VU D'AILLEURS Août 2005

Loin des côtes ensoleillées, la Belgique mise sur les festivals d’été, à Spa (Francofolies), à Dour, et désormais à Nivelles, avec un rendez-vous très rock. L’été, comme Michel Fugain, Silmarils ou No One Is Innocent, les musiciens francophones sont de plus en plus nombreux à visiter le plat pays.

Les festivals belges

Loin des côtes ensoleillées, la Belgique mise sur les festivals d’été, à Spa (Francofolies), à Dour, et désormais à Nivelles, avec un rendez-vous très rock. L’été, comme Michel Fugain, Silmarils ou No One Is Innocent, les musiciens francophones sont de plus en plus nombreux à visiter le plat pays.

Pas très exotique ? Peut-être. C’est vrai, au mois de juillet, les heureux vacanciers harassés par des mois de dur labeur se ruent en masse vers des régions ensoleillées au décor paradisiaque. Pour faire oublier son climat maussade, la Belgique, comme son grand voisin français, met le paquet sur les événements culturels et la bonne humeur. La musique tient le haut du pavé, autour de trois rendez-vous désormais incontournables, les Francofolies de Spa, le festival de Dour et le tout nouveau (tout beau ?) Octopus Rock Festival de Nivelles.

 

 Pour sa douzième édition, les Francofolies de Spa ont attiré à nouveau le gratin de la chanson française d’hier et d’aujourd’hui, et battu un "record absolu" d’affluence, avec "plus de 150 000 personnes", selon le quotidien Le Soir (2/8).

"Les différents sites du festival ont été visités par 125 000 personnes qui ont payé leur entrée. A cela s'ajoutent les invités et les personnes qui ont rallié Spa pour écouter les concerts dans les Bars en folie ou sur les scènes gratuites. Le record absolu d'entrées a été établi au Village Francofou, qui a accueilli 75 000 personnes en 5 jours. Au niveau musical, les points forts de ces Francofolies ont été les concerts d'Annie Cordy, de Ghinzu, de Calogero, de Louis Chédid ou encore de Zita Swoon, révélation de cette édition. Du côté de l'émotion, c'est la conférence de presse de Romane Serda, au cours de laquelle le chanteur Renaud l'a demandée en mariage, qui a retenu l'attention. Du côté plus sombre, on pointera la soirée de samedi, avec Le Peuple de l'Herbe, Rachid Taha et Saez. Les deux derniers n'ont pas conquis l'entièreté du public, d'ailleurs plus clairsemé que lors des autres soirées." Le dimanche soir, la “Fête à Michel Fugain“ a clôt le festival en apothéose, avec une pléiade d’invités de marque. "Le premier invité n'est autre que Philippe Lafontaine. Vint ensuite La Grande Sophie, et sa simplicité désarmante. Et puis Maurane, manifestement attendue par le public. Ensemble, ils commenceront puis recommenceront (les couacs arrivent aux plus grands) L'amour est une forteresse. On l'avait annoncée et elle est venue : Véronique Sanson était aussi de la fête. D'autres invités défileront : Sanseverino, “une vieille connaissance“, souligne Michel Fugain, Thierry Crommen (lui aussi un vieux complice, qui avait déjà été invité par Fugain lors de son concert aux Francofolies de Spa en 1996) et le mystérieux David Linx. Pour le bouquet final, ils sont tous revenus sur scène pour chanter encore et toujours des tubes, Chante la vie chante puis Fais comme l'oiseau."

Le célèbre festival de Dour a aussi battu tous ses records d’affluence. "L'édition 2005 fut historique pour le festival de Dour", rapporte La Libre Belgique (19/7). "Affluences record, soleil et rock'n'roll: l'événement a trouvé la formule qui fait mouche. Avec une affluence globale de 127 000 personnes (9 000 de plus qu'en 2004), on peut parler d'un sold out. Dès vendredi, tous les pass week-end avaient d'ailleurs été écoulés. Au même moment, la ministre de la Culture de la Communauté française, Fadila Laanan, arrivait sur place pour annoncer qu'elle doublait la subvention de 25 000 euros allouée au festival... Y a des années comme ça, et 2005 en était donc une. La foule, le soleil quatre jours durant, et aucun incident particulier à signaler : qui dit mieux? Tout cela sans que Dour ne perde cette fameuse “ambiance“ qui fait son charme désinvolte, ce léger parfum de bordel organisé (tout de même, pour la première fois des urinoirs étaient accrochés aux grillages. Ah, vous n'aviez pas remarqué ?). "Du côté de la programmation, le festival flamand n’est guère ouvert aux francophones.

 

    Mais peu importe puisque Dour n’est plus la seule destination pour les amateurs de rock en Belgique. Pour rassasier les juilletistes mélomanes, le festival rock Octopus, premier du nom, a accueilli la jeunesse rock et débraillée du 28 au 31 juillet à Nivelles, en région wallonne et donc francophone. Au programme cette année : "Rock français et climat belge", résume La Dernière Heure (31/7), avec notamment Silmarils et No One Is Innocent. "Juste avant une bonne douche toute belge (réservée aux anciens de Dog Eat Dog), les sept Parisiens de Silmarils ont asséné les tubes de 4 Life (dernier album sorti en 2003) et de nouvelles compositions tout aussi rythmées. Trompette, flûte traversière ou saxo, au service de mélodies imparables, et teintées de hip hop, et c'était la première occasion de se dégourdir les jambes, et de secouer la tête. L'échauffement parfait, donc, avant de découvrir Dog Eat Dog, mais aussi et surtout l'excellent set livré par No One Is Innocent, qui réussit le pari d'exciter l'assistance, en commençant par le très tendance Revolution.com, puis en passant à la vitesse supérieure, tant dans la rythmique que dans les textes, engagés et rageurs, mais surtout interprétés par leur boule d'énergie de leader, bondissant dans tous les sens au rythme de La Peau ou de Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ?, devant un public conquis. "Le lendemain, l’enthousiasme retombe. "Malgré la présence de Babylon Circus (ambiance assurée) puis de Sinclair dans la suite du programme, l'assistance de ce deuxième jour resta clairsemée. Mais n'est-ce pas logique pour une première édition, en Wallonie qui plus est ? Le principal reste que l'ambiance et l'organisation (très peu de temps mort entre les concerts...) soient agréables. Et à ce niveau, le pari semble gagné... " Mais, repus de son, les vacanciers sont fatigués ...