RFI FÊTE...
Paris, le 22 juin 2000- C’était prévu. Vers 22 heures, à travers les vitres des cafés, on voyait plus de télés allumées que d’adeptes du karaoké. Le foot n’avait pas l’intention de se laisser si facilement voler la vedette, d’autant que la France affrontait les Pays-Bas. Ce n’est qu’après la triple crucifixion de Lama par Kluivert, De Beer et Zenden (face, il est vrai, à une équipe « réserve » !) que les gamins se décidèrent à troquer leur maillot bleu-blanc-rouge contre la casquette du rappeur.
Au Palais Royal
Paris, le 22 juin 2000- C’était prévu. Vers 22 heures, à travers les vitres des cafés, on voyait plus de télés allumées que d’adeptes du karaoké. Le foot n’avait pas l’intention de se laisser si facilement voler la vedette, d’autant que la France affrontait les Pays-Bas. Ce n’est qu’après la triple crucifixion de Lama par Kluivert, De Beer et Zenden (face, il est vrai, à une équipe « réserve » !) que les gamins se décidèrent à troquer leur maillot bleu-blanc-rouge contre la casquette du rappeur.
Dès lors, on retrouva le 21 juin tel qu’il nous est donné de le vivre depuis 19 ans, depuis qu’un certain Jack Lang décida qu’il manquait au français moyen, ce bon-vivant invétéré, une corde à son arc épicurien : la zizique.
Le thème de cette 19ème fête, « Musique Sans Frontière », allait à ravir à votre radio préférée qui, pour le coup, s’était fendue de deux superbes plateaux, l’un dans les jardins du Palais-Royal, l’autre dans ceux du ministère des Affaires Etrangères, rayon Coopération.
Le Palais Royal c’est plus démocratiquement, de nos jours, les jardins du ministère de la Culture. Entre les colonnes de Büren (re-bonjour, Monsieur Lang) on a monté une grande scène tubulaire. De Mario Canonge à Idir, de 18 heures à minuit, vont s’y succéder quelques jolis noms de la sono mondiale.
Avec Touré Touré (Sénégal), Bevinda (Portugal), Abed Azrie (Syrie), ou la belle Sapho (en photo)–dans un numéro de Oum Kalthoum revisitée qu’il fallait oser et dont elle se sort sacrément bien- on a peu à peu le sentiment que la présence de tous ces « métèques » dans ce lieu symbole de la culture française est une formidable consécration. Celle de la France métissée, la France terre d’accueil, la France qui sait encore s’enrichir de l’apport des autres. D’autant que, dans le même temps, du côté de Rotterdam, d’autres black-blanc-beur défendent avec leurs pieds les mêmes valeurs. Et comme, depuis deux jours, l’ hexagone peut en plus se flatter de posséder la première « major » du disque, Universal, on serait tenté de pousser un grand cocorico !
Maxime Le Forestier, rejoignant Idir sur scène, nous épargnera ce ridicule. Encore une belle alchimie qui maintiendra les jardins de Catherine Tasca combles et comblés, jusqu’à l'extinction des feux. Dehors, il y a un bistrot et, comme devant tous les bistrots ce soir, un petit groupe qui joue. Là, c’est du blues.
Vous nous suivez maintenant à la Coopération ? C’est juste à un clic de mulot.