Amar Sundy

Amar Sundy réalise depuis vingt-cinq ans, l’osmose subtile entre les blues américain et touareg. Baigné entre les sonorités typiques de sa région natale, située non loin de Tamanrasset, et les volutes des eaux perdues du Mississipi, ce digne descendant d’une lignée targuie revient avec Sadaka. Un album fait de mille et une couleurs dans lequel le guitariste-chanteur évoque la fierté de ses origines et la puissance des relations entre les hommes.

Sadaka

Amar Sundy réalise depuis vingt-cinq ans, l’osmose subtile entre les blues américain et touareg. Baigné entre les sonorités typiques de sa région natale, située non loin de Tamanrasset, et les volutes des eaux perdues du Mississipi, ce digne descendant d’une lignée targuie revient avec Sadaka. Un album fait de mille et une couleurs dans lequel le guitariste-chanteur évoque la fierté de ses origines et la puissance des relations entre les hommes.

Les albums studio d’Amar Sundy se comptent sur les doigts d’une seule main depuis le début de sa carrière dans les années 1980. Autant dire que le bluesman sahraoui originaire du sud de l'Algérie prend son temps. Cinq ans après Najma, Sadaka, son quatrième opus sorti récemment  chez DixieFrog Records, est la marque d’un musicien aussi exigeant dans ses textes que méticuleux dans ses arrangements.

Les mélodies sont soignées et "bluesifiées" à l’extrême. Courts, les quatorze titres sont soutenus par de puissants "backing vocals", les riffs relevés des claviers de Johan Dalgaard ainsi que des interventions pour le moins originales dont l’accordéon de Marcel Loeffler sur Lilati.

Si l’inquiétude face au monde actuel est perceptible dès L’Halem, le premier morceau, le répertoire invite surtout au voyage, à la beauté, à l’humanité, au respect de toute nature vivante. Ces valeurs centrales de culture targuie forment comme une toile de fond et permettent à Sundy de déployer toute sa sensibilité.

A bientôt 50 ans, ce dernier rappelle qu’il est aussi un guitariste de blues pur jus formé aux côtés de grands maîtres tels B.B King, Albert King ou Jimmy Johnson. Blues américain et culture des "Hommes bleus", deux faces indissociables d’un même artiste, qui sait s’effacer au détour d’un titre pour laisser la place à ses choristes (El Hamama), s’ouvrir à des complices tels Eric Bibb ou le batteur Mokhtar Samba qui signe une composition (Iwa) ou pour reprendre les classiques à l’instar de Prisoner of Misery de Joe Louis Walker. Assurément, un très bel album.

 Ecoutez un extrait de

- 08/09/2016

Amar Sundy Sadaka (Dixiefrog) 2009

En concert à Paris au Sunset Jazz club le 13 juin 2009