Le dernier Olympia de Sylvie ?
A l'Olympia pour trois semaines, Sylvie Vartan reprend devant des salles combles ses plus grands succès mais rend aussi un grand hommage aux classiques de la chanson française.
Sylvie Vartan chante dans le rétroviseur
A l'Olympia pour trois semaines, Sylvie Vartan reprend devant des salles combles ses plus grands succès mais rend aussi un grand hommage aux classiques de la chanson française.
C'est sous le parrainnage revendiqué de Mistinguett que Sylvie Vartan arrive sur la scène de l'Olympia. Le rideau rouge ouvert, c'est sur un écran de cinéma que «la Miss» est apparue. Et Sylvie explique que, puisque arrive l'an 2000, elle a voulu rendre hommage à ses aînés prestigieux et aux chansons de tout un siècle.
Pendant toute la première partie de son spectacle, elle alterne ses tubes et des extraits de chansons d'avant-guerre (Paris c'est une blonde, J'ai deux amours) avant un long pot-pourri d'une vingtaine de grands classiques, de Que reste-t-il de nos amours et A Paris à Paris Canaille et La Vie en rose...
Cette mémoire-là est importante pour Sylvie Vartan, nous disait-elle quelques jours avant son Olympia : du plus loin qu'il lui revienne, enfant en Bulgarie, son premier souvenir de musique est «la voix de mon père qui me chantait des chansons françaises comme "Trois jeunes tambours", mon grand-père qui me chantait "Le soleil a rendez-vous avec la lune" de Trenet. C'était pour moi une langue étrangère : on me parlait un petit peu français à la maison mais je ne comprenais pas les chansons. Plus tard, en France, où je suis arrivée à l'âge de sept ans, j'adorais les chansons de la radio, même si plus tard j'ai totalement tourné le dos à ce répertoire, puisque nous étions passionnés par notre musique, le rock'n roll.»
Un groupe musclé, trois jolies choristes et deux danseurs aux dents blanches et aux gestes très larges: Sylvie Vartan a vu les choses en grand pour l'Olympia. Peut-être en trop large, d'ailleurs: elle veut rendre hommage au siècle et s'y perd un peu (Brel ne se laisse pas facilement chanter), les projections de décors et de graphismes évocateurs en fond de scène sont trop souvent de fades cartes postales, elle dilue son répertoire dans trop de citations pendant toute la première partie. Et les arbitres des élégances lui reprochaient, mardi au soir de sa première, le manque d'invention de sa garde-robe: des robes et un tailleur de scène très classiques de Jean-Paul Gaultier, et pour seule originalité une tenue d'oiseau dorée assez étonnante.
Pourtant, Sylvie Vartan a conservé une belle santé: impeccable d'énergie dans les titres rapides (L'amour c'est comme une cigarette, Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes, Le Temps du swing, Le bon vieux temps du rock'n roll), d'une douceur exemplaire dans son répertoire sentimental (La Maritza, Mon père, Sensible, Tous mes copains). L'enthousiasme du public est évident, ce public dont elle dit qu'il est sa «grande histoire d'amour et de fidélité».
Comme d'habitude, elle danse énormément, court beaucoup, se dépense sans compter. «Je ne donne pas de concerts, mais des spectacles.» Mais elle pourrait bien, avoue-t-elle, en venir un jour ou l'autre à une forme plus traditionnelle. «J'aimerais bien, pour mon prochain show, faire un concert. Dans un théâtre traditionnel, par exemple, avec uniquement des chansons lentes, des chansons d'émotion.»