Paris Combo
A peine revenus d'une tournée nord-américaine triomphale - dont l'épisode new-yorkais a été conté le 15 mars dernier dans ces mêmes colonnes par Bob Tweedie -, les cinq de Paris Combo enfoncent le clou avec un nouvel album, "Living room", qui s'inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur éponyme.
Nouveauté
A peine revenus d'une tournée nord-américaine triomphale - dont l'épisode new-yorkais a été conté le 15 mars dernier dans ces mêmes colonnes par Bob Tweedie -, les cinq de Paris Combo enfoncent le clou avec un nouvel album, "Living room", qui s'inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur éponyme.
Formé il y a quatre ans, le groupe Paris Combo confirme le renouveau artistique et les progrès qualitatifs de la scène musicale française. A l'image de Daft Punk, Air, Autour de Lucie et les Nubians, la fine équipe est parvenue, ces derniers mois, à déjouer l'indifférence chronique du public américain en matière de musique française. Du 8 au 28 mars, leur périple a traversé quelques neuf grandes villes américaines et canadiennes (New York, Los Angeles, San Francisco, Vancouver, Washington, Ottawa, Thibodeaux, New Orleans et Lafayette), dans des salles de 250 à 500 personnes. Dans la foulée, aidé par une bonne presse, leur premier album, "Paris Combo" (sorti en France au printemps 1997 chez Boucherie Productions et licencié aux Etats-Unis par le label Tinder Records), a atteint les 20.000 ventes au pays de l'Oncle Sam.
Avec "Living room", le charme perdure. Evidemment, reconduisant la séduisante formule du premier album, la prise de risque est minimale, mais le résultat en vaut la peine. Enregistrés et mixés au Studios Acousti entre janvier et février, les douze morceaux de cet opus bourré de swing jonglent avec aisance entre les influences jazzy, les musiques du monde (une louche de latinité pour un soupçon d'orientalisme) et le meilleur de la chanson "parisienne". Amoureuse des cabarets, du blues et du folklore roumain, la brune Bénédicte, alias Belle du Berry, s'impose sans le vouloir comme le symbole de ce quintette acoustique. Sa voix enjôleuse et entraînante épouse parfaitement le tempo alerte de l'ensemble du disque, et sert de la plus belle des façons ses textes, qui poétisent la simplicité du quotidien ("Je suis sourde", "Terrien d'eau douce", "Pas à pas"…), comme savait le faire Helno, le chanteur défunt des Négresses Vertes première mouture. Derrière, les quatre musiciens, tous masculins (Potzi : guitare ; David Lewis : trompette, bugle, piano, melodica ; Mano Razanajato : contrebasse, guitare nylon ; François-François : batterie, percussions, chœurs), mettent toute leur maîtrise au service de leur Belle.
Ceux qui voudraient se convaincre de l'urgence d'acquérir cet excellent ouvrage peuvent écouter des extraits de chaque titre de ce "Living room" cosy et accueillant, en streaming sous les formats MP3-Shoutcast, Real Audio et Liquid Audio, sur le site web officiel du groupe (www.netbeat.com/pariscombo. Sur scène, Paris leur ouvrira à nouveau ses bras pour un (ou plusieurs) concerts à La Maroquinerie. Mais Paris Combo ne pourra compter que sur ses propres forces pour devenir prophète en son pays. En France, le monde des labels indépendants, auquel il appartient, n'est pas aussi solide et fertile qu'en Grande-Bretagne, où son accès aux médias est grand. Comme Louise Attaque, Matmatah, Tryo et bien d'autres, la scène sera leur tribune. La campagne qu'il entame s'annonce donc pleine de promesses. Les entraînera-t-elle au-delà du Disque d'or
Living room" (Boucherie Productions/PIAS) 1999