La Fête de la musique avec Ba Cissoko

A l’occasion de cette Fête de la Musique 2005, Ba Cissoko fait une halte à Paris  le 21 juin pour jouer dans les jardins du ministère chargé de la coopération. Retour sur l’actualité du groupe virtuose de la kora rock et sur sa vision de la Fête de la Musique. 

Agitateur de kora

A l’occasion de cette Fête de la Musique 2005, Ba Cissoko fait une halte à Paris  le 21 juin pour jouer dans les jardins du ministère chargé de la coopération. Retour sur l’actualité du groupe virtuose de la kora rock et sur sa vision de la Fête de la Musique. 

      L’année dernière, il était à Marseille. Cette année, il joue à Paris. Ba Cissoko représentera le 21 juin prochain les couleurs de la Guinée lors du concert "Musique du monde" du Ministère chargé de la Coopération. "Cela fait vraiment plaisir de jouer pour cette occasion, c’est une fête pour le public, pour les musiciens, pour tout le monde", lance-t-il avec entrain. En Afrique, Ba Cissoko souligne que la Fête de la Musique commence à se mettre en place : "la différence, c’est qu’ici, la fête est partout dans la ville, alors qu’en Afrique, c’est assez restreint. Il y a deux ans, par exemple, j’étais à la Paillote à Conakry, le public était là, très réceptif". Ravi de partager l’affiche avec des musiciens des quatre coins du monde, Ba Cissoko affirme que pour lui, c’est là l’une des forces de la Fête de la Musique, favoriser les échanges entre styles, musiciens et publics.

Ba Cissoko débarque tout juste d’Afrique. Ces derniers temps, entre Conakry et Paris le groupe possède une actualité chargée. Du 20 et 22 mai lors de la première édition du festival international Kora & Cordes à Conakry, Ba Cissoko à la kora, Sékou Kouyaté à la kora électrique, Kourou Kouyate à la basse et Ibrahim Bah aux percussions ont pu partager leur passion de la kora avec des musiciens de différents pays d’Afrique de l’Ouest. "Cela s’est bien passé : il y avait des musiciens du Mali, du Togo de la Guinée Bissau et bien sûr toute la famille Kouyaté", ajoute Ba Cissoko, en soulignant que le groupe  y a fait valoir l’originalité de sa "kora rock". Un style qui a fait mouche dans le milieu des musiques venues d’Afrique : lors de la sortie de leur album Sabolan en octobre 2003, la critique pour classifier ce son de kora électrique, faisait référence au Yéké Yéké de Mory Kante, ou aux riffs de Jimi Hendrix.

Le groupe a entamé le 18 juin une tournée internationale qui l’a mené en Suisse, en Angleterre et qui le fera voyager jusqu’au Canada. A l’occasion de la Fête de la Musique, le groupe fera donc une halte à Paris. Ba Cissoko affirme vouloir faire danser le public en reprenant les titres phares de leur album, Sabolan, mais aussi en présentant d’autres compositions : "Pour cette tournée, nous allons jouer des morceaux inédits, que nous travaillons pour notre prochain album dont l’enregistrement devrait se faire en octobre prochain en France". Le style si particulier du groupe, un rock métissé, s’enrichira pour l’occasion de sonorités nouvelles. Ba Cissoko nous parle par exemple de "morceaux kora et flamenco". "Nous voulons élargir notre horizon musical, essayer différentes choses avec la kora", ajoute-t-il. L’occasion pour le public de renouveler son regard sur cet instrument traditionnel, qui, sous les doigts du groupe Ba Cissoko prend des accents on ne peut plus contemporains.

Eglantine Chabasseur

UNE PROGRAMMATION TOUS AZIMUTHS

Le 21 juin prochain, cent pays  à travers le monde célèbreront la Fête de la Musique. Paris, capitale mère de la manifestation, offrira une programmation placée sous le signe de la world music. À l'échelle internationale, des moments forts sont annoncés. Zoom sur Londres où le célèbre rendez-vous musical aura lieu pour la première fois. Suivez toute cette journée sur RFI; la radio mondiale.

 

 Lancée en 1982 en France par le Ministère de la Culture, la Fête de la Musique a commencé à s¹exporter en 1985, année européenne de la musique. Elle est désormais célébrée dans deux cent cinquante villes sur les cinq continents, de Berlin à Pékin en passant par Brasilia et Istanbul. Et la dimension internationale de cet événement festif continue de progresser. Plusieurs villes du monde rejoindront la manifestation cette année : parmi elles Londres, Lucques en Italie ou encore l'Ile San Andrés, situé dans  l'archipel colombien des Caraïbes. Pour cette édition 2005, les pays participants seront réunis afin de valoriser les pratiques musicales amateurs. Une manière de réaffirmer la vocation première de la Fête.

Paris aux couleurs du monde

Pour sa vingt quatrième fête, Paris a choisi de faire la part belle aux musiques du monde autour d'une programmation colorée. Pour l'occasion, des lieux prestigieux de la capitale accueillent des concerts world. RFI organise comme chaque année le concert "Musique du monde dans un jardin" au Ministère des Affaires étrangères. Les jardins de la Coopération accueilleront des artistes du monde entier : la chanteuse de bossa nova brésilienne Katia B, la Vietnamienne Huong Thanh au style inimitable entre jazz et chants traditionnels vietnamiens, le Guinéen Ba Cissoko qui mélange musique africaine et rythmes urbains, le groupe français Orange Blossom réputé pour ses prouesses en matière de métissage sonore, et la Capverdienne Mayra à la voix chaude et sensuelle. Le Palais de la Découverte vibrera aux rythmes de l'Amérique du Sud avec les concerts du groupe de pop brésilienne Léoni et de la formation amazonienne Ashaninka. Une soirée exceptionnelle se prépare au Divan du Monde : en partenariat avec Francophonie Diffusion et le Ministère des Affaires étrangères, "Les Echos de la fête" proposeront un tour du monde des fêtes de la musique ! Un serveur web permettra de récolter les images envoyées le jour même, projetées et mixées par le vidéaste Edzac tandis qu'en interaction, le collectif La Branish, (Davide Balula, O. Lamm et Domotic, Clapping Music Active suspension),  composera un mix sonore, alliance de hardcore chilien et de flûtes chinoises sur fond de steel bands polynésiens. Un voyage interactif qui promet d¹être planant !

Une programmation éclectique

Les centres culturels étrangers mettront à l'honneur les musiques de leur pays. À l'Institut du Monde Arabe, la soirée "Dialogue de cultures" rassemblera le groupe celto-berbère Mugar, le chanteur de raï algérien Cheb Tarik, la chanteuse populaire marocaine Zhara et le groupe de folk rock tunisien Cheb Imed. La Maison de l'Amérique latine dansera sur des rythmes brésiliens endiablés. Il y en aura pour tous les goûts dans les quartiers de la capitale : du concert de musique malgache dans les jardins du Ranelagh au folk celtique d'Urban Trad au Centre Wallonie Bruxelles (IVème arrondissement), en passant par le jazz manouche à la Guinguette Pirate (XIIIème) et la rumba centrafricaine à l'Alliance française (VIème). Conformément au thème 2005 des pratiques amateurs, des initiations musicales seront proposées dans différents endroits. La Cité de la Musique par exemple organisera des ateliers où grands comme petits auront l'opportunité de s'initier au gamelan (musique traditionnelle de Bali et Java), aux percussions cubaines ou encore aux instruments antillais.

À l'occasion de l'Année du Brésil en France, nombreux événements sont prévus. Au Sénat, dès 14h, animation d'ateliers danse et musique pour les enfants dans les jardins du Luxembourg, suivie en début de soirée par une parade de percussionnistes et un concert d'artistes brésiliens renommés. La RATP, quant à elle, proposera une animation itinérante : un voyage musical destination Brésil à bord d'un ancien bus à plate forme.

Côté régions

 

    Les régions françaises se mettront également à l'heure internationale. Lyon mettra en place un parcours musical avec chants, danses et instruments du monde, à la découverte du patrimoine d'un quartier. Tambours du monde, samba en déambulation, danses et chants du Congo et du Japon, les musiques du Monde envahiront  le quartier lyonnais de la Guillotière. Nantes recevra le chanteur latino Yuri Buenaventura et Marseille mettra l'Afrique en vedette avec les concerts de Dobet Gnahoré (Côte d'Ivoire), Diho, ainsi que des conférences, un village associatif et des défilés de mode.


   Des rencontres exceptionnelles dans le monde entier. Zoom sur Londres

 

 Des festivités sont prévues dans le monde entier. À Sucra (Bolivie), à San Luis Potosi (Mexique), à Antananarivo (Madagascar), à Manille (Philippines), à Tokyo (Japon) ; la Fête de la musique encouragera les musiciens amateurs. Près de 60 groupes ou artistes français se produiront à l¹étranger. Symbole fort, la chanteuse Camille, nouveau talent de la chanson française, anime des ateliers dans les territoires palestiniens (concert le 23 à Bethléem). Télépopmusik sera présent à Bogota pour une grande soirée électro.  À Bucarest, le groupe Les yeux noirs interprètera des airs tziganes tandis qu¹Alexis HK investira l'Institut Français de Londres.

Car la capitale britannique s¹apprête à vivre sa première Fête de la musique ! Organisée sous l'impulsion de l'Institut Français/Bureau Export de la Musique Française et de l'Institut Goethe, l'événement consacre une grande première pour Londres qui rejoint les différentes villes européennes célébrant la manifestation. L'objectif était de fédérer les différentes institutions culturelles d'Exhibition Road (Victoria & Albert Museum, Royal Albert Hall, Imperial College of London, Serpentine Gallery , Science Museum... ), un des quartiers les plus visités de Londres dans South Kensington.

Classique et jazz, électro (Olaf Hund, DJ Sonovabaker, Aqua Bassino), world music (Susheela Raman, Appassionata) pop rock (Bib, Michael J. Sheehy), "Exhibition Road Music Day" offrira un programme musical éclectique autour de plus soixante-dix concerts. La journée prévoit également des projections de films musicaux, des ciné-concerts, des workshops, des ateliers de percussions et d'apprentissage musical et des rencontres avec les artistes. La musique française occupera une place particulière lors de la manifestation, l'occasion de sceller le dialogue musical entre les deux pays. Les Têtes Raides, groupe de rock surréaliste, donneront un concert exceptionnel à Hyde Park ; Alexis HK, chanteur à texte décalé, animera des ateliers de chant à l'Institut français de Londres et le groupe électro Etmo se produira à l'Institut Goethe. Un engouement des Anglais pour la musique française ? Très certainement selon Corinne Micaelli, responsable du Bureau Export de Londres. "Chanteurs à textes (Benjamin Biolay, Keren Ann, M), électro (Daft punk, Télépop music), world (Rachid Taha) tous les genres musicaux venus de l'hexagone touchent l'Angleterre". Le dernier album du duo malien Amadou et Mariam a fait un carton outre-manche : toute la presse britannique en parle ! Le célèbre journaliste de la BBC, Charlie Gillett a encensé la chanteuse Camille, qu'il considère comme l'artiste révélation de l'année, et qu'il compare à Björk. On observe un regain d¹intérêt des Anglais pour la musique française. Et la première fête de la musique londonienne sera une belle occasion de le confirmer !

Stéphanie Secqueville

 RFI fête la musique

RFI est comme chaque année partenaire du concert Musiques du monde dans un jardin, organisé par le Ministère des Affaires Etrangères. A cette occasion, RFI associée à La City radio, propose une émission spéciale, en direct des jardins du Ministère de la Coopération, co-présentée par Laurence Aloir, Claudy Siar et Olivier Daudé (City Radio).
21h à 23h sur RFI et RMC-MO.

Tout au long de la journée du 21 juin dans les tranches d'information, interviews, reportages et appels à correspondants feront vivre la fête de la musique dans les grandes villes du monde.

La Bande Passante -  11h40 (sauf Paris) et 23h40 (sur Paris)
présentée par Alain Pilot
Thème : "la musique et l'amateurisme".

Culture Vive – 17h10
présentée par Pascal Paradou

RFI Soir
– 19h10
présentée par Vincent Roux