Rencontre avec Macase
L’équipe de RFI est venue en nombre fêter Macase, le groupe camerounais lauréat du Prix RFI Musiques du Monde 2001. C’est dimanche 17 au Palais des Sports et de la Culture de Tananarive qu’aura lieu le grand concert avec la participation des meilleurs artistes malgaches, prélude d’une semaine musicale riche : la Fête de la Musique et la venue de Patrick Bruel. Nous en reparlerons.
Les Lions Indomptables de la musique camerounaise.
L’équipe de RFI est venue en nombre fêter Macase, le groupe camerounais lauréat du Prix RFI Musiques du Monde 2001. C’est dimanche 17 au Palais des Sports et de la Culture de Tananarive qu’aura lieu le grand concert avec la participation des meilleurs artistes malgaches, prélude d’une semaine musicale riche : la Fête de la Musique et la venue de Patrick Bruel. Nous en reparlerons.
Après Richard Bona et Sally Nyolo, deux récents lauréats camerounais, c’est donc Macase, groupe formé voici six ans à Yaoundé, qui inscrit son nom au palmarès. Rencontre avec deux des piliers du groupe : Serge Maboma, le bassiste et Ruben Binam, le clavier.
RFI : Vous aviez déjà participé à ce concours ?
Serge Maboma : Oui, nous nous étions déjà présentés deux fois à ce concours, très important pour nous autres artistes africains, mais nous n’avions pas eu la chance d’être retenus. La troisième fois a été la bonne. La persévérance finit toujours par payer. Il faut savoir se remettre en question après chaque échec, en tirer les conclusions et améliorer notre musique. C’était très important pour nous d’atteindre cet objectif car il nous permet d’avoir une ouverture sur le monde avec tous les avantages inhérents au Prix RFI. On l’attendait depuis longtemps, c’est le cas aujourd’hui.
RFI : Vous étiez donc passés deux fois à côté de ce Prix. Quelles leçons en aviez-vous tirées ?
S.M : Il y avait dans un premier temps un problème d’originalité dans notre musique. Parce qu’un groupe qui se cherche n’arrive pas à trouver son son, son rythme, ses couleurs à lui. Donc nos essais infructueux nous ont permis de trouver le son Macase, la scène Macase et cette quête a été aujourd’hui récompensée.
RFI : Pouvez-vous nous expliquer le son Macase, sa spécificité par rapport à d’autres groupes camerounais ?
Ruben B : Macase a une spécificité qui s’appuie sur le folklore du patrimoine camerounais. Nous avons la chance par rapport aux autres groupes du pays d’accéder à un langage musical universel. Nous pensons aux harmonies, aux influences diverses qui sont celles des sept membres du groupe. Chacun a été formé dans son moule, chacun apporte ses influences dans le creuset de Macase ce qui fait que nous pouvons nous revendiquer de notre origine africaine et d’un monde qui ne cesse de s’ouvrir.
Ruben B : Je me risquerai à dire que notre musique voudrait concilier le jazz et le blues avec leurs origines africaines.
RFI : Est-ce pour cela que vous avez rencontré le grand bassiste camerounais Richard Bona avec lequel vous devriez collaborer pour votre premier album international ?
Ruben B :Oui, nous avons eu la chance de le rencontrer à Yaoundé où il est venu jouer récemment. C’est quelqu’un de très ouvert et de très accessible aux jeunes musiciens. Pour ce qui est du projet, nous sommes dans l’attente, il faudrait qu’il confirme sa participation. Si cela se passe bien, nous en serions très heureux.
RFI : Aujourd’hui, on a l’impression que le groupe existe plus par la scène. Macase est-il un groupe de show-men avec une show-woman ?
Serge M : Oui, nous sommes avant tout un groupe de scène, nous nous sentons vivre sur scène et plus on fait de scène, mieux on se sent. Notre ambition première est d’en faire un maximum car nous pensons que c’est ce que nous faisons de mieux.
Ruben B : Nous pensons que notre contribution aura été importante si nous réussissons à devenir une vraie machine, si nous occupons la scène internationale d’une manière rationnelle, efficace et professionnelle.
RFI : Quels sont vos modèles ? Plutôt américains ou africains ?
Ruben B: Plutôt africains et antillais. Je pense à Kassav, à Youssou N’Dour, à Salif Keïta, mais évidemment aussi à Richard Bona. Et il y a les monuments comme Manu Dibango ou feu Francis Bebey pour lesquels nous avons beaucoup de respect.
RFI : Au contact de tels artistes que progressez-vous ?
Serge M : Depuis que les REMY (Rencontres musicales de Yaoundé) ont été créées, nous allons chaque fois voir les artistes de passage, leur demander des conseils, qu’ils nous parlent de leur méthode de travail. Et chaque fois ce sont les mêmes mots qui reviennent : sérieux et travail.
Je reviens toujours à mon modèle de réussite au Cameroun. Ce sont les Lions Indomptables. Les footballeurs, ce sont des gars pour lesquels rien n’a été fait. Mais ils ont décidé de se battre et de réussir. Comment ? En ayant foi en ce qu’ils font et en demandant comment cela se passe pour évoluer. Et aujourd’hui, ils sont parmi les meilleurs au monde.
Nous essayons de suivre leur trace.