Vu d’ailleurs juillet 2006

Voilà l’été…

La Fête de la Musique a propagé la bonne nouvelle sur les cinq continents : l’été est là et les vacances approchent. Mais avec qui déciderez-vous de les passer : Camille, Phoenix, Laurent Voulzy ?

Comme chaque année à pareille époque, la France, et avec elle un nombre croissant de pays, a fêté en musique l’arrivée de l’été. Cette "idée française" lancée en 1982 "à l’initiative de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang", célèbre "son quart de siècle d’existence dans 250 villes de 120 pays", rappelle El Mercurio (Chili, 20/6). "Cette année se sont jointes à l’initiative, des villes comme Buenos Aires en Argentine, Chillan au Chili, Sydney en Australie ou Coimbra au Portugal". Pendant une nuit entière, le peuple se réapproprie airs et instruments et oublie un temps stars et people.

Sur tous les continents, les projets indépendants fleurissent, portés par l’esprit de cette Fête de la Musique qui allie amateurs et professionnels. "Le Botswana a accueilli une nouvelle fois le festival français La Fête de la Musique", se réjouit le quotidien Daily News (23/6). "Organisé par l'Alliance Française, le festival favorise également la démocratisation de l'accès aux projets artistiques et culturels" et permet "de soutenir des talents locaux dans tous les domaines de la culture", comme les arts visuels ou le théâtre.

Au-delà de la ferveur populaire, cette Fête permet aussi de promouvoir la musique de France. Au Kenya, l’Alliance Française a ainsi lancé un concours où se sont affrontés en finale "quinze participants interprétant des tubes de divers artistes français pour un public francophone et estudiantin", rapporte l’hebdomadaire kenyan Coastweek (23-29/6). Plus loin, au Vietnam, alors que "le jour de la musique française se lève à Hanoi" (Nhân Dân, 22/6), "le théâtre municipal HCM (a programmé) la soirée Bonjour Paris pour se rappeler les chanteurs et les compositions exceptionnels qui ont contribué à la musique française : La Mer, Les Feuilles mortes, Quand on a que l’amour, Comme d’habitude…" (Tuoi Tre, 15/6).

En Amérique, la musique française est un peu moins à la fête et, au Canada, elle est même entrée en résistance. Dans ce pays où "65% de la musique jouée sur les radios de langue française doit être francophone", "les stations commerciales du Québec veulent passer davantage de musique anglo-saxonne", prétextant "qu’elles perdent l’audience de ceux qui veulent entendre les derniers tubes américains" (CTV, 26/5).

Pop & chanson chez les Anglo-saxons

Qu’importe ! La pop française se conjugue depuis longtemps dans d’autres langues. Prenez Phoenix par exemple. Le groupe, cofondé par Thomas Mars, le boyfriend de la cinéaste Sofia Coppola, n’a jamais caché son amour pour le rock anglais. En provenance de Mexico, c’est dans cette langue et "dans un hôtel proche de King’s Cross à Londres" qu’il présente à la presse britannique, avec son comparse Christian Mazzalai, le troisième opus de Phoenix : It’s Never Been Like That (Virgin). "Les deux premiers albums sonnaient soft rock, le nouveau est extrêmement punky" confie Thomas Mars au Scotland On Sunday (25/6). Bigre ! Voilà en tout cas un groupe qui ne craint pas les "détours radicaux".

Mais que les francophiles se rassurent, la pop en français, quand elle sait être originale, peut aussi toucher les cœurs nord-américains. C’est le cas de Camille, qui a récemment entrepris sa première tournée aux Etats-Unis. "Camille Dalmais semble être comme ces enfants qui veulent toujours s’enfuir avec le cirque ; mais au moins, la chanteuse française a trouvé, avec son théâtre d’acrobaties vocales, un chemin pour laisser l’enfant turbulent qui est en elle, courir" en toute liberté, analyse le Star-Ledger, journal autoproclamé "la voix du New Jersey" (14/6).

Retour de Garou et de Voulzy

Le loup Garou est revenu. Chroniqué récemment sur notre site, son dernier album éponyme est en tête des ventes en France. Du coup, "le Québécois à la voix rauque" qui a pris part au spectacle de la Fête nationale à Montréal, se sent pousser des ailes. Selon le quotidien québécois La Presse (21/6), "il enchaînera ensuite les festivals avant d'entreprendre une “grande tournée mondiale“, dont on aura un avant-goût à l'Olympia de Paris, à la mi-novembre".

Alors, pour vous, quelle sera la bande son des vacances ? Pourquoi pas le dernier disque de Laurent Voulzy, opportunément baptisé La Septième vague (Sony BMG), un album de reprises où Yves Montand croise Sade, Simon & Garfunkel, Cliff Richard, les Carpenters et les Korgis. "Nostalgie, retrouvailles avec des tubes du passé..." s’extasie le journaliste du quotidien belge Le Soir (26/6). "Voulzy nous avait déjà fait le coup à ses débuts avec Rockcollection. Mais dans ce qui fut son premier succès, il enchaînait les extraits de tubes en cherchant à coller au plus près de l'original. Cette fois, il les interprète à sa façon" et nous entraine avec plaisir "sur la route des vacances".