Le Roman vrai d'Indochine
Chez les poids lourds du rock français, il n’y aurait plus qu’un représentant encore en activité : Indochine. C’est du moins la thèse soutenue par Jean-Claude Perrier qui signe en franc-tireur une biographie de Sirkis & Co, Le Roman vrai d’Indochine.
L'histoire chaotique du groupe de rock français
Chez les poids lourds du rock français, il n’y aurait plus qu’un représentant encore en activité : Indochine. C’est du moins la thèse soutenue par Jean-Claude Perrier qui signe en franc-tireur une biographie de Sirkis & Co, Le Roman vrai d’Indochine.
Téléphone ? Une icône du passé. Noir Désir ? En parenthèse forcée. Indochine est donc le seul grand groupe à poursuivre une aventure longue de 25 ans, estime Jean-Claude Perrier. Après un ouvrage-décryptage du mythe Mylène Farmer, il s'est plongé dans l'histoire de ce groupe phare de la scène de français pour en écrire le roman-vrai", à la fois “descriptif et analytique”, selon son auteur, qui a souhaité “intégrer la création artistique d’Indo dans la profession de la musique”. D’où cette bio multipolaire, qui varie les éclairages (y témoignent artistes, anciens managers, attachées de presse, patrons de maisons de disques, etc.) et s’appuie sur des repères précis. Quitte à mettre devant ses contradictions la tête chantante d’Indo, et à évoquer sans tabou “stratégie évolutive” et autre “système de fonctionnement patronal”. “Nicola Sirkis n’est pas un artiste planant ou détaché des contingences matérielles, bien au contraire : il pense son groupe, y réfléchit – il ne fait même que ça.”
Ce "roman-vrai" égratigne donc le mythe du groupe tel que véhiculé par Sirkis lui-même, et décrit une Indostory chaotique, complexe. Entre ruptures, conflits et changements de personnels incessants. Sans autre volonté néanmoins que celle d’être indépendant. Certes, Perrier tend à démontrer une vérité crue du rock’n’roll – à savoir qu’il n’existe pas de “groupes tous égaux”, que des “groupes tout ego”. Mais il ne livre pas un écrit à charge, ou un tacle déloyal, contrairement à ce que laisse penser le communiqué officiel d’Indochine à ce sujet et publié sur leur site web. “Ce n’est pas un livre officiel, favorable ou hostile”, reprend-il. “C’est simplement une biographie aussi objective que possible, qui raconte une histoire. C’est un peu comme raconter l’histoire d’un couple, surtout si celui-ci s’est séparé, retrouvé ou que sais-je : il y a forcément des visions diverses, des rancœurs... J’ai raconté cette histoire. C’est vrai que sans doute ça ne plait pas à Nicola.”
Jean-Claude Perrier Le Roman vrai d’Indochine (Editions Bartillat) 2005