GLAZ'ART: NOURITH

Paris, le 6 mars 2000 - Le festival des Ailes du Monde, en partenariat avec RFI, pour son premier voyage artistique autour des musiques du monde, a reçu le 2 mars dernier au Glaz'Art à Paris, la chanteuse israélienne Nourith qui démarre en douceur une carrière en France.

Une Israélienne à Paris

Paris, le 6 mars 2000 - Le festival des Ailes du Monde, en partenariat avec RFI, pour son premier voyage artistique autour des musiques du monde, a reçu le 2 mars dernier au Glaz'Art à Paris, la chanteuse israélienne Nourith qui démarre en douceur une carrière en France.

Elle est fort jolie de sa personne et dotée surtout d'une voix magnifique. La jeune Israélienne qui, un lourd magnéto posé sur le ventre, interprétait des titres de Kate Bush et des standards de variété américaine aux terrasses des cafés de La Rochelle, a depuis tracé son chemin. A la manière d'un vrai conte de fées. Avec son premier album "Kôl Yishama" (Polydor/Universal), Nourith figure parmi les espoirs de cette nouvelle vague d'artistes, de Natacha Atlas à Noa, qui font carrière en France. Née à Be'er Sheva, aux portes du désert il y a vingt cinq ans, de parents marocains, enseignants en Israël, Nourith est parisienne depuis sept ans où elle a suivi les cours du Studio d'Alice Dona puis ceux du théâtre national de Chaillot avant de rencontrer son mentor Jean-Pierre Taïeb qui la présente à Eric Serra. Séduit par sa voix, il la fera participer aux chœurs sur la bande originale du film "le Cinquième élément" de Luc Besson.

Le lieu est petit, propice à l'intimité qui sied à ses chansons empreintes de tristesse. Toute de noir vêtue, les épaules dénudées, la jeune chanteuse se produit en version acoustique, accompagnée de son guitariste et arrangeur Jean-Pierre Taïeb ainsi que d'un percussionniste. Assise sur un tabouret, durant pas moins d'une heure et demi, elle interprète en hébreu les titres de son album, un savant mélange d'influences ethniques venues d'Orient, d'Afrique ou d'Inde. Un opus dont elle a signé elle-même les textes, dans sa langue natale, la musique revenant à son arrangeur et compositeur Jean-Pierre Taïeb. Deux traditionnels, "Shabebi" et le "Yeroushalayim shel zahav", chanson emblématique du peuple juif écrite par Naomi Shemer, viennent enrichir l'opus.

Souvent souriante, Nourith chante pourtant des chansons tristes "mais toujours avec de l'espoir". Seulement trois titres en français, c'est peu, dont ce "Opaline" signé Jean Fauque, l'un des complices habituels de Bashung (et de Johnny), "Papa Joseph" de son cru, et "Saphir" de Boris Bergman. On pourra regretter le fait que Nourith ne chante pas davantage en français car ceux qui l'ont entendue dans les rues de La Rochelle, lors des Francofolies de 1997, se souviennent encore de l'émotion ressentie au son de sa voix qui portait haut et fort, et que l'on ne retrouve malheureusement pas sur son disque avec ce répertoire. Et c'est bien dommage car Nourith qui nourrit beaucoup d'espoir ne devrait pas se cantonner à chanter uniquement en hébreu mais au contraire se constituer un répertoire plus international, en anglais ou en français. A condition de pousser sur sa voix. Et elle, elle peut. On attend donc avec impatience son prochain album.

Pascale Hamon

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