d'omelette!

Telle pourrait être la devise de Carlinhos Brown, le génie de Bahia, qui vient de sortir son deuxième album " Omelette Man", produit par la chanteuse brésilienne Marisa Monté.
Un hymne au carnaval, à la fête, à la beauté et à l'amour où Carlinhos visite tous les univers musicaux pour libérer son génie créateur.


Ce percussionniste-chanteur-
compositeur
de 29 ans qui travaille depuis plus de 10 ans avec tous les grands noms de la musique brésilienne (Chico Buarque, Gal Costa, Caetano Veloso, Gilberto Gil, Sergio Mendes) a également composé pour la bahianaise Daniela Mercury, l'hymne carnavalesque "Rapunzel", tube estival entendu aux quatre coins de la planète.
Pour entamer une carrière solo internationale, Carlinhos a choisi un label français novateur, Delabel, qui a entre autres dans son catalogue des artistes comme IAM, Alliance Ethnik, Doc Gynéco ou Tonton David ainsi que le tout nouveau label de Youssou N'Dour, Jololi.

Et 3 ans après la sortie de son premier album "Alfagamabetizado" produit par le béninois Wally Badarou, une collaboration symbolisant la route des esclaves Cotonou-Bahia, Carlinhos part à la rencontre de tous les rythmes qui fondent l'identité plurielle de Bahia avec son nouvel opus "Omelette Man".
Des tambours yorubas de la Mère Afrique à la variété américaine teintée des violons de la bossa-nova (Musico) en passant par les hymnes carnavalesques (Farao) et le reggae revisité (Vitamina Ser).
De la pop-music à la Lennon-Mc Cartney (Water my girl) au rytmn'blues romancé (Soul by soul) ou aux riffs hard rock de Cachorro Louco sans oublier le slow paradisiaque, tube de l'été en puissance de "Hawaii e you", Carlinhos montre toutes les facettes des musiques revues et corrigées à la sauce bahianaise, une véritable omelette.

Roi du ghetto, Carlhinos est un peu le Fela de Bahia. Le Candyall Ghetto Square est le pendant sud-américain de la Kulakata Républic de Lagos, à la grande époque de Fela, dans les années 70.

Au Ghetto Square, Carlinhos a installé les ingrédients de la philosophie de Bahia et de sa musique: des peintures murales qui rappellent celles des Ndébélé d'Afrique du Sud; des statues représentant les saints du candomblé, le vaudou local; une pyramide semblable à celle du Louvre à Paris plutôt quà celle de Gyzeh au Caire!…et une réplique miniature du sambadrome de Rio avec tribune, bars, feu rouge et passage clouté, au milieu duquel se trouve une scène faisant office de char, pour que chaque week-end soit carnaval!

Et là ,tous les groupes issus de la mouvance de Carlinhos, ces blocos qui enflamment chaque année le carnaval de Bahia…font vibrer les jeunes de la bourgeoisie locale qui viennent s'encanailler dans le ghetto!
Comme quoi, il n'y a pas de business qui vaille le show-business!

Texte et photos de notre envoyé spécial à Salvador de Bahia:
Pierre RENE-WORMS