Baster
Incarné depuis plus de vingt-cinq ans par son leader Thierry Gauliris, le groupe Baster demeure une valeur sûre de la musique réunionnaise. Son album Wiyo, très orienté vers le reggae, est aussi l’occasion d’un duo avec le chanteur Cali.
Wiyo
Incarné depuis plus de vingt-cinq ans par son leader Thierry Gauliris, le groupe Baster demeure une valeur sûre de la musique réunionnaise. Son album Wiyo, très orienté vers le reggae, est aussi l’occasion d’un duo avec le chanteur Cali.
Qu’il soit acoustique sur l’album du Passé au présent, qu’il soit enregistré dans les studios de la famille Marley avec des musiciens jamaïcains à l’époque de Kaf Gong reggae ou qu’il résulte d’une fusion énergique du séga-maloya très réunionnaise, le son de Baster transcende les genres et les formes pour s’imposer. Singulier, reconnaissable en quelques mesures.
Cette identité est sans aucun doute le principal atout du groupe de Thierry Gauliris. Sa voix n’y est pas étrangère. Elle n’a rien d’exceptionnel, mais elle se révèle particulièrement efficace pour donner un supplément d’âme à ces chansons et l’autorise du coup à naviguer sur des mers différentes.
Les ingrédients sont souvent les mêmes, seul le dosage varie selon les projets et "l’inspiration du moment", sur laquelle il dit beaucoup s’appuyer. Sur Wiyo, le reggae constitue le socle fondamental. Pour poser ce cadre rythmique, le chanteur de Baster a fait appel à Ludovic N’Hollé, batteur de Tiken Jah Fakoly qui remplit parfaitement son rôle, capable d’efficacité et de nuances.
Si, à plusieurs reprises par le passé, le Réunionnais a montré une certaine propension à recycler ses anciens titres, cette fois les onze morceaux sont de réelles nouveautés. A côté de ceux rédigés en créole, on trouve deux intrus qui répondent à cette volonté d’ouverture : I Know, en anglais, et Enfants de la balle en français, où Thierry Gauliris partage le micro avec le chanteur Cali. La valeur ajoutée de celui qui fait figure d’invité vedette de l’album est plus symbolique que réelle, car sa présence n’apporte pas grand-chose à cette chanson qui fonctionne très bien toute seule. Que Baster, pour tenter d’ouvrir d’autres portes, ait eu envie de jouer cette carte-là est compréhensible. Mais il n’en avait nullement besoin pour que ses qualités soient reconnues.
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Thierry Gauliris
Baster Wiyo (Austral) 2009