Keren Ann
Surgie de nulle part, avec des mélodies oscillant entre blues, pop, trip hop et tzigane, Keren Ann sort un album automnal en plein été… Peut-être pour nous préparer à un hiver coloré…
Triste gaieté d'un premier album
Surgie de nulle part, avec des mélodies oscillant entre blues, pop, trip hop et tzigane, Keren Ann sort un album automnal en plein été… Peut-être pour nous préparer à un hiver coloré…
Une petite voix anémiée. Un visage ovale et pale. Des cheveux bruns et raides qui lui mangent la moitié de la figure. Une musique un tantinet dépressive, entre Léonard Cohen et Joni Mitchell… Keren Ann passe sa vie, semble t-il, entre New York et Paris, entre blues et spleen. Résultat, les compositions de cette jeune chanteuse de vingt-cinq ans ne sont pas promises à un bel avenir tant il est vrai que de nos jours pour avoir du succès, il faut avoir une voix bodybuildée à la Lara Fabian, arborer un sourire figé comme Céline Dion et sortir d'une comédie musicale comme (choisissez) : Julie Zenatti, Sonia Lacen, Hélène Segara… Bref, Keren Ann avec son filet de voix et son teint blafard commence mal dans sa vie d'artiste.
A l'évidence, Keren Ann aime manipuler merveilleusement cet antagonisme d'une triste gaieté. Les violons langoureux ne suffisent pas à plomber cette voix enjouée, les arpèges de guitares en accords mineurs viennent en contrepoint d'un alto et d'une clarinette virevoltants. L'oxymore musical de cet album, sans jamais nous entraîner dans la dépression est aussi séduisant qu'une "robe à fleurs sous la pluie de novembre".
Keren Ann La Biographie de Luka Philipsen (Emi Music France) 2000