AQUAPLANING 2000
Hyères, le 4 juillet 2000 - Aquaplaning, Festival de Musiques Electroniques retrouvait les 29, 30 juin et 1er juillet derniers, Hyères Les Palmiers dans le sud de la France. Pendant trois jours, sur les plages de Hyères, en club ou dans le cadre historique de la Villa Noailles, le public et les professionnels assistèrent à cette 2ème édition éclectique, pointue et réussie.
Trois jours électroniques à Hyères Les Palmiers
Hyères, le 4 juillet 2000 - Aquaplaning, Festival de Musiques Electroniques retrouvait les 29, 30 juin et 1er juillet derniers, Hyères Les Palmiers dans le sud de la France. Pendant trois jours, sur les plages de Hyères, en club ou dans le cadre historique de la Villa Noailles, le public et les professionnels assistèrent à cette 2ème édition éclectique, pointue et réussie.
Cette année, Aquaplaning a révélé, pour ceux qui l'ignoraient encore, que les musiques électroniques recouvraient plus que jamais aujourd'hui, un large spectre sonore. Au-delà des "classiques" mais nécessaires courants techno, house, drum & bass ou down tempo, la pop, le jazz, le psychédélisme, la soul, le punk (!), le reggae, la new wave ou "l'expérimental" furent tous abordés, de manière électronique à l'Aquaplaning.
Jeudi 29, en plein air, à la Villa Noailles, l'Anglais Herbert, représentatif de ces croisements, fit la démonstration de son talent. Qu'il échantillonne en direct des sons créés avec un sachet plastique, ou qu'il soutienne ingénieusement les jolies mélodies de sa compagne Dany Siciliano, il prouva une nouvelle fois, et cela malgré quelques ennuis techniques, que l'expérimentation et l'accessibilité peuvent s'entendre.
Autre particularité du festival, la présence d'artistes internationaux, rares dans nos contrées : la Britannique Leïla, qui hélas ne présenta pas du live, fit partager depuis les platines de Noailles son goût pour le funk et le hip hop ; Schneider Tm, Thomas Brinkman ou Marcus Nicolai rappelèrent que les Allemands produisent l'une des musiques les plus pertinentes du champ électronique, qu'il s'agisse d'électro-pop, de techno minimale ou de house métissée de sonorités afro et latines.
Le soleil, la plage et l'ambiance conviviale incitèrent aussi certains des artistes à présenter des prestations décalées : l'homme de Detroit, John Beltran, élégant producteur d'Ambient Techno, déstabilisa l'audience avec un live proche du jazz et jazz rock et le Finlandais Jimi Tenor, déguisé en un "Elton John funky" compensa par son show, une prestation musicale approximative vendredi après-midi sur la plage. Quant au Français Arnaud Robotini, accompagné par un groupe, dont l'ex-Kas Product, Mona Soyoc, il présenta le live de son projet Zend Avesta, très attendu et symptomatique de ce retour aux formats pop et progressif des années 70-80.
Armand Thomassian, directeur du festival, et son équipe contrebalancèrent le côté "rencontre entre professionnels de la profession" par d'une part un accès gratuit aux plages, mais aussi par une large place consacrée aux découvertes du sud. Si Steef et le Club Landini ou Dj Bool nous démontrèrent qu'à Hyères des projets peuvent vivre malgré le manque de moyens, Aquaplaning pointa surtout la qualité de la scène marseillaise : le live psychédélique funk des Trouble Makers, la techno soignée de EDP, le set élégant et Deep House de Dj Paul ou encore le furieux live électro de David Carreta ont signifié que Marseille disposait d'atouts pour devenir une belle scène électronique dans les années à venir.
Enfin, identifié comme une alternative aux "grosses machines" et festivals de l'été, le jeune Festival Aquaplaning a confirmé, dès cette 2ème édition, sa place de rendez-vous phare pour tout amateur de soleil, de dépaysement et de programmation curieuse et intelligente.
De notre envoyé spécial à Hyères, Matéo.