FESTIVAL D'ETE DE QUÉBEC
En dépit de ses 32 ans d'existence et d'un parcours pour le moins sinueux, le Festival d'Eté de Québec n'a pas une ride. Au contraire. Le FEQ est plus que jamais un rendez-vous phare des musiques francophones, une référence, un must. Et qu'on soit public, journaliste ou artiste, un petit passage au FEQ est une fête! L'ambiance y est des plus conviviales, l'accueil aux petits oignons et la programmation n'oublie personne. RFI Musique y pose ses valises quelques jours. Tenue décontractée exigée.
Miroir de la francophonie
En dépit de ses 32 ans d'existence et d'un parcours pour le moins sinueux, le Festival d'Eté de Québec n'a pas une ride. Au contraire. Le FEQ est plus que jamais un rendez-vous phare des musiques francophones, une référence, un must. Et qu'on soit public, journaliste ou artiste, un petit passage au FEQ est une fête! L'ambiance y est des plus conviviales, l'accueil aux petits oignons et la programmation n'oublie personne. RFI Musique y pose ses valises quelques jours. Tenue décontractée exigée.
Quand on a connu la ville de Québec au mois de janvier, le contraste est violent… Finis le St Laurent gelé, le vent glacé, les températures de -30° et les doigts au bord de l'amputation… Aujourd'hui, il fait chaud et Québec revêt sa tenue des beaux jours via le Festival d'été. Démarré en fanfare le 8 juillet, le FEQ impose sa joyeuse présence pendant 11 jours au sein de cette cité, patrimoine mondial et championne es-convivialité.
DUBOIS
400 artistes, une dizaine de sites, quand on parcoure le programme, le choix de sa soirée est parfois un dilemme. Le lundi 12 juillet, je m'arrête aux immenses Plaines d'Abraham, anciens champs de bataille sur les hauteurs de la ville qui l'hiver font de parfaites pistes de ski de fond et aujourd'hui, prennent la forme d'une salle de spectacle naturelle. On y arrive par une allée bordée de marchands de chiens-chauds ou de macarons clignotants à 8$ qui permettent au public d'entrer sur la plupart des sites pour un moindre prix. La foule tranquille et familiale s'engouffre vers la Scène du Maurier où ce soir, chante Claude Dubois (photo), figure de la chanson québécoise, connu en Europe pour avoir chanté le premier " le Blues du businessman ", titre phare de la comédie musicale Starmania de Luc Plamondon. D'ailleurs, quand Dubois entame le titre qu'on ne présente plus, "Belle", du même Plamondon (Richard Cocciante), le public entre en transe.
Dubois est un des artistes les plus diffusés en radio au Québec. D'ailleurs, la plupart de ses refrains sont repris par le public. Peu de surprises dans ce spectacle consensuel. Le répertoire romantico-rock plaît à tous. La voix est puissante et juste soutenue par un orchestre sans faille.
SARCLO Je me fraye un passage au milieu des couvertures, des thermos de café et des couples enlacés pour me diriger vers une autre salle, un autre univers, un autre tempérament. La rue est animée, il fait encore chaud. Je me retrouve dans un des lieux les plus sympas du festival, le Bar le d'Auteuil. Dans cette petite salle aux plafonds façon ère victorienne, le public est plus jeune. Ce soir, c'est un des artistes les plus précieux de la chanson francophone qui monte sur scène, le Suisse Michel Sarcloret dit Sarclo (à droite sur la photo).
"J'ai été voir le public de Sardou, c'est pas le mien !". Sarclo, c'est le chanteur qui pique, et si possible où ça fait mal. Accompagné par son guitariste de génie, Bobby Cohen (à gauche sur la photo), Sarclo nous parle de ce qui l'énerve. Et il y en a des choses qui l'énervent. Du vélo volé de sa fille aux peuples massacrés ("Moi je vous le dis, vaut mieux pas être kurde"), il a le mot juste. Ses textes font rire et font pleurer. Il chante les filles (beaucoup) et c'est irrésistible. Il chante nos vies, nos amours, nos soucis. Tout y passe et tout est juste. Sarclo sourit peu. Sarclo est un râleur. Mais ne vous y trompez pas. Son humour est pince-sans-rire, violent, à rebrousse-poil mais le message passe. Les regards du public ne trompent pas.
MIROIR
Cette journée aura aussi été marquée par la présentation du jury des onzièmes Prix Miroir de la francophonie. Au nombre de cinq, ces récompenses priment des talents confirmés ou non choisis parmi les artistes de l'espace francophone présents au FEQ. Le choix est rude mais les quatre membres du jury, (photo ci-dessus) Hélène Hazera (journaliste à France Inter et Libération), Nathalie le Coz (Agence francophone de la chanson), Ismaël Lô (artiste sénégalais) et Bintou Simporé (journaliste à Radio Nova) vont dépatouiller ce casse-tête chinois de main de maîtres. Résultats du loto, le dimanche 18.
En attendant, la fête continue. Restez connectés.
Texte et photos : Catherine Pouplain