Monsieur Poli
Monsieur Poli n'est pas un inconnu. Après un premier album en 2001, le voici de retour avec Des pépins et des pommes. Singulier et inattendu, le chanteur est aussi un homme de scène.
Des pépins et des pommes
Monsieur Poli n'est pas un inconnu. Après un premier album en 2001, le voici de retour avec Des pépins et des pommes. Singulier et inattendu, le chanteur est aussi un homme de scène.
Les garçons de la chanson ne gonflent plus les biscotos, ne se prennent plus pour des Tarzan que seul peut terrasser la cruauté d’une fille. Ils se reconnaissent fragiles, troublés, sujets à des mélancolies sans sérieux. Monsieur Poli, pour son deuxième album, s’est installé entre les références autobiographiques à la Delerm et l’acidité des anecdotes à la Bénabar, avec un petit goût pour la bizarrerie à la Fersen ou à la Alexis HK.
Il ne serait qu’un produit de l’air du temps si, toutefois, il n’avait ce sens du thème inattendu, de l’approche singulière : un hymne aux super-héros (Le Surfer d’argent), une réflexion sur les plaisirs du sport à l’adolescence (Le Centre sportif Léo-Lagrange), une plaisanterie sur l’urgence, pour les filles, d’acquérir un bagage intellectuel (Pompidou) ou une variation méthodique sur l’idée troublante que Les filles sont nues sous leurs vêtements ("C’est quand même un p’tit peu gênant/Dans la rue, devant les enfants").
Mais, au-delà de ce très sûr talent d’écriture, Monsieur Poli est aussi un personnage attachant, qui fait penser à un Philippe Clay contemporain, à un Allain Leprest qui se serait arrêté avant le désespoir. D’ailleurs, Leprest vient chanter avec lui sa reprise C’est peut-être, cruelle méditation sur la relativité du destin. Dans les questions de cette chanson ("C’est peut-être Mozart/Le gosse qui tambourine/Les deux poings sur l’bazar/Des batteries de cuisine"), Monsieur Poli met un espoir timide, et son auteur une précision sardonique. Un disque riche de promesses...
Monsieur Poli Des pépins et des pommes (Codaex CX4022) 2005
En concert à la Péniche El Alamein à Paris le 26 janvier 2006.