Le 11 octobre, d'Hyderabad à Bombay

Hier après-midi, à Hyderabad, après être rentrés de notre visite, nous avons fait la balance (un réglage du son qui nous prend en général deux heures), et enchaîné avec les interviews à la presse écrite, puis avec le concert lui même. La rencontre entre notre musique et le public indien continue à porter ses fruits, et l'énergie dépensée est vraiment récompensée. Le public, après avoir offert de profonds silences pour soutenir nos taqasîm (improvisations non rythmées), s'est mis à danser pour la rumba finale, une première pour nous en Inde, même si c'est quasi systématique en France. J'ai cité au sein d'une improvisation à la guitare une célèbre chanson (chantée à l'origine par Mukesh) d'un de mes films préférés de Raj Kapoor, Shree 420 (le titre de la chanson est Mera juta hai japani, et c'est le personnage joué par Raj Kapoor, sorte de Charlot indien, vagabond démuni qui se met à chanter en errant sur les routes: "Mes chaussures sont faites au Japon, mon pantalon en Angleterre, etc ..., mais mon cœur est indien." Je me demande si je ne vais pas l'apprendre aux collègues pour le jouer en rappel un de ces jours, car c'est une chanson célèbre et beaucoup de gens en fin de concert sont venus me dire qu'ils avaient saisi le clin d'œil. Tendre bonbon à savourer ....

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Aujourd'hui, nous sommes à Bombay, sixième ville du monde avec plus de 13 millions d'habitants. La moitié des gens vivent dans des bidonvilles, même si vous avez un métier genre employé de banque, car le coût de la vie est si élevé, la population explosant, que les places sont chères. Beaucoup de gens luttent pour leur survie, ou pour un petit plus de pouvoir ou seulement moins subir l'oppression sociale, ou pour voir leurs rêves s'étirer sous le soleil de Bombay. Notre dernier concert ici date de quatre ans et c'était au Tata Theater. Cette fois ci, ce sera dans un nouveau club très à la mode ici, le Blue Frog. Nous pensons que l'ambiance sera tout autre que pour les concerts précédents, surtout ici à Mumbai...

Ca y est, nous y sommes: le lieu intègre des studios vraiment bien équipés et une salle-club avec restauration, finement conçue au niveau design. C'est un groupe comprenant des producteurs, des musiciens qui voulaient promouvoir leur musique non commerciale et un financier, qui ont monté la structure. Ils ont confié la programmation à Emmanuelle de Decker, une jeune française qui fait un magnifique boulot avec beaucoup d'énergie. Nous avons croisé au moment du repas Richard Bona qui vient de jouer dans le même lieu avant hier. Il va enregistrer ce soir dans le studio des voix indiennes pour son prochain disque. Blue Frog monte aussi un label de production de disques, Mumbai déborde de vie, on peut le sentir... Le concert a été très différent car une partie du public est au bar, au fond de la salle, une autre nous tourne le dos car il y a des tables pour la restauration, ambiance cabaret. Du coup, le silence n'existe pas. La transition à été difficile pour tous les quatre, mais les échos étaient bons et nos hôtes, je crois, ravis... J'ai l'impression d'être en Europe dans une ambiance pareille, branchée, avec dj techno pour conclure et des modes de vie en société très libres, à l'opposé de mes habitudes rajasthanies. Une autre Inde, beaucoup plus occidentalisée, que je découvre ... "Mera juta hai japani , ye patloon englishtani, sar pe laal topi russi, phir bhi dil hai hindustani" (paroles: Shailendra / musique: Shankar, Jaikisan)

Texte et photos : Thierry Robin

Hier après-midi, à Hyderabad, après être rentrés de notre visite, nous avons fait la balance (un réglage du son qui nous prend en général deux heures), et enchaîné avec les interviews à la presse écrite, puis avec le concert lui même. La rencontre entre notre musique et le public indien continue à porter ses fruits, et l'énergie dépensée est vraiment récompensée. Le public, après avoir offert de profonds silences pour soutenir nos taqasîm (improvisations non rythmées), s'est mis à danser pour la rumba finale, une première pour nous en Inde, même si c'est quasi systématique en France. J'ai cité au sein d'une improvisation à la guitare une célèbre chanson (chantée à l'origine par Mukesh) d'un de mes films préférés de Raj Kapoor, Shree 420 (le titre de la chanson est Mera juta hai japani, et c'est le personnage joué par Raj Kapoor, sorte de Charlot indien, vagabond démuni qui se met à chanter en errant sur les routes: "Mes chaussures sont faites au Japon, mon pantalon en Angleterre, etc ..., mais mon cœur est indien." Je me demande si je ne vais pas l'apprendre aux collègues pour le jouer en rappel un de ces jours, car c'est une chanson célèbre et beaucoup de gens en fin de concert sont venus me dire qu'ils avaient saisi le clin d'œil. Tendre bonbon à savourer ....

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Aujourd'hui, nous sommes à Bombay, sixième ville du monde avec plus de 13 millions d'habitants. La moitié des gens vivent dans des bidonvilles, même si vous avez un métier genre employé de banque, car le coût de la vie est si élevé, la population explosant, que les places sont chères. Beaucoup de gens luttent pour leur survie, ou pour un petit plus de pouvoir ou seulement moins subir l'oppression sociale, ou pour voir leurs rêves s'étirer sous le soleil de Bombay. Notre dernier concert ici date de quatre ans et c'était au Tata Theater. Cette fois ci, ce sera dans un nouveau club très à la mode ici, le Blue Frog. Nous pensons que l'ambiance sera tout autre que pour les concerts précédents, surtout ici à Mumbai...

Ca y est, nous y sommes: le lieu intègre des studios vraiment bien équipés et une salle-club avec restauration, finement conçue au niveau design. C'est un groupe comprenant des producteurs, des musiciens qui voulaient promouvoir leur musique non commerciale et un financier, qui ont monté la structure. Ils ont confié la programmation à Emmanuelle de Decker, une jeune française qui fait un magnifique boulot avec beaucoup d'énergie. Nous avons croisé au moment du repas Richard Bona qui vient de jouer dans le même lieu avant hier. Il va enregistrer ce soir dans le studio des voix indiennes pour son prochain disque. Blue Frog monte aussi un label de production de disques, Mumbai déborde de vie, on peut le sentir... Le concert a été très différent car une partie du public est au bar, au fond de la salle, une autre nous tourne le dos car il y a des tables pour la restauration, ambiance cabaret. Du coup, le silence n'existe pas. La transition à été difficile pour tous les quatre, mais les échos étaient bons et nos hôtes, je crois, ravis... J'ai l'impression d'être en Europe dans une ambiance pareille, branchée, avec dj techno pour conclure et des modes de vie en société très libres, à l'opposé de mes habitudes rajasthanies. Une autre Inde, beaucoup plus occidentalisée, que je découvre ... "Mera juta hai japani , ye patloon englishtani, sar pe laal topi russi, phir bhi dil hai hindustani" (paroles: Shailendra / musique: Shankar, Jaikisan)

Texte et photos : Thierry Robin